lundi 24 novembre 2014


PARADE AU « PUR PRÉSENT »



Traîné au train-train de la vie
Par un cœur volant qui défie
Au quart de veille
Le navire qui
S'éveille -
Je draine mon temps d'or
Pour le tendre vers
L'aurore

Et l'étendue de ma raison
S'est rendue à l'obscur horizon
Elle est sommée par les
Héros brillants
Qui rayonnent
En bruyant
Haro
Sur les feuilles avalées
Sur tous les seuils …

Ma voix rit-elle
D'un ton de crécelle
Sur l'automne et son écueil
Sur le boulevard
En deuil ?...

Au macadam cendré sans parade
Je redescend – Camarades !
Mes sens sont en sang
Mais je ne suis
Impuissant
Devant ces rêves qui murmurent
Contre les lèvres
Des murs

Levé vers la vie qui court
Mon cœur n'a fait
Qu'un tour
Et ce corps qui frémit
C'est aussi celui de
Mes amis …
Ils frissonnent : ces oiseaux
De compagnie assommée par l'usure
De leurs désirs qu'elle dénie :
Cette sombre furie
Du futur

Ville sentant fort la poudre
L'instant – tu le fais dissoudre
Dans un présent fantôme
Où se presse l'Homme …
Vile essence
Atomisant
Nos accents – sans présence !

Mais un blanc manteau lui aussi
Descend planter contre
Le marteau
Indécent
Tuant les chants du désir …
Sa pleine veine
De clarté
Laissant la peine assouvir
Ses beaux souvenirs
Écartés

Debout ! En avant dans le décor !
Un peu de rêves encore 
Que les grands pans
De l'aurore
Auront fait griser aux corps

L'automne appelle un hiver
Mais il sonne le revers
En tout matin
De lueurs
Contre les « mâtins » tueurs !

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