UNE CHANSON GRAVE UN CŒUR
Oui ! Je me sens rentré en lice :
Souffle donc grand cœur des délices :
L’appogiature en ton désir…
Que la musique de ton corps
Passe l’allure des plaisirs …
Que se rencontre le bon port
De la passante en ton futur
Arrêtes-toi aux imprévus
Pour ce que tu n’as pas connu
Au fin fond voilé de tes affres
Par le plus secret souvenir –
Sur le plus intime des graphes
Où tu traces ton avenir –
Là s’écrivent les nouveautés
Que tu gardes pour leur beauté
La tenant par ta douce main –
Tu rejoins donc le frais lointain –
Dans la nuit couvrant les demains –
Je te prendrai dans mon chemin
Portant le socle de tes seuils
Où je fonderai mes accueils
Et Paris trouvera joli
Que j’emprunte - ici –
sa folie
Là dans la traîne de la Seine
Qui – à ta joie – toujours entraîne …
La compagnie multipliée
Gardera souffle non plié
A la pluie de nos solitudes –
Et - relevant leur
altitude –
A chaque nuit remplie de veille –
Je psalmodierai ton soleil
A leur seul mot de résistance
Je rugirai de ta présence
Accordant galop d’écritures
Comme vers ton plus proche azur –
Je n’attendrai comme fournaise
Que ta parole qui prend son aise
Avec l’offrande des fontaines
Celle qui rend ma joie moins vaine
En y attachant mille fleurs
Qui s’épanouiront à l’heure
Pour ce que je raconte au monde
Tu resteras source féconde
Balayant toutes les poussières
Dans tes plus brasillants éclairs –
Peuvent hurler tous les plus puissants –
Je remplis sans-cesse mon sang
De tes nouveautés pacifiques
Qui peuplent mon humble musique
Errant dans ma pauvre bohème –
Je te fabrique ce poème
Qui demeurera ta chanson
Propulsée dans nos horizons…
Même si l’océan l’emporte
Elle aura pu franchir ta porte –
Et tu garderas sa mémoire
A l’intérieur de ton miroir
Grand Rutebeuf et ses amis :
Il a laissé partir sa mie
Pour ne garder que le grand vent
Qui a ruiné tous ses avants …
Et … La « Délie » que tu convies –
Poète : elle fut toute ta vie
Au recoin de tes vers
de rêves
Pour que jamais ne fût ta trêve :
La vraie source de ton amour …
Fidèle amant de chaque jour !
Aragon – pour tous ces regards
De ces yeux qui furent son art –
N’a plongé dans leur beau destin
Qu’inventant – par tous ces matins
Et ces nuits –tel éclat des veilles
Pour une contrée en sommeil
Oui ! Quand dans notre beau pays
Le dense brouillard rejaillit
Mon soleil – c’est encore toi
Ouvrant fenêtres sur les toits …
Et même les grises rumeurs gardent ta grâce dans mon cœur !
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