PARADE AU « PUR PRÉSENT »
Traîné au train-train de
la vie
Par un cœur volant qui
défie
Au quart de veille
Le navire qui
S'éveille -
Je draine mon temps d'or
Pour le tendre vers
L'aurore
Et l'étendue de ma raison
S'est rendue à l'obscur
horizon
Elle est sommée par les
Héros brillants
Qui rayonnent
En bruyant
Haro
Sur les feuilles avalées
Sur tous les seuils …
Ma voix rit-elle
D'un ton de crécelle
Sur l'automne et son
écueil
Sur le boulevard
En deuil ?...
Au macadam cendré sans
parade
Je redescend –
Camarades !
Mes sens sont en sang
Mais je ne suis
Impuissant
Devant ces rêves qui
murmurent
Contre les lèvres
Des murs
Levé vers la vie qui
court
Mon cœur n'a fait
Qu'un tour
Et ce corps qui frémit
C'est aussi celui de
Mes amis …
Ils frissonnent : ces
oiseaux
De compagnie assommée par
l'usure
De leurs désirs qu'elle
dénie :
Cette sombre furie
Du futur
Ville sentant fort la
poudre
L'instant – tu le fais
dissoudre
Dans un présent fantôme
Où se presse l'Homme …
Vile essence
Atomisant
Nos accents – sans
présence !
Mais un blanc manteau lui
aussi
Descend planter contre
Le marteau
Indécent
Tuant les chants du désir
…
Sa pleine veine
De clarté
Laissant la peine assouvir
Ses beaux souvenirs
Écartés
Debout ! En avant
dans le décor !
Un peu de rêves encore
Que les grands pans
De l'aurore
Auront fait griser aux
corps
L'automne appelle un hiver
Mais il sonne le revers
En tout matin
De lueurs
Contre les « mâtins »
tueurs !
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