mardi 31 mars 2015

DU VOILE BLÊME A LA FOULE



DU VOILE BLÊME A LA FOULE



Blême – au loin – un voile
Encadré par des points
De lumière muette -
Monte dans
La scène albâtre
Du ciel

Sur le marbre noir de la place
Glissent de blanches
Étoiles qui
Ronronnent …

Un miel opaque sur les murs
Caresse le lent éveil …

Un drapeau claque au vent
Sur une veine d'avenue

Puis cela sonne dans
L'arène des songes :
La rumeur la ronge …

Elle voudrait quand-même
Sauter l'obstacle
De l'aube
Mais pas de miracle :
Les fauves y jettent
Leurs yeux
En furie

Mais la Marianne sérieuse
Assainit l'horizon
De son fantôme
Noir
Elle fait la leçon
Aux grands loups ... Qui
La contournent

La robe d'écailles de la place
Enrobe tous les feux
Sans plus traces
Que la maille
Des arbres
Qui chuchotent
La lumière en
Bouquets dans leur marbre …

Pendant ce temps …
Le ciel indigo
Affiche
Un air royal
Qu'il jette tout de go
En miroir sur le macadam
Resté dans l'ombre
Des ramées
De réverbères

Grognement des arroseuses
Qui cognent leur eau
Sur les lèvres rieuses
Des boulevards

Alors les toits sautent
Noirs dans le ciel
Pâle et …
Toute la toile du paysage
Hésite à s'emparer
Des bouquets de
Lumière encore
Hoquetant dans
Les arbres et …

D'un seul coup : extinction
Des régiments lunaires
Ils étaient devenus
Des bougies
Mortes
Dénudées devant le jour
Venu caresser
Comme d'amour
La plèvre de
La ville presque mise au clair...

La fièvre demeure pesante
Accompagnée des feux
De tous les fauves
Automobiles …

Quelques enseignes brûlent encore
Le pagne des murailles
Comme des glaces
Où fébrilement
La ville frémit
D'être mise
A nu

De basses nuées flirtent
Avec les toits …
Le temps de pluie
Ne s'est pas
Assoupi
Mais …
La lumière danse
Dans les cœurs
Qui s'entendent et s'entêtent
A pulser leur air
De printemps …
Douceur … Déjà …

Le train du travail
Tisse ses chevelures
Au creux brillant
Des boulevards
Il va - s'engorgeant entre
Tous les murs pâles -
Et s'enfilant
Sous terre
Dans les rubans sourds
Du métropolitain

Foule … Foule aux pieds de colosse
Et aux trop solitaires partages -
Tu vibres de tant
De spasmes
Que la vie voudrait
Grandir en toi
Les joyeux
Fantasmes de tes rêves
Pour leur attacher
Le royaume de
Cythère !

samedi 28 mars 2015

LA VILLE ET SES MILLE SECOUSSES

https://soundcloud.com/alain-nemo/la-ville-et-ses-mille-secouss

LES FULGURENCES DE LA JEUNESSE

https://soundcloud.com/alain-nemo/les-fulgurences-de-la-jeunesse

LES RÊVES SUR ET DANS LE ROC DU REEL

https://soundcloud.com/alain-nemo/les-reves-sur-et-dans-le-roc-du-reel

SORTIR DU MIROIR

https://soundcloud.com/alain-nemo/sortir-du-miroir

Elliott Carter: Piano Sonata I.Maestoso. Legato scorrevole

mercredi 25 mars 2015

IMPULSION D'UNE NUIT



IMPULSION D'UNE NUIT



Ils marchent … Marchent
Et – avec les régiments lunaires au fixe -
Leurs ombres creusent
Le lointain étoilé

Et toi ! Tu viens dans ma page
Exacerber mon bonheur !
Avec la nuit
Tu t'es réinfiltrée
Dans mes heures …
Et moi je cause illimité
Contre leur voile

C'est la marche
Qui s'avance serrée dans mes mots
Et je joue l’infatigable retour
De feu où s'affiche
Ton incontournable
Présence

Je défais refais tout ton paysage
En soufflant sur
Le foyer
Qui me renvoie ton visage
Et tes yeux

La ville-océan m'est témoin
Je t'arrache au lointain

La jeunesse accourt …
Elle marche dans ma main
Qui court
Elle est la somme des prouesses
Où je n'ose m'aventurer

La nuit m'est indécence
Puisque je veux
Partager
Mon désir deluré

Les vagues des marches me pénètrent
La jeune compagnie entre
Dans mon être

Tout mon désir voyage avec toi
Sur la crête d'une voix
Où j'arrête le flux
Des âges

Ton regard sérieux
Pulse toujours
En mon cœur
Il y pleut la fantaisie
D'une jeunesse éternelle
Où je fais vivre une fontaine
Qui me rend ivre
De beauté réelle rivée
Encore à mon corps

Toi ! A dix mille lieues
Je te souris encore
Mais je ne peux
Être sourd
A ce vent qui déride mes yeux

Je ne dérive encore
Que sur les courbes lentes
Où a glissé ma
Caresse

Voilà que mon drapeau
Est hissé sur
Ta peau !...

Babbitt: None but the Lonely Flute (1991)

mardi 24 mars 2015

VEILLE AU CREUX DE VILLE SUR UNE PLACE



VEILLE EN UN CREUX DE VILLE SUR UNE PLACE



Respiration – distance – aspirations – confiance …
Qu'un rien d'amour dans cette ville en archipel
Trouve existence en son mouvement qui l'appelle
Dans toutes ses vagues de musique et son sens

C'est pourquoi – de tout un concert de voix – s'attrape
Le corps vif de l'instant où mûrit la sagesse
Nourrissant tout le lointain avec sa caresse -
Sapant la haine qui retombe dans ses trappes

Chant du départ affûté à tout horizon -
Réfutant tout aparté de l'identité -
Rentrant dans le prisme de lumières-étoiles

Là – suinte dans la nuit : la pluie en froids tisons
Qui brûlent le macadam comme le Léthé …
Plus loin sont éteintes les flammes sous son voile ...

dimanche 22 mars 2015

LIBRE PASSION DE L'AMOUR POUR LES FEMMES LIBRES



LIBRE PASSION DE L'AMOUR POUR LES FEMMES LIBRES



Toi qui t'emportes ! Le parapluie de la pensée
Te permet de rentrer dans le puits du désir !
Ouvre les portes ! Déplie le dessin d'un avenir
Pour toutes ces voix qui débordent le passé
Il est tien … Il est nôtre absorbant le toujours
Avec le lien ludique mais tout à fait sérieux
Qui bat sa musique avec les mains et les yeux
Joints aux paroles instantanées de l'amour

Dehors : un jeu d'ombres penché sur ce réel
Intensifie sa lumière entrant dans le ciel
Comme si elle ne pouvait vraiment pavoiser
Sans que l'homme ne se mette – lui – à oser
D'accorder sans feinte la pomme du plaisir
A cette Eve veillant ferme pour la saisir

Mais le temps vif-clair de la passion prend son temps
Chez les chères dames qui en font l'habitant
De chair et peau et - au croisement de leurs charmes
Avec leurs cœurs intimes - le cache à nos âmes

Poète ! Quand tes inventions sont surannées
Entends ces passions de femmes désenchaînées …
Oui ! Elles prennent terre et monde comme témoins
Quand des hommes – esclaves – ne les portent loin …

Étriqués qu'ils sont alors dans leurs territoires
Afin de tout enregistrer dans leurs miroirs
Où – croyant que leurs pauvres pouvoirs y scintillent -
Ils ne voient dans le charme aimant que ce qui brille

Et qu'en plus – ils encouragent des Érinyes
A les dévorer comme fit Penthésilée -
Après lui avoir construit de sauvages nids
Imaginant que leur amour serait scellé
Dans cette prison devenant l'unique solde
Pour femme libre en qui donc mûrit la révolte
Ainsi s'achève tout désir et tout amour
Laissant place à la violence tout court
Où les hommes rentrent toujours en fiers vainqueurs
Alors qu'ils y ont perdu forcément leurs cœurs !

vendredi 20 mars 2015

NOUS NE TOMBERONS PAS DANS LEUR SAINT GRAAL !



NOUS NE TOMBERONS PAS DANS LEUR SAINT GRAAL !



Grands boursicoteurs ! Vous courcicotez
Ce que vous appelez « destin des corps »
Celui d'être pressés puis rejetés
Envoyés valser hors de vos décors

La faim la soif ? Vous virtualisez
Sang de Misère ? Vous l'électrisez
Ce faisant vous coiffez la fin de l'Homme
Avec un destin semblant uniforme

Pour un enfer trébuchant et sonnant
Votre pensée est toute à traquer terre
Enlacée aux pinces où claquent fers
Aux pieds de tous ceux s'y subordonnant

Oui ! Beaux princes pour tous les pactoles
Vous les confisquez toutes les paroles
Qui ne veulent vraiment être rincées
Par viles prébendes pour Vos succès

Et spéculer sur le dos de la science
Est calcul dans vos instants de présence
Tendresse-paresse est ver dans vos fruits
Pourrissant de n'être au travail bien cuits

Or si le chant du désir vit du manque
Vous adorez lui fabriquer des banques
De plaisirs ludiques insatisfaits
Encore que vos jeux laids soient surfaits

La terre de nos amours ? Qui l'ignore ?
Toutes ses ressources ? Qui les dévore
Épuisant sources jusqu'à l'air du ciel ?

Nuisibles discours infestés de fiel
Dans vos cours aux bien désastreux miracles
Assourdissant nos temps d'obscurs oracles
« Refondant » le monde toujours plus vite :
« Mobile » précaire : Qui le délite ?

O Poète ! Fais chair de tes combats !
Mets bas tes enfants pour une rupture
Avec ce qui arrête tes ébats

Si - pauvre ascète - tu perds la nature -
Qu'à ton silence se joigne la joie
Là - pour empoigner la beauté des choses
Et ainsi faire de ton humble voix
La porte-parole de nobles causes !

jeudi 19 mars 2015

LES SECRETS QUI FONT DISPARAÎTRE L'HORLOGE




LES SECRETS QUI FONT DISPARAÎTRE L'HORLOGE



Être sous la férule du temps
Disparaît avec la nuit
On se sent étranger
A son décompte
Qui brûle

Qu'on se raconte et lise
Dans l'échange
Des bruits
Du monde
La ferveur prise
Dans l'instant …

Et les surprises s'enchaînent
Sur la terrasse où
L'on veille
C'est la ville qui a appelé
Ses gravitants sur
Sa chaîne de
Lumière …

Elle est ce soleil qui s'étend
Sous les globes de lait
Contre la pierre

Partout ici les cœurs remuent
On est pris par cette mue
Qui englobe les phares
Comme des étoiles

Et - sur cette toile -
Afin qu'elle s'élise
Dans la robe des
Secrets
Se magnétisent
Au hasard
Les courbes de paroles
Comme des traits
Entre bruits et
Silence -
Notre voix se transporte
Aux portes périphériques
Qui se sont ouvertes
Pour une autre
Musique …

Ils ont déserté le béton
Et sans s'être concertés
Ils donnent le ton
Pour un concert
De libertés
Arrachées
A leurs cités

Chèrement conquises
Leurs respirations s'attisent
Aux feux de la place
De la nation

Souris ! Âme du lointain !
L'horizon prend tout le teint
De ces paroles multicolores
Déroulant une paix d'or
Contre le silence
D'argent
Figeant le fleuve évidé
Qu'est le macadam
Qui n'est plus
Entamé par
Ses fauves
Affidés

Oui ! La circulation s'est tue
C'est ici qu'elle retrouve
Toutes ses vertus
Pour
Une résurrection qui s'ouvre
Bohème à ceux qui
Sèment leurs vies
Dans l'échange
Pour toucher
La part d'ange de
Leurs désirs amicaux
Dont ce poème fait écho

Felicity Lott: The complete "5 poèmes de Max Jacob FP. 59" (Poulenc)

CONTRE LE BOOMERANG DE L'HIVER !

CONTRE LE BOOMERANG DE L'HIVER !


D'un seul coup - le froid est retombé sur la ville ! :
Mais ce n'est que le boomerang
Que l'hiver a lancé contre
Le printemps qui vient

D'hier restent les fleurs sur un arbre
Elles ont effacé sa nudité
Et nous laisse
La gaieté

Un merle frémissant vient ici
A portée de mains
Il demeure
Si longtemps à gambader
Sur la parterre d'herbes
Sauvages

Le vent glacial se lève alors
Voulant tourner
Une page …

Tout pourrait aller sans heurt …
Mais l'innocence et
La misère
Sont blessées …

Un chiot jappe comme
Une mouette
Affamée

Il est midi au carrefour …
On voudrait que
Crie le pauvre
On voudrait
Qu'il scande sa douleur …
Nous l'écririons
Son cri
Nous le modulerions
Pour qu'on l'entende
Ce sans abri

Et le vent nous étreint
Il nous arrache
Nos pelures
De joie …

Il faudrait - contre ces murs
Qui séparent et nous
Enchaînent à notre
Condition -
La passion d'uns chaîne humaine
Contre toute oppression

La ville se caparaçonne
Dans un silence
D'attente …
Et les murs gardent ceux-qui
Qui mangent

Le merle s'est absenté …
Lentement le vent
Retombe …

Un moment de suspens
Avec un ciel gris - gris …

Souris quand-même !
Ami miséreux …
Tu l'entends
Ce trille
Dans l'arbre en fleurs

Est-ce possible ?
Un ami peut toujours
Te rencontrer ...
Et l'hiver capitule
Cette nuit ...

Recueil de poésie de Merle Bleu: Le trouble du couchant

Recueil de poésie de Merle Bleu: Le trouble du couchant: Le soir __ lorsque tombe la nuit Peuplée d'esprits et de chimères grises D'un seul rayon l'orange amère Sur l'horizon vie...

mercredi 18 mars 2015

C. Nielsen Clarinet Concerto, Op.57- Francesco Petri

C'EST EN SOI-MÊME QUE MÛRIT L'ARBRE AU SAVOIR !



C'EST EN SOI-MÊME QUE MÛRIT L'ARBRE AU SAVOIR !



Savoir être pour savoir faire ?
Démonstration inutile …
C'est en soi-même
Que mûrit l'arbre
Au savoir et -
Sans-cesse -
De fruits en fruits
Sur le chemin du cœur
Qui le pénètre …

Derrière les vitres d'où l'on voudrait chanter
S'accorde le silence d'où voir
Et entendre le bruissement
Les pulsations de la vie
Pour capter une voix

Sens épais « unique »
On te joue sans calcul
La multiplicité des échos du monde !

Coule ! Coule au-dessus
Des fardeaux de pierre !
O Source de tous
Regards !
Tu portes écoute …
Tu portes parole
Au plus loin
D'entre les murs
Dans l'émergence de l'horizon …

Il rentre - embouchure prise
Dans l'océan-ville
D'où - on le sait -
Se satellisent les grands murs
Qui suintent d'espaces contrits
Et exhalent les odeurs salées d'ouragans

Ville ! Tu attrapes leurs vagues
Et les calme et les métamorphose en
Tant de fontaines d'où
Fait irruption le …
Tendre désir

Mais moins vite
Pour cheminer avec les sursauts
De son écume quand
Elle renvoie
Aux plus liés des amours-révoltes
Là - sur les cordes
De tes rues

Ne plus fulminer de s'y perdre …
Ne plus vouloir assassiner
Le beau hasard
Quand il vous édicte
Des prises risquées sur
Le sang vif des
Rencontres

Nul monolithe de la réussite
Où s'enferme la pensée
Ne saurait porter
Le poids de plume
De vos rêves …

Ils sont là avec les lumières-étoiles
Au fond de l'avenue
Et arriment
La parole
A tant d'amitié qui
Ne rentre pas dans
L'étoffe brillante
Des voix de
Stentors

Tant d'amitié
Pour saisir le pas ailé
Qui vous conduit
A la veille

Toujours passant toutes les ornières
De la solitude quand
Elle s'aveugle à
Tout chemin
Quand elle est sourde
A l'instant qui file
En son corps
D'amour …

Toujours repasser au lointain le plus proche
En tenant des clefs qui ouvrent
L'horizon … :
Cela peut être l'éternel commencement
D'où naissent et se cultivent
Les plus belles
Respirations
Des désirs

LES NOUVEAUX CHEMINS DE LA CONNAISSANCE " Les paradoxes du désir " : 3/4 Sartre : Le désir peut-il être comblé ?


dimanche 15 mars 2015

NON ! NOUS NE MARCHONS PAS AU PAS D'UN MONDE UNIQUE !




NON ! NOUS NE MARCHONS PAS AU PAS D'UN MONDE UNIQUE !



Avec une bonhomie feinte et satisfaite -
Soumis à tous les aléas du temps :
Ce monde unique va-il vraiment à sa perte ?
Il ne lui reste qu'à conquérir ses partants …

Amour, Hasard, Beauté ! Vous lui êtes indus
Et toi ! Bel Art ! Il voudrait bien t'annihiler
Ce monde aux dents longues : tâche trop ardue
Car sa pensée est nulle et son « bon-sens si laid »

Que sa musique unique mette au pas la misère
Qu'en l'étranger pauvre elle montre un ennemi
On la sait sonner mal et faux dans ses orchestres

Sa peinture caricature - dans l'enfer
Tout humain qui ne veut pas être son ami …
Est-elle ce paradis pour qui y veut paître ?

Son cinéma perpétuel trempe dans l'horreur
Sa poésie rampe - allaitée par ses élites
Sa littérature joue avec la terreur
Son architecture des villes se délite

Tout est cuisine pour la culture d'actions
Ce monde accumule les richesse qu'il vole
Et la terreur tire de lui sa vraie passion …
Tous les trésors de la terre en leurs mains s'envolent

Nous sommes bêtes de somme que calculs traquent
Si nous demeurons tête et corps dans son orbite …
N'est-il pas temps que devant lui les portes claquent
Si nous ne voulons devenir pauvres cénobites

Et quand nos poèmes ne se partagent pas
Quand ils restent dans le « saint » miel des jolies rimes
Oui ! Même s'ils veulent plaire ils marchent au pas
Même si ses sentiments « au bon cœur » s'arriment

Mais les sens peuvent couronner l'existence
S'ils marquent un écart d'avec tous les Pouvoirs
Pour ouvrir notre monde en un grand courant d'air
Où respire si fortement notre présence
Que se soulève dans un grand vent tout espoir
De faire sortir notre terre de tout enfer

Nonchalamment contemporains de la vitesse -
Nous allons nous-mêmes trouver les chants du monde
En réinventant les charmes de la tendresse
Envoyant à l'Humanité nos ballons-sonde
Afin de toucher toutes ses belles étoiles
Nous allons – astronomes de ses sentiments -
Ouvrir tous les fers où nous serre cette toile
D'émotions-promesses pour « l'unique » qui ment !

Boulez - Le soleil des eaux - Atherton, BBC Singers

samedi 14 mars 2015

LE PRINTEMPS S'ANNONCE AVEC LES AMOURS



LE PRINTEMPS S'ANNONCE AVEC LES AMOURS



Du léger sabre du soleil
Une fine lame de miel
Pénètre tous les arbres nus

Printemps hésitant dans les nues
Tu attends aux portes que tire
Le vent au ciel qui tant soupire
De n'être lui aussi dévêtu

Mais … Hiver ! Tu es si têtu !
Vas-tu pleurer parmi les gens
De toutes tes larmes d'argent ?

Dans les rues - entre tous les murs
La circulation prend l'allure
D'une belle évasion vorace
Midi : carrefour de ses traces ...

Ce samedi lance le cours
Ici - d'un amour si vivace
Qui lentement s'épanouit

Malgré toi ! Soleil évanoui ..
Son heure avance sur les fleurs
Ses registres sont au bonheur
Ils se déroulent en fontaine

Il coule dans le ciel si terne
Et sur lèvres du macadam
Il assouplit notre dure âme

Avec le chuchotis du vent
Ses rêves blottis sous auvent
Charment tous les pauvres discours
Comme au saint prurit de son cours

Et la pointe du temps s'effile
Pour qu'au creux percé de la ville
Se déshabille notre vie

Du faux costume de l'envie
Nous levons ce qui nous a plu
Debout  nous ne gémissons plus
Nous attrapons toute la joie
Dans la toile qui nous rend voix …
Celle de la ville où tu tends
Ta main ! O Soleil : A l'instant !

Lettere Amorose: Musique italienne du XVII siècle | Magdalena Kozena

vendredi 13 mars 2015

LA PLUME A L'ENSEIGNE DU FUTUR




LA PLUME A L'ENSEIGNE DU FUTUR



Plume que taille la révolte -
Aux grandes saillies
De tes récoltes -
Ce ciel d'azur
Griffe-le

Qu'incisif soit ton trait
Contre les murs
Entraîné pour
Ton futur
Regravé

Sur le sable des promesses
Ne pourra mordre
Que celle de
L'amour

Plume ! Au retable des jours
Se tient la tendresse …
Laisse-la sourdre
Comme lien
Qui allume
Les mots à moudre
Dans la maille
Où vente
Ta voix -
Dans ce soir
Où se déclinent
Les sources
Qu'elle déploie

Que ta pointe s'affine
Aux peintures du
Printemps qui
Vient jusque
Dans la main de tes éclairs
A la dernière levée
Des lettres
Comme pour
Ce dernier soleil avant la nuit

Moment où tu envoies
Ton : « A demain ! »
Aux oiseaux
Criailleurs
Pour relancer le bruit
D'un ailleurs
Déjà debout
Ici
Sur les traces de ta voix
Que tu rassoies
En l’inscrivant
Comme atout
Sur le fil
Raturé
De l'écriture instantanée

Et voilà comment naît
L'impression de
Ton dessin
Au crayonnage
D'un paysage d'âme
Dans le creux
D'une armure : Celle des arbres
Pour avancer les lignes
D'une frondaison
Insigne de
Ton futur

Liberté d'envol
Dans un long crissement -
O Plume ! Tu t'accordes
A une jeune muse
Qui ne se cache
Pour arracher
Les cordes
De la routine qui use -
A la musique pour
Ne plus que s'étrique la course
Qui s'échine contre
L'ennui -
Dans la main te conduisant
A gratter sur la nuit
L'encre ôtée de
La ville vorace et son voile
Sur les étoiles sans
Plus traces qu'éconduites
Dans les feux et
Les enseignes

Moment où se figent les figures
Du futur comme dans
Le sang de ta
Littérature ...

dimanche 8 mars 2015

lancelot du lac

LA TERRE ET L'INVENTION DU DESIR




LA TERRE ET L'INVENTION DU DÉSIR




D'où vient que seule la terre
Ait inventé le désir ?...
Elle s’éreinte la pensée -
De ses grands bras retirée -
Se fatigue à le saisir …
Vraiment elle ne le sait …
D'où que – par ciel attirée
Elle croit voir qu'il en jaillisse
Un éden comme fontaine
D'où son illusion le hisse

Est-ce qu'elle la discerne :
L'assise du temps qui tourne -
Dans l'instant qui la retourne
Au moment où nous naissons ?

Femme qui enfantez le monde
Avec force de passion
Enchantez l'âme des rondes -
Si les éclairs vous happez
Votre arc-en ciel est la paix

Femmes qui sont dans nos âmes
Vous n'appelez pas le drame
Traces et puissance d'ailes
Grand dessein elles révèlent
Avec un si beau futur
Que ravi de l'aventure
L'homme en démasque destin
A travers ses jours mutins
Quand matin ne voit colombes
Crier en voix à la ronde :

« Votre lumière-mystère
Ne le fera jamais taire
Tout ce feu de la beauté
C'est en notre liberté
Qu'il jaillit au soleil
Comme aux ailes de l'éveil »


Aux aubes et aux crépuscules -
Depuis ce moment basculent
Tant d'intentions attentives
Aux robes du jour en ville
Et tant de marches hâtives
Hantées par l’œil malhabile
A veiller parcours vital

Comme si vite : monotone étale
Il n'en devenait morne comme à chuter
Dans tous ses jours sans-cesse répétés
Avec l'oubli comme décor-bazar
Contre les plis du corps entier de l'art

B. Strozzi - Hor ch' Apollo, from Arie a voce sola, op. 8 (1664)

vendredi 6 mars 2015

BATTEMENT VIF DU DESIR




BATTEMENT VIF DU DÉSIR



Qu'au siphon de toute présence
L'échancrage de la douleur
Repasse le temps du bonheur
Obnubilé par la distance

Alors coule ! Cours Sentiment
Mais clouée au vif battement
Du désir en grande tension :
Si lascive vient l'intention
De repartir à l'océan
Que j'en reste assis sur céans

Or sous le auvent - aux murs
Balayés de vide et de peine -
Je veux - O Ma si fière allure -
Tout détricoter de mes chaînes

Ce battement c'est ton plaisir
Qui fuse dans toutes les ondes
Valse dans l'écume du monde …
Vague à vague pour la saisir !

Pourtant loin déjà dans tes terres
Toi reine encore en tes galops
Sur ton cheval sans aucun fer
Dévales lande comme l'eau

Chevelure battant au vent
Oui ! Tu tranches l'air de la bruine
Infinies tes courses divines
Ouvrent tes écrits si savants
Où se défont les tragédies
Au cri des mots vrais que tu dis

Et - mon attente désarmée -
Je n'oublierai ces temps jamais
Où les grains que nous partageâmes
Innervés au train de nos âmes
Remontèrent joie en nos têtes
Pour les partager : ces tempêtes

Tant cette passion a ravi
Ce moment si fort de nos vies
Qu'à la peau de vagues tendres
La tension n'a collé de cendres

Renaissance ! Je dis poème
Pour ton corps si brûlant que j'aime
O L'Héroïne de mes songes
A te le dédier quand j'éponge
Sur mes yeux toute ta présence
Où j'efface toute distance !

jeudi 5 mars 2015

BASCULE DU TEMPS ...




BASCULE DU TEMPS …



Sous le crépuscule qui flambe le jour
Le bohème voit … Il voit la rampe où s'éveille
Le désir avec les lumières qui rayent
L'obscur avec ces deux étoiles libres d'amour
Au-dessus des toits

Et il laisse résonner en son cœur
Le profond battement des rumeurs
Qui fécondent la nuit
Comme de grands fruits
Qu'il soutire au suc de la ville
Labial comme les ailes de l'oiseau
Qui vrillent dans ses trilles
Pêle-mêle : boisseau
Aux mille voix
Fugaces

Le temps s'ouvre et bascule
Au dessous de la tête
De l'instant
Où tracent les courses du désir
Comme dans les sources
Des baisers

Et le bohème entre dans la terre
D'un poème - s'armant de
Tant de mystères
Qui s'enchaînent aux rencontres amicales
Et au chuchotement de la musique
Tempérant la fièvre des vers
Sur ses lèvres
Indociles

Piqué par tant de sens à la traverse
Des paroles - il abolit l'absence
Qu'il reverse au silence
Et le temps bousculé
Par la nuit
S'étale
Lentement dans les bris
De son sourire
Étonné

O Bohème ! Tu fais irruption du volcan vital
De la présence-passion :
Cette sirène oubliée
Sur macadam où se déplient
En vitesse les lumières pâles
Des phares

Sirène ?! Plus d'arène !!
O Grande Dame
Qui ensonge
D'espoirs
Malgré cette jungle des pouvoirs
Que tu ne voies vraiment plus

Bohème ! Tu la vois :
L'innocence du proche
Où ne se fauche plus
Mais s'éprouve – neuve
Avec la voie de
Tes sens :
L'herbe sauvage
Tendrement attachée
Aux caches où
Racinent les
Fleurs

Pourtant ta voix qui se déploie
Ne l'arrache pas pour tenir
Cette vraie clef de ton désir
Qui ne demeurera pas coi

Au vrai … S'en sont-ils allés
Ces amis qui l'ont descellée
La porte donnant au lointain :
La musique au miroir sans tain
Où se mirent tes souvenirs …

Tu les tires sur l'avenir
Du soir sans nuées sur Paris
Où l'espoir sans ruée varie
Toutes ses couleurs contre oubli
En ville à l'heure du repli

Tant de lumières d'amitié
S'ajoutent aux pierres liées
Des murs qui jouxtent ton poème 
Qu'infatigable ce jeu sème
En table doux feux qui les embrassent
  • En leur laissant toute la place -
Aux précieux vers où - vrai - s'anime
Un gracieux temps où les rimes
Puissent grandir autant l'intense
Pour cueillir l'instant d'une danse

mardi 3 mars 2015

TERRE A TERRE QUE LA MUSIQUE SUBLIME




TERRE A TERRE QUE LA MUSIQUE SUBLIME



Terre à terre : tu t'y fies tant
Que musique t'envie :– partant
Avec joyeux lurons en fête
Qui te diront - leurs voix en tête
Si tu es vigie de compagnie
Pour accompagner ses amis

Soleil alterné avec pluie …
La vie moins terne avec ses plis
De lumière pour la misère
Attache le clair qui la serre
En veille pour toute rencontre :
Ce bel art du hasard la montre …

Terre à terre : tu t'y fies tant
Que musique t'envie partant
Avec belle âme de slameurs
Qui te diront le drame à l'heure
Où cessent tous tes beaux ébats
Pour misère - ici qui se bat

Le vent la prenant à revers
Envoie valser tous tes beaux vers -
C'est là sans un cri que remonte
Le sang d'écrits sans aucune honte
Dans les veines de tous parias
O La scène où tu les lias

Et la grand-route des poèmes
Lève le doute qui s'essaime
Partout dans les pauvres ruelles -
Tu trouves de si belles ailes
Elles jubilent dans les arbres
Où la ville ouvre leur marbre ...
Près des murailles qui chuchotent
C'est l'amitié qui reprend cote

Terre à terre : tu t'y fies tant
Que la musique t'envie partant
De bohèmes courant sous terre
Avec les foules qui n'ont l'air
De se saouler dans la grande houle
Qui les entraîne au même moule
O Tant que battront les grands cœurs
Oui ! Ensemble viendront nos heures !

dimanche 1 mars 2015

CONTRE LA DOULEUR SE DRESSE LA PUISSANCE DE L'AMOUR



CONTRE LA SOUFFRANCE  SE DRESSE LA PUISSANCE DE L'AMOUR



La misère peut user nos chants
La douleur peut les paralyser
Mais jamais la muse
N'abuse de
Ton temps …

C'est toi qui gémis
C'est toi qui ferrailles
Et l'instant de joie
Te méduse
Quand
Tu ne ferres ta voix
Avec des ruses
De rhétorique
Qui te dépouillent
De la musique

Aux rais de la pluie
Tu enchantes tes nuits
Sur le macadam
Qui luit
Et … La paix lente
Entre dans ton
Cœur

Mais si ce bruit de la douleur
Te fait frémir à son heure
Remonte au feu
Des désirs sur
La rampe où
Les saisir …
Là où se trempe la compagnie
Dans la trace fidèle
Aux amis

Tire de ce fil de la présence
De quoi rompre avec
Le silence où
Rugit toute
Souffrance
Régis contre le faux doute
Et l'absence
Ta propre route
Et ton domaine où
Se soudent les
Peaux d'un
Poème

Tu jubileras de savoir repasser
A loisir : des mots semblant
Dépassés pour
Ce pouvoir qui joue au moderne
Mais nous saoule de
Paroles ternes

Comme ravi de saisir contre
Ce qui nous ronge
Un autre morceau
De vie
C'est le tapis des vers
Qui s'allonge et happe dans la nuit
Des semis d'amitié qui font
Asile à la misère dont
Dévie l'attrape des
Plaisirs

Au partage  - toujours sommée :
La puissance d'aimer
A tout âge avec -
En partance sur
Le chemin d'humains
Qui pensent :
La liberté
Qui ne se range pas
Et crie sa rage
De devoir
Marcher au pas ...
Dans des orages qui
Ne s'oublient pas

Écarter la haine pour la paix
Et brandir de la justice
L'épée :
Belle veine tendue jusque
Dans la misère où même
Tout désert relierait
Les solitudes sous
Toute latitude

Quand tu ouvres les trames à ses bouts
Tu trouves ton âme partout …
Que fulminent les puissances avares
Et que tombent en ruines
Leurs phares …
Il n'y a
Que rimes et raison
Qui éclairent encore l'horizon

O Belle muse radieuse
Tu fais fuser - O Séditieuse
Nos pauvres vers
Dans la sauvage
Tendresse
Au revers de nos rages et rébellions
Et … Comme de sages lions -
Nous tranchons dans
La douleur
Lui arrachons les feux
Du malheur
Pour en finir avec
Ce qui nous paralyse
Qui dénie
De nos mots : la prise