mardi 31 mars 2015

DU VOILE BLÊME A LA FOULE



DU VOILE BLÊME A LA FOULE



Blême – au loin – un voile
Encadré par des points
De lumière muette -
Monte dans
La scène albâtre
Du ciel

Sur le marbre noir de la place
Glissent de blanches
Étoiles qui
Ronronnent …

Un miel opaque sur les murs
Caresse le lent éveil …

Un drapeau claque au vent
Sur une veine d'avenue

Puis cela sonne dans
L'arène des songes :
La rumeur la ronge …

Elle voudrait quand-même
Sauter l'obstacle
De l'aube
Mais pas de miracle :
Les fauves y jettent
Leurs yeux
En furie

Mais la Marianne sérieuse
Assainit l'horizon
De son fantôme
Noir
Elle fait la leçon
Aux grands loups ... Qui
La contournent

La robe d'écailles de la place
Enrobe tous les feux
Sans plus traces
Que la maille
Des arbres
Qui chuchotent
La lumière en
Bouquets dans leur marbre …

Pendant ce temps …
Le ciel indigo
Affiche
Un air royal
Qu'il jette tout de go
En miroir sur le macadam
Resté dans l'ombre
Des ramées
De réverbères

Grognement des arroseuses
Qui cognent leur eau
Sur les lèvres rieuses
Des boulevards

Alors les toits sautent
Noirs dans le ciel
Pâle et …
Toute la toile du paysage
Hésite à s'emparer
Des bouquets de
Lumière encore
Hoquetant dans
Les arbres et …

D'un seul coup : extinction
Des régiments lunaires
Ils étaient devenus
Des bougies
Mortes
Dénudées devant le jour
Venu caresser
Comme d'amour
La plèvre de
La ville presque mise au clair...

La fièvre demeure pesante
Accompagnée des feux
De tous les fauves
Automobiles …

Quelques enseignes brûlent encore
Le pagne des murailles
Comme des glaces
Où fébrilement
La ville frémit
D'être mise
A nu

De basses nuées flirtent
Avec les toits …
Le temps de pluie
Ne s'est pas
Assoupi
Mais …
La lumière danse
Dans les cœurs
Qui s'entendent et s'entêtent
A pulser leur air
De printemps …
Douceur … Déjà …

Le train du travail
Tisse ses chevelures
Au creux brillant
Des boulevards
Il va - s'engorgeant entre
Tous les murs pâles -
Et s'enfilant
Sous terre
Dans les rubans sourds
Du métropolitain

Foule … Foule aux pieds de colosse
Et aux trop solitaires partages -
Tu vibres de tant
De spasmes
Que la vie voudrait
Grandir en toi
Les joyeux
Fantasmes de tes rêves
Pour leur attacher
Le royaume de
Cythère !

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