jeudi 27 novembre 2014



ÉTINCELLE SUR LES PAS BRUYANTS DE L’INDIFFÉRENCE



Dans l'étau au double écueil
Entre promesse et oubli
Le poème est mis en plis
A l'horizon étale
Que tendent
Des guirlandes de lumière

Y répondent mille fils de voix
Là – dans une agora
D'anonymes
Allumant le monde
Avec les amitiés
Qu'il avait
Séparées … :

Une étincelle sur les pas bruyants de l'indifférence -
Donnant puissance à la mémoire de l'accueil
Laisse vaciller tout avenir
Jusqu'à ce qu'il
Coule en
Un incendie polyphonique

On repasse sur des vers
Cette musique éclaboussant la nuit -
Là – à l'envers de ses rêves
Re-posés à contre-point
De toute prière …

Sautant le double écueil
Les mots rougissent
En s'attelant
A la table où on les effeuille
Les laissant glisser
De part en part
Au creux du
Hasard

A tâtons on leur fait rencontrer
La fine taille d'un Réel
Où se fête sans
Se hâter
Le double ton du lointain
Et du proche

Alors – comme pour un départ
Le train pauvre de l'oubli
S'enrichit de toutes les
Circulations
Du sens
De nouveau affranchi
De l'absence où
Gisait
La mémoire pétrifiée

On les cueille : ces braises nocturnes
Épousant les arbres
Au seuil de
La rue brassée par
Des fauves éruptifs et giboyants

Mais – ici – jazze un cœur tranquille
Dans le battement de celui
Des habités par
Ce voyage …
La ville qui trempe dans la nuit
Trompe les feux
D'automne
En un foyer qui résonne
Comme en une corne
D'abondance..

Ville qui grésille
Tu annonces d'autres moissons
Pour un même blé
De toutes les différences
Qui rentrent et
S'engrangent en toutes saisons

Les blessures du temps qui sépare
En rabotant nos mémoires
Ne les mettent à nu
Dans son miroir
Mais – sous le vif sang intime -
L'amitié puissante
Rive Une promesse à un but
Celui des traces
Qui ont valsé
Dans l'instant d'une « adresse »
A tous les anonymes
Hors de l'horloge « cette voyeuse »
Des distinctions non éteintes
Mais tendues ensemble
Par une nuit
Généreuse

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