LES PIERROTS ET LES TITANS
Et la lune –
Au couteau-accessoire –
Dégouline sous la passoire
Des nuées écartelées
Et les arbres –
En dansant – taillent l’air
Sous la faille de marbre
Des toits
Et le ciel –
Au penchant de son voile
Scie le jour dans
La ville sans
Étoiles
Et la ville
En mangeant le vent
Laisse filer la
vitesse des bolides
Qu’elle enfouit dans
Ses bouches
Alors – le travail s’en va
Élimant le fond
Du jour
La terre – infante du lointain –
Se marie avec le proche
Entre chien et loup
Tandis que
La lumière – à l’ouest
Troué par les arbres –
Enfante de l’or
Dans
L’envol fuyant
Des oiseaux
La bouche des mages :
Ces prêtres de l’instant –
Au mirage d’être
De Marianne –
Lâche
Sa république des amoureux
Qui partagent leurs
Rendez-vous
Dévolus
On se penche – s’épanche …
L’incandescence silencieuse enjambe
Les distances et allume
L’inconnue du verbe
Des passeurs en herbe
Tranchent la nuit
Qui tombe :
Ils cachent leurs prières
Hèlent les soldats
Lunaires …
Ce sont Pierrots dans le noir …
Ils apparaissent quand
La terre a tourné
On rentre dans l’intime
Où la parole traîne
La dîme de
Misère
Recluse dans les
Courants d’air
Qu’écluse
Le froid
Noir
Un carrousel brillant
Roule du sel dans
Les yeux de
Marianne …
C’est comme si
Il semblait faucher
Dans les poches du
Désespoir
Mais le futur n’est pas sans âme …
Il a l’allure des Titans
A la souche du
Temps –
Il déracine sa trame
Et la vole pour mille travaux d’âmes