A LA UNE DU VENT
A la une du vent
Mille temps possibles
N’en font
Qu’un !
Et l’instant peut se loger : vermeil
A la corde des songes
Pour lancer ses
Colombes
Si le grain et le goémon
Essaiment un
Partage multiple
Des marées et
Des pluies
Un grand et beau chant
S’immergera dans
La tempête
Jusqu’à
Façonner des arcs-en-ciel
Au creux des larmes
Où gît la pesante
Douleur
Un seul et large souci
Rugira dans nos
Sillons
Comme il escaladera
Le bruit des lames
D’océan
Oui ! On l’entendra cette paix
Triomphante quand
Nos villes et nos
Campagnes
Auront digéré les éclairs
En abandonnant
Tout pouvoir
De poudre et
De foudre
On saisit en la humant
La fleur ensanglantée
Et l’enfant prend alors son souffle
Qui perce le cœur des
Bataillons …
Et l’on sait :
L’amante nous enverra
Le soleil qui fera s’épanouir
L’ivraie comme fleurs
Entre nos mains
Dès aujourd’hui – tout vient
Dans nos bras parsemer
Nos pensées de
Pétales de
Roses
Et l’innocence est déjà là :
Ce combat que – seule –
La durée rendra pure
Fleur après fleur
Grain après
Grain
Mais n’avons-nous pas déjà
Fait pavoiser les couleurs
Étrangères sur les murs
Qui nous séparent ?
Elles ont creusé
Un grand lit
Commun où nous
Avons logé nos lunes
Endormies qui sont
Devenues celles
Du monde en
Notre pays
Nous prenons l’herbe sauvage
Et nous ne calculons pas
Le temps qui vient
Couronner nos
Pas en avant
Nous entendons bruisser
Le vent au creux
De nos vies
C’est celui de l’égal
Celui de la grâce de l’instant
Là – la mort n’ose plus
Roder même si
Elle prend nom de guerre –
Même si elle génère
La plus profonde
Des nuits –
Nous savons maintenant
Relever nos songes
A la hauteur
De l’insoumission
Contre tout abîme informe
Que génère la grande
Peur du monde
Comme il va !
Si la richesse des temps devenait
L’unité de nos espoirs
Alors – un seul temps
Viendra rythmer
Nos différences
Oui ! Nous
Et chacun créerons un bel hymne
Au vent qui emporte
Avec lui le plus
Lointain de
L’humanité – jusqu’ici
Dans ce qui fut
La patrie de
L’accueil !
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