dimanche 30 novembre 2014
BRAISES ET ÉCORCE
N'ajoute pas les braises à
ta pauvreté
N'incendie pas ta liberté
Qui la jouxte …
L'écorce du temps
Épouse ta peau …
Cœur sur corps :
gravée -
Elle tempère ton cri
De la force
Battante
D'un verbe lavé
Dans le creux de l'instant
Là : grâce rieuse
sur tes lèvres -
Elle est oublieuse clarté
De cendres
Sur le livre ouvert
De la misère
Il y avait ces volcans
incendiaires
Que couvaient les rêves
De lumière …
Ils se sont fondus dans la
guerre
Sans qu'aucune trêve
Ne trace pour
L'innocence
Un chemin pour demain
Mais les mutins de
l'aurore
N'ont-ils pas –
chevillée aux corps -
Cette misère en détresse
Quand les matins
Chagrins
Habillent de vieillesse
Et de pétrin ce qui
Brille encore
Au loin ?
Or certains ont ce soupçon vénéneux
Pour une liberté hameçonnée
Selon eux
Pour une liberté hameçonnée
Selon eux
Par des cerveaux haineux
Où une servile pensée
innerverait
Leurs veines de vampires
Universels
Universels
Sourd et saoul est ce
soupçon :
Car qui donc siffle sur les
aspirations levées
Et leur océan passionné
Un air putréfié
D'où l'horizon se
pétrifie
A la vitesse d'un sang
Retourné par
La vivisection d'un
présent
Dévoré par un passé
Absent à la
Mémoire
De ceux qui n'ont nul
avenir
A présenter que
Leurs miroirs
Brûlants
Cependant la ville engrossée
par ces monstres
Ne va pas vaciller pour
Leurs rencontres
Elle donne grâce à ses
« enfants » rebelles
Pour qu'ils s'essaient
A la rendre juste
Et belle
Même si des cendres
encore vives
Immobilisent une misère
Chétive et donc rétive aux chœurs
Des mutins tonnant
Contre toutes ces
guerres inutiles
Où cornent encore des
Rolands imbéciles !
samedi 29 novembre 2014
CORMORAN AU FIL DE LA MER
DE GÂVRES
Sur le roc érodé par la
mer
Se pose le cormoran …
Il a allumé la lune
Sur ses ailes
Qui battent
L'écume
Il cueille la nuit avec
ses appels
Et gratte le temps sous
Son pertuis obscur
Ses pattes rivées
A cette porte de l'infini
Que ne l'ouvrirait-il pas
Pour resserrer les rives
Pour enclouer
Les eaux de ses
Rêves
D'un seul coup
Énigme que son envol
Jamais dérouté par le
lointain
Inconnu …
Cris cris caressant les
étoiles
Quand elles vont se
coucher
Dans le cœur flambant
De l'horizon
Il crie pour approcher
Les esquifs rampant
rapides
Sur le roulis …Vers …
Les ports
Puis il rentre dans le
jusant
Qu'il a ajouté à
Son jeu vital
Ouvrant la brume
Il va – humant la
lumière bleue -
La blanchir sous son cou
Sur les eaux – son bec
long
Claque dans les algues …
Il va jusque dans
Les courants
Que déroule la marée
Où il passe son corps
Comme pour creuser
Creuser encore ...
vendredi 28 novembre 2014
AFFLUX DE LA SOURCE DANS
LE TOUJOURS
Sur les doigts à la
source
Pleure la délicatesse
Et s'en va l'au-revoir
D'avoir laissé
La tendresse
Sans autre ressource
Qu'un humble savoir
Mais il reviendra le
« bonjour »
Où avait afflué
Le toujours
Car ne se dévoient les
larmes
Qui ont fleuri
Une âme
On tente sans-cesse à
leur soc
De lier les fines veines
Des rocs
Où laboure l'inattendu
pourquoi
Car on ne se tend sec et
cois
Devant l'aventure
Du monde
Où se fissurent tant de
rondes
Mais le grand vent ne peut
assécher
Du souvenir les bonnes
boues
Si nous nous mettons
Encore debout
Pour rendre
L'avenir
A notre psyché
En fertilisant nos
souvenirs
Sans que l'absence ne les
fasse défaillir …
Ce sera l'aurore dans nos
mains
Qu'encore avec le souffle
Nous marouflerons
Les lendemains
Non ! Ne fuies pas
jolie bohème !
Qu'à l'errance tu donnes
cible
Pour que sonne la fin
Du crible où
Tu as passé
Tes peines …
Viens – reviens inonder
de présent
Les liens qui grondent et
courent
Là – par le milieu de
tes rondes -
O Sur nos rives !
Belle onde !
Pour tous nos rires
Et nos tours
Sans qu'ils ne deviennent
évanescents …
Saute nous dans le cou
Et n'achève pas
Nos questions
Même si elles mettent
bout à bout
Nos fluctuantes raisons
Avec nos fuyantes
Passions
Et la terre se joignant au
ciel
Nous soignerons nos
petites serres
Où poussent nos grands
airs
Avec des fruits
Et des fleurs essentielles
Sous-pesant l'envol
Des grâces sur
Nos traces
Avec les sources qui
passent
Devant et en avant
De nos rêves
Pour qu'à l'Humanité
soit trouvée trêve
A la seule question qui
La torture :
Celle de sa disparition
Derrière toute
Nature
AMOUR EN ROUE LIBRE
Adonis – tête en roue
libre -
A rouvrir le feu de
Mille et mille nids
« Fait sa fête »
à
La vitesse
Puis l'enrôle – moqueur
-
Pour qu'elle crible
De tendresse
Chaque pôle des
sans-cœurs
Il ne triche pas avec la
rose
Il sait qu'avec ses
colifichets d'apprêt
Même si elle fait la pose
-
Ses piquants restent un
attrait
Mais vous ne lui
demanderez pas
A cet empereur de terre et
d'amour -
De dérouler le tapis vert
de ses pas
Après avoir ouvert au
Grand jour
Le ciel rouge des
déclarations
Au revers du monde
Sans passion
Car tant d'hommes sans bon
sens
Ne raisonnent que sans
recul
Et font le lit de
l'absence
Avec des falbalas
De calcul
Combien de grâces
s'époumonent
A briser la glace des
Don Juans
Ce ne sont pas les
Desdémones
Qui dégèleront le saint
Argent …
Et puisque notre Adonis
alerte
Les dames sur les
Narcisses
Laissera-t-il bien
ouvertes
Pour toutes les Alices -
Les grandes glaces
Pour traverser leurs rêves
Suspendus aux lèvres
Des amants ?
Car -enfin – il reste
désarmant
De n'attendre que
possession comme
Rendu de leurs
séductions !...
Mais le bel Adonis est si
tendre
Qu'il a donné rendez-vous
Aux Mélusines
Pour qu'elles fassent
avouer
Sans attendre -
A tout « Ego sans
égal » -
Quand il désigne
« l'objet fatal »
De son amour -
Le rejet vénal et sourd
Du libre et bien réel
Autre comme son
Arc-en-ciel
Sorti de l'antre obscure
Cerné par les
Grands murs du sans-cœur
Qui alimente la douleur
...
jeudi 27 novembre 2014
ÉTINCELLE SUR LES PAS
BRUYANTS DE L’INDIFFÉRENCE
Dans l'étau au double
écueil
Entre promesse et oubli
Le poème est mis en plis
A l'horizon étale
Que tendent
Des guirlandes de lumière
Y répondent mille fils de
voix
Là – dans une agora
D'anonymes
Allumant le monde
Avec les amitiés
Qu'il avait
Séparées … :
Une étincelle sur les
pas bruyants de l'indifférence -
Donnant puissance à la
mémoire de l'accueil
Laisse vaciller tout
avenir
Jusqu'à ce qu'il
Coule en
Un incendie polyphonique
On repasse sur des vers
Cette musique éclaboussant
la nuit -
Là – à l'envers de ses
rêves
Re-posés à contre-point
De toute prière …
Sautant le double écueil
Les mots rougissent
En s'attelant
A la table où on les
effeuille
Les laissant glisser
De part en part
Au creux du
Hasard
A tâtons on leur fait
rencontrer
La fine taille d'un Réel
Où se fête sans
Se hâter
Le double ton du lointain
Et du proche
Alors – comme pour un
départ
Le train pauvre de l'oubli
S'enrichit de toutes les
Circulations
Du sens
De nouveau affranchi
De l'absence où
Gisait
La
mémoire pétrifiée
On les
cueille : ces braises nocturnes
Épousant les arbres
Au
seuil de
La rue
brassée par
Des
fauves éruptifs et giboyants
Mais –
ici – jazze un cœur tranquille
Dans
le battement de celui
Des
habités par
Ce
voyage …
La
ville qui trempe dans la nuit
Trompe
les feux
D'automne
En un
foyer qui résonne
Comme
en une corne
D'abondance..
Ville
qui grésille
Tu
annonces d'autres moissons
Pour
un même blé
De
toutes les différences
Qui
rentrent et
S'engrangent
en toutes saisons
Les
blessures du temps qui sépare
En
rabotant nos mémoires
Ne les
mettent à nu
Dans
son miroir
Mais –
sous le vif sang intime -
L'amitié
puissante
Rive
Une promesse à un but
Celui
des traces
Qui
ont valsé
Dans
l'instant d'une « adresse »
A tous
les anonymes
Hors
de l'horloge « cette voyeuse »
Des
distinctions non éteintes
Mais
tendues ensemble
Par
une nuit
Généreuse
FOUDRE ET INSTANT
O Tête à fourmi de
l'instant
Tu te prêtes à l'ami du
temps
Il lutte contre les
éclairs
Mais butte sur ton tertre
clair
Ne voit plus rien sur son
chemin
Et tu viens boire sur ses
mains
Tant de ces gouttes de
discorde
Avec le temps qui le
désaccorde
Qu'entre toutes ses
humbles routes
L'Homme s'étonne que son
doute
Fonde dans l'orage
enlaçant
L'arbre du savoir
renaissant
Au plus haut point de son
règne
Sans que la foudre ne
l'atteigne
Et l'Homme ami de notre
temps
Donne son âme à
l'instant :
Fourmis ne seront inondées
Car il aura tout émondé
De la terre jusqu'aux
racines
Pour que fleuve d'eau ne
ravine
La demeure d'où elles
creusent
Comme dans une usine
heureuse
mercredi 26 novembre 2014
O POÈTE ! ÉCRIS TON
CRI !
Sur notre temps usé que
défalque la mort
La vie se tend jamais
abusée mais hardie
Et hors des catafalques
toujours rebondit
Poursuivant l'oubli
jusqu'au présent sans remords
Les étoiles filantes
roulant dans le ciel
D'un trait fulgurant
signent leurs disparitions
L'attrait futur d'une voix
suit cette exception
En s’inscrivant dans le
grand livre du réel
O Poète ! Écris
ton cri le plus irruptif
Non ! Pas de prix à
t’entendre prier les roses
Chante ainsi le tendre
dont tu es épris
Ta tête prise aux pensées
– Tance le hâtif
Quand il s'entête dans le
royaume des choses
A défaire tout ce que tu
as appris !
Vitesse du mensonge !
Tu tues les beaux songes
En y installant ce qui
délite vertu
Comme en un Talion pour
tous ceux qui s'évertuent
A faire taire la vengeance
qui les ronge
Tentant de transcrire dans
le vent de la vie
Ce qui traverse son
mouvement essentiel
Qui reverse ses vers hors
des fers jusqu'au ciel
Pour qu'ils ne s'altèrent
dans l'enfer qui sévit ?
Ah ! Saisir les
claires voix d'une pure source
Sans trahir leurs vrais
cours en un chemin morbide
Mais pour tenir hors des
bourses leurs mains fébriles
Vitupère ! O Vampire
en la nuit de nos courses
Nous ne nous perdrons dans
ton ennui si sordide
Et lâcherons la bride
pour galop agile
Sur l'étalon rapide de
toutes nos rimes
Allons ! Pour des
liens solides qui les arriment
Pour ne pas s'étaler
devant ce qui les brime
Ainsi relèvent-ils la
trime hors de l'abîme !
mardi 25 novembre 2014
lundi 24 novembre 2014
DES NIDS DE LUMIÈRE
Au creux de rameaux
roussissant
Des nids de lumière pour
Une nuit atone
Assoiffée de cuvées
d'automne
Attrapent la pierre
Sous notre regard naissant
En lançant nos mots
Dans leur trappe
Au travers de couvées
comme
Pendues au hasard -
Sous leurs coussins
Ils enfantent
Le silence
Et l'encensent avec le
blanc-seing
De l'avenue qu'ils
semblent
Hanter d'énigmes
Ténues
Et c'est un art : ils
animent de brûlis
Le nectar hurlant des
flambées
De phares qu'ils épongent
Avec leur miel
Ils allongent l'arc-en
ciel
Des enseignes qu'ils
Accordent aux ailes
Des toits affranchis
De leur trame
Obscure
Dans leurs murs ils
franchissent
Sans armes l'horizon
Qui s'aliène pantois
A l'unisson de
Leur scène
Jaunie
PARADE AU « PUR PRÉSENT »
Traîné au train-train de
la vie
Par un cœur volant qui
défie
Au quart de veille
Le navire qui
S'éveille -
Je draine mon temps d'or
Pour le tendre vers
L'aurore
Et l'étendue de ma raison
S'est rendue à l'obscur
horizon
Elle est sommée par les
Héros brillants
Qui rayonnent
En bruyant
Haro
Sur les feuilles avalées
Sur tous les seuils …
Ma voix rit-elle
D'un ton de crécelle
Sur l'automne et son
écueil
Sur le boulevard
En deuil ?...
Au macadam cendré sans
parade
Je redescend –
Camarades !
Mes sens sont en sang
Mais je ne suis
Impuissant
Devant ces rêves qui
murmurent
Contre les lèvres
Des murs
Levé vers la vie qui
court
Mon cœur n'a fait
Qu'un tour
Et ce corps qui frémit
C'est aussi celui de
Mes amis …
Ils frissonnent : ces
oiseaux
De compagnie assommée par
l'usure
De leurs désirs qu'elle
dénie :
Cette sombre furie
Du futur
Ville sentant fort la
poudre
L'instant – tu le fais
dissoudre
Dans un présent fantôme
Où se presse l'Homme …
Vile essence
Atomisant
Nos accents – sans
présence !
Mais un blanc manteau lui
aussi
Descend planter contre
Le marteau
Indécent
Tuant les chants du désir
…
Sa pleine veine
De clarté
Laissant la peine assouvir
Ses beaux souvenirs
Écartés
Debout ! En avant
dans le décor !
Un peu de rêves encore
Que les grands pans
De l'aurore
Auront fait griser aux
corps
L'automne appelle un hiver
Mais il sonne le revers
En tout matin
De lueurs
Contre les « mâtins »
tueurs !
dimanche 23 novembre 2014
MUSIQUE POUR QUE TOUS
SOIENT A DEMEURE
Au lacis des rumeurs
Mon souci dans un nid
Que tous soient à demeure
-
Me laisse démuni
Cependant les haleurs
Sous de chaudes lumières
Mènent tous les
« hâbleurs »
En la même chaumière
Et le grand train des
langues
Prend un brin
d'arc-en-ciel
Hors des parcs de
harangues
Où s'entraîne le fiel
Roulent – roulent
couleurs
Que la chaleur avive …
Ne se saoulent de
leurres :
Paroles sur ces rives !
En pointe d'avenue
Se tente un partage
Maintenant dans les nues :
La vie d'éclairs sans
rage
On œuvre dans l'échange
Sans beuverie qui crie -
Comme entre tables
d'anges :
Qu'aucun diable ne prie !
Car leur rire est vertu
Séparée de la peur …
Le pire est ce qui tue
Dans des mots de terreur
En rameaux de paroles
Doucement l'on décolle
Du monde de la haine …
Que l'on tonde la laine
De tout mouton vorace
Qui hante toute trace
De l'Humain pacifique …
De ses mains en musique
Qu'il chante dans nos
cœurs
Quand
ces temps nous écœurent !
samedi 22 novembre 2014
UNE JEUNESSE DIT AUX
ROIS :
« ÔTEZ-VOUS DE
NOTRE SOLEIL »
Sous le cou du carrefour
Le soleil se rase
En allumant
Une mèche
A l'entrée de la rue …
La circulation est venue y
exploser
Sous le regard rigolard
D'un drapeau
Et le temple du savoir
A savouré son miel
Collé dans
Sa tête grise
Ici avancée
Depuis d'amples discours
Cornent l'automne
Aux passants
Qui s'étonnent
D'entendre
S'épuiser
Le tantra des saisons
Si sevrés de lumière
Les rêves semblent en
poussière
Mais ils rissolent sur
Les lèvres de
La ville …
Sur leur sol ne se
fracasse pas
Le poète qui jacasse
Solitaire …
Il casse le vase de
Soissons
En petit maître
De Céans
Attendant de la jeunesse
Et de ses lions
Qu'elle reprenne ses
talents
A la parole des rois
Et enrôle le soleil
Pour qu'il se rase
A l'horizon
Qu'elle
Embrasse pour les lois
De son éveil
Et … Si tranquille est
l'haleine
De Novembre qu'elle saura
S'arranger avec le soleil
Pour qu'il étende
Son halo
Sur les chaînes roides
Et rapides …
Et leur tonde leur laine
Pour qu'elles ne hurlent
Plus dans une lumière
Empruntée !...
Dans le soir qui descend
Cette jeunesse s'interpose
Et parle de ses lumières
Concédées par
La seule tête
Royale !
Non ! Elle n'a rien
emprunté
A ces monstres avides
De la posséder !
Non ! Ce savoir n'a
pas pris
Une ride et …
Il l'irradie : elle
et ses liens
Qui ne sont pas des
Chaînes sur des
Chemins incendiés …
O Vous qui découvrez ces
fenêtres luminescentes
Avec tous ces êtres qui
hantent
Les monstres … Là …
Dans ce grand temple qui
fait trembler
L'horizon de la déraison
…
Ouvrez-vous à leur
Éclairage !
Ouvrez les avec eux !
Aux murs flambants sur
leurs seuils
Une tête radieuse
rassemble
Les accueils
Et … Ici … Juste sous
un auvent -
Un chant se lève dans
Une adresse rêvée
Pour le levain
De mutins …
C'est une jeunesse qui
assourdit
Le médire des rois
En invitant l'automne à
rougir
Les humeurs du juste
Pour qu'il détonne dans
le concert
Des enchaînés si mobiles
Dans la prison
Où moutonnent les
tout-puissants rois
De la déraison et de la
haine !
vendredi 21 novembre 2014
MA VOIX A L'AFFÛT
A l’affût des voix
Qui courent dans le
« Canon »
Je me fais la mienne
En plongeant
La paix
M'étant dévolue
Dans un café noir
Qui l'atteint
Mais sans fuite autre que
Mon ivresse du
P'tit matin -
Non – vraiment -
Je ne vois aucun
Mâtin
Et ma température
s'allume
A la rumeur qui
Fait monter
Le Futur
En ce p'tit matin malin
Que fait ma p'tite prière
Pour recevoir si fort
Mon éveil renaissant
Parmi quelques
Fiers mutins …
C'est que mon sang est
A la bohème qui
Réchauffe mon
Fortin et colore de rouge
L'étoffe de mon
Pâle teint
Peau pour un « Je
t'aime » :
La ville n'essaime
Pas son cœur
Encore opaque
D'une brillance qui tient
Il n'y a que la macadam
Et le ciel si bas
Qui accordent
La Dame
Dans son miroir
Demeuré éteint
Les étincelles-feux
follets
Dansant sur les cordes
Des boulevards
Semblent
Renvoyer un écho bavard
Lançant des bravades
Aux voix partagées
Avant de boire
Le mauvais
Lait
Qui tourne autour
D'un monde
Courant
Qui les déteint
Mais on est ici
Ami de cité
Et rien
Du site où modulent les
voix
N'allume la guerre -
Cette vraie
Catin
Et les langues se dénouent
Dans toutes les langues
Elles tanguent
Mais chantent comme
Près d'un navire
Retable
L'on y rie au-dessus
Des tables sur
Les « pauvres et
chiches »
Et unilatéraux
Festins
Café noir pour tous !
Je pense à ce que fait
l'aurore
Aux doigts de fée …
Elle le doit
Faire ce signe dans
L'horizon et
Faire tourner ce poème
Touchant à sa fin
Parmi les lutins
Tardifs qui ne se cachent
Dans leurs p'tits matins
festifs
Là – au creux du
« Canon de la Nation »
Et je suis ce Pasquin
traversant le miroir taquin
Devenu si mirobolant qu'il
n'a tenu
A rien qu'il n'éteigne la
mémoire
des « petits rois »
« libertins »
jeudi 20 novembre 2014
MES MAINS EFFLEURENT TON
SOURIRE
Aux jonctions de l'herbe
sauvage
Et du « forget-me-not »
Se tient une promesse
A conquérir …
J'applique le savoir de
mon amour
Laissant vivre la fleur -
Secouant l'arbre
Pour ramasser
Ses fruits
Que j'ajouterai aux tiens
Les mains rougies par leur
suc
Je les laverai sur
Tes lèvres …
C'est toi sur ce chemin
Toi dans la jachère
Et je ne t'oublie
Même si je ne
Te cueille pas
Au loin la lune prépare
les étoiles
Sur la cime de mon
Orgueil
C'est toi la chair de la
promesse
Qui les accueille
Pour toi la rougeur du
soir
En une double maraude :
Celle sur le seuil
D'une montagne
Avec celle
Sur le seuil de ton pays !
Jusqu'au-delà de la mer :
C'est toi ma cime
D'orgueil
Sur tes lèvres :
L'herbe folle des oasis
Où tu siffles la source
Délicate …
Mais je n'achèverai pas
ton nom
Avec les rutilances
D'un poème
Mes mots traîneront sur
Ta peau solaire …
Peut-être glisseront-ils
De tes yeux d'océan
A ton ventre pétri
D'écume de
Sable
Et la paume sensible de
tes mains
Recueillerait la
respiration
De mon sourire
Et
Tu la porterais à ton
cœur
Comme pour ta
Nouvelle
Jeunesse
Tous les fruits se
confondront
Dans la corbeille de
fleurs
Que le « Forget-me-not »
Rehaussera sur
Ta tête
Comme au royaume de tes
pensées
Mais je ne t'épuiserai
pas …
Si ton hasard de reine
Rejoint celui de
Tant de mes bénédictions
pour toi
Délicatesse de ta
patience
Qui ouvre à une
bienveillance
Pour celui qui veut poser
Ses genoux à
Tes pieds asséchés
Au sel du
Désert …
J'entends et je vois sur
tes pas
La danse du travail et
Des jours
Que les enfants suivent
En battant le rythme
De ta voix
Qui les baigne d'Humanité
La bienveillance grandit
la délicatesse
A la fenêtre d'où
s'exhalent
Les parfums de ton grand
Monde généreux
Délicate ! Est-ce ta
beauté
En ton grand jardin
Laissant affleurer
Ces fruits de
La nouveauté ?
Je m'y confie
Pour surpasser tout champ
d'herbes folles
Et y dégager un sens
Au monde
Au creux de ton pays :
Ton chemin où se croisent
Tant de richesses -
Borde les secrets
D'un continent
Tu les prends
Et les garde
Loin de toute finitude -
Là avec la si délicate
énigme
Où tu ranges ton histoire
Si fidèle au souvenir
Où ta liberté
A depuis longtemps
Posé sa trace
mercredi 19 novembre 2014
mardi 18 novembre 2014
SORTIR DU MIROIR
Deux anophèles monstrueux
Tarissent de sang un puits
D'innocence …
Pandémie sur la toile de
l'étoile obscurcie :
Des milliers de tarentules
vont
Être crachées de la
bouche
Guerrière sur un
Autre puits
D'innocence
Et les peaux de la mémoire
Seront empoisonnées
Et les plaies seront
Purulentes …
Un sang maladif
Renforcera le brouillage
De tout horizon
Ami ! Sépare-toi du
chapelet infernal
Qui ligue les lèvres sur
La pensée emmurée ...
Sors du hallier
Ligoté où
Se calfeutrent
Les orfraies …
Creuse d'autres sources
Pour les rossignols des
murailles …
Que les comètes montrent
Au-delà de tout miroir
Le courant vif d'un
Passage ultime
A l'aurore
Et … Là …
Sur cette terre coupée …
Les amandiers refleuriront
neufs
Avec leurs rhizomes
Qui élargiront
L'espace
Pour cet arbre d'un
Savoir ancestral
Ami ! Accompagne et
accomplis
Le mouvement dans le vent
Des sarments blessés
Mais braisés de
L'olivier qui
Ne demande qu'à les
relever
Ces flambeaux d'une
Seule paix
dimanche 16 novembre 2014
samedi 15 novembre 2014
RIVER SON CRI A
L'AUJOURD'HUI ?
Ton cri – si c'est pour
le river à l'aujourd'hui
Tu ne le moduleras pur que
dans la nuit
Et il emportera ton
sommeil
avec lui
Ainsi la veille ne
trouvera
Que ton ennui
Mais où va donc se cacher
ta vive mémoire
Si ce n'est là :
dans le teint trouble du miroir ?
Vraiment : Où
vont-elles tes courses
Éperdues sans qu''à tes
sources
Tu ne te sois bien
Rendu
Et si le présent comme un
pauvre oignon se pèle
Ton ego n'en aura fini
avec l'appel
Tu précipites tes égaux
Dans tes abîmes
On mettra
Au défi ton pognon pour
qu'il t'arrime
A la fine fleur de tous
Les vrais profiteurs
Si tu résistes on te
Traiteras de
Menteur
Insiste un peu sur le bord
de tes souvenirs
Avant de plonger au hasard
Du devenir
Car jamais celui-là ne
coule sans ornières
Il te faut encore
réinventer l'hier
Et même avant de te jeter
Tous yeux bandés
Là où
Une providence lance ses
dés
Penses-tu seulement un
peu ta poésie
Que tu la prendrais
hardiment
Pour la saisie
De ce qui l'amène
lentement à mûrir
Comme un amour qui ne veut
Maintenant mourir
Ainsi s'attachent à une
vie sans ambages
Ces liens lâches où ne
sévit
Qu'homme sans
Bagages
D'où l'horizon n'excepte
à tous les grands voyages
Que ceux de l'éternel
touriste
Au barrage
Des raisons stellaires où
s'attelle Misère
A ressusciter la géante
sœur
Colère quand elle rentre
Comme dans les pas
D'Athéna
Pour instruire en beau
sang froid ce qui l'amena
A tomber dans ces
honteuses fourches
Caudines où le destin a
fini
De chanter matines
Alors mutins honnissant
les faiseurs de lois
Ils leur dénient
simplement
Avec bon aloi
Que ce droit au présent
là
Tourne avec leur sang
Avalé par tous
Les vampires si puissants
Mais ô Poète !
N'attend rien de la promesse
Qu'elle se conjugue avec
de belles grandes messes
Où l'on célèbre un tel
vide des idoles
Tu la retrouveras la
parole
D’Éole soufflant dans
Les ténèbres sur
Toute étincelle
Qui relance
Les humains dans le feu du
ciel
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