PAROLE ET FANTAISIE
Chien de la fantaisie
Tu n’obéis qu’au collier
Et – si jamais on ne te suit pas
Tu t’évanouis dans
La Nature
Fasse que mes mots te soient
Douceur angélique
Même s’ils se battent
Pour te tenir
A mes côtés
Mais ils sont sauvages et hurleraient
Si on ne te tenait en bride
O soleil
Aide-moi un peu
A ouvrir l’horizon
Dans mes errances
Sinon j’irai courir
Sans un son qui
Fasse sens
Cédez le passage
O fureur – O barbarie
Je ne peux que décliner
Vos offres alléchantes
Tant elles sont aujourd'hui
immergées dans l’obscur et la cruauté
D’ailleurs – ne le faisant
Je plongerais dans l’inclination
A mordre sans-cesse
Dans la chair
Du présent
Ah ! Que j’attrape le nœud
D’une parole dans
Une musique
Avec la colombe
Qui la fasse
Danser
Que je le dénoue
Par un peu de domestication
Que monte le bruit d’ailes
Pour une concorde entre
Âme et corps
Rien n’empêcherait la colombe
De franchir un océan
De rumeurs
Avec mon chien pilote
A qui je lâcherais du mou
Nous irions fureter
Sur ses rives
Sauvages
Et
Je t’appellerais O colombe pour
Loin – très loin aller
Battre le jour dans
Son matin fouetté
De promesses
D’azur
J’irai – oui ! J’irai
Et trouverai l’esquif
Pour le mettre en voiles
Et j’en sentirai la paix
Comme un prodige lancé
Au ciel saturant le gouffre
De la prière sans-cesse psalmodiée
Oiseau – ton vol libre
Je veux l’élargir
A ma fantaisie
Écoute le tour
Que prend la magie
D’une parole domestiquée
Pour la libérer de la pesanteur
Elle est là avec toi
Au cœur d’un matin changeant
Où l’hésitation des nuages
Gonfle de rose en gris
La barre platinée
De l’horizon
Elle est là
Elle s’invite dans mon chemin
Elle rappelle une souveraine énigme
Que j’ai cueillie dés l’aube
Au jardin encore vif
De mes rêves
Mais qui parlerait beauté
Sans le chien de fantaisie
Sans la colombe voyageuse
La muse – elle-même – est à leur croisée
Invitant ainsi au chant jamais rassasié
Sur la bouche qui désire
Plus loin aventurée
Plus proche
S’entendent les joies
De la présence reconquise
Un petit mot d’amour
Pour accomplir un toujours
Invite au hasard
De l’aimée
Pour faire diligence
Du chaos incompressible
Où se déplacent les lignes
De l’instant
Mais voilà qu’au détour du regard
Elle : c’est une source
Que l’on embrasse
Sortie du vide
Où le bruit
Sur les lèvres de la place
S’est pris dans les nasses
Du rêve encore insistant
Et des pensées envahissantes –
Comme ressac du passé –
Bientôt soulevées
En un seul bloc
Et dégagées
Du présent
On attrape d’un seul regard
L’histoire vive qui flotte
Statufiée sur le char
A Marianne restée
Noire sous
La grisaille
Mais comme prête
Toujours prête
A chevaucher
Ses lions
C’est tout contre
L’Histoire qui tue
Le poème enlacé
Par la présence …
Mais la muse ! La muse
S’est offerte à la
Fantaisie-source
Elle appelle - appelle !...
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