RÊVES ET TERRE – UN
CHANT VEILLE !
Assouplis ton pas si à
l'ornière en chemin
là : s'ajoutent tant
de pierres où tu patines...
Ne déboute de ton repère
en lendemains :
la boue qui s'y accouple
et tant les redessine
Qu'elle modèle en tes
jours un nouvel amour !
Au remous des parcours
belle est toujours la terre...
Qui jure obscur n'émeut
l'Humain en son séjour
car l'ajour qui se meut
dans ses mains est lumière !
Et l'argent au désir tant
ses peines remue
que pour gens : son
empire mue en grandes chaînes
si l'urgent d'une lyre ne
le met à nu :
Ce pauvre agent du pire
qui tue les fontaines
Le vent n'est tant camus
qu'aux veines de la nuit
il n'évente les nues et
sans bruit trame scène
où la grande ingénue
s'aligne entraîne et luit
elle qui hante nue :
Sirène ! Insigne reine !
Que la belle jouvence
t'emporte en ses maux
et qu'elle les avance aux
portes qui t'enferment
car si elle s'y lance –
forte – gonfle mots
et tout ce qu'elle y pense
emporte les gonds fermes...
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