ÉTINCELLE SUR LES PAS
BRUYANTS DE L’INDIFFÉRENCE
Dans l'étau au double
écueil
Entre promesse et oubli
Le poème est mis en plis
A l'horizon étale
Que tendent
Des guirlandes de lumière
Y répondent mille fils de
voix
Là – dans une agora
D'anonymes
Allumant le monde
Avec les amitiés
Qu'il avait
Séparées … :
Une étincelle sur les
pas bruyants de l'indifférence -
Donnant puissance à la
mémoire de l'accueil
Laisse vaciller tout
avenir
Jusqu'à ce qu'il
Coule en
Un incendie polyphonique
On repasse sur des vers
Cette musique éclaboussant
la nuit -
Là – à l'envers de ses
rêves
Re-posés à contre-point
De toute prière …
Sautant le double écueil
Les mots rougissent
En s'attelant
A la table où on les
effeuille
Les laissant glisser
De part en part
Au creux du
Hasard
A tâtons on leur fait
rencontrer
La fine taille d'un Réel
Où se fête sans
Se hâter
Le double ton du lointain
Et du proche
Alors – comme pour un
départ
Le train pauvre de l'oubli
S'enrichit de toutes les
Circulations
Du sens
De nouveau affranchi
De l'absence où
Gisait
La
mémoire pétrifiée
On les
cueille : ces braises nocturnes
Épousant les arbres
Au
seuil de
La rue
brassée par
Des
fauves éruptifs et giboyants
Mais –
ici – jazze un cœur tranquille
Dans
le battement de celui
Des
habités par
Ce
voyage …
La
ville qui trempe dans la nuit
Trompe
les feux
D'automne
En un
foyer qui résonne
Comme
en une corne
D'abondance..
Ville
qui grésille
Tu
annonces d'autres moissons
Pour
un même blé
De
toutes les différences
Qui
rentrent et
S'engrangent
en toutes saisons
Les
blessures du temps qui sépare
En
rabotant nos mémoires
Ne les
mettent à nu
Dans
son miroir
Mais –
sous le vif sang intime -
L'amitié
puissante
Rive
Une promesse à un but
Celui
des traces
Qui
ont valsé
Dans
l'instant d'une « adresse »
A tous
les anonymes
Hors
de l'horloge « cette voyeuse »
Des
distinctions non éteintes
Mais
tendues ensemble
Par
une nuit
Généreuse
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