BASCULE DU TEMPS …
Sous le crépuscule qui
flambe le jour
Le bohème voit … Il
voit la rampe où s'éveille
Le désir avec les
lumières qui rayent
L'obscur avec ces deux
étoiles libres d'amour
Au-dessus des toits
Et il laisse résonner en
son cœur
Le profond battement des
rumeurs
Qui fécondent la nuit
Comme de grands fruits
Qu'il soutire au suc de la
ville
Labial comme les ailes de
l'oiseau
Qui vrillent dans ses
trilles
Pêle-mêle :
boisseau
Aux mille voix
Fugaces
Le temps s'ouvre et
bascule
Au dessous de la tête
De l'instant
Où tracent les courses du
désir
Comme dans les sources
Des baisers
Et le bohème entre dans
la terre
D'un poème - s'armant
de
Tant de mystères
Qui s'enchaînent aux
rencontres amicales
Et au chuchotement de la
musique
Tempérant la fièvre des
vers
Sur ses lèvres
Indociles
Piqué par tant de sens à
la traverse
Des paroles - il abolit
l'absence
Qu'il reverse au silence
Et le temps bousculé
Par la nuit
S'étale
Lentement dans les bris
De son sourire
Étonné
O Bohème ! Tu fais
irruption du volcan vital
De la présence-passion :
Cette sirène oubliée
Sur macadam où se
déplient
En vitesse les
lumières pâles
Des phares
Sirène ?! Plus
d'arène !!
O Grande Dame
Qui ensonge
D'espoirs
Malgré cette jungle des
pouvoirs
Que tu ne voies vraiment
plus
Bohème ! Tu la
vois :
L'innocence du proche
Où ne se fauche plus
Mais s'éprouve – neuve
Avec la voie de
Tes sens :
L'herbe sauvage
Tendrement attachée
Aux caches où
Racinent les
Fleurs
Pourtant ta voix qui se
déploie
Ne l'arrache pas pour
tenir
Cette vraie clef de ton
désir
Qui ne demeurera pas coi
Au vrai … S'en sont-ils
allés
Ces amis qui l'ont
descellée
La porte donnant au
lointain :
La musique au miroir sans
tain
Où se mirent tes
souvenirs …
Tu les tires sur l'avenir
Du soir sans nuées sur
Paris
Où l'espoir sans ruée
varie
Toutes ses couleurs contre
oubli
En ville à l'heure du
repli
Tant de lumières d'amitié
S'ajoutent aux pierres
liées
Des murs qui jouxtent ton
poème
Qu'infatigable ce jeu sème
En table doux feux qui les
embrassent
- En leur laissant toute la place -
Aux précieux vers où -
vrai - s'anime
Un gracieux temps où les
rimes
Puissent grandir autant
l'intense
Pour cueillir l'instant
d'une danse
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