dimanche 19 janvier 2014

UN CHEMIN A CONSTRUIRE POUR PRESCRIRE

UN CHEMIN A CONSTRUIRE POUR PRESCRIRE



Le terre à terre figé de nos courses
Sans souffle ni mesure
Est sans horizon
Donc sans terre

Rivé au monde tel qu’il est
Abandonné à la vitesse aveugle –
Sécurisé par les monstres
Qui le mobilisent pour
Leur pouvoir sans
Orientation autre
Que captation de
Notre énergie
Vitale

Apnées successives jusqu’à l’asphyxie de la liberté ?
Aveuglement  Invisibilité ?
Puissance impuissante
Mais triomphante :

Chacun court – se débattant dans une route
 Vieille - trouble et pleine de trous …
C’est en creusant dans
Les failles au
Souvenir
Brûlé
Que se relèveront nos pas
« Résolument modernes »
Dans un grand souffle
Éclaireur

Ne pouvons-nous pas trouver
Un chemin qui fera apparaître
De brillantes ouvertures
Au-delà des grandes
Ornières où s’agite
Le « prêt à penser »
Comme notre
Geôle

Nous ? Toi – moi – lui
Jusqu’au plus miséreux et au plus affamé de justice ?
Oui ! Le droit de voir sa propre pensée
Se mouvoir au-delà des barrières
Et aller accueillir la belle inconnue
Logée seule dans nos songes :
Celle qui pourtant nous
Anime quand nous
Voulons rencontrer
L’exilé demeurant
Ici :
Le frère dans nos villes
Que ce monstre froid
Au centre de notre
Propre « pré-carré »
Et pourtant si loin
De notre songe –
A été le premier
A vouloir annihiler comme
Il a été le premier
A nous perdre
En cette Europe déçue


Nous entendons le bruit
Des étalons bridés qui crachent
Dans leurs naseaux la poussière de l’exil
Et celui de tous ces chevaux qui se cassent
Les jambes à courir dans
Les ornières

Nous les voyons bien car
Nous croyons être dessus
Comme si nous n’étions pas
En train de pousser des galops
Au risque de nous casser le cou
Non ! Plus jamais ça !
Nous sommes nous-mêmes ces chevaux
Qui se ruent sur les barrières de fer
Et de béton que nous ne voyons
Même plus dans notre
Terre à terre

Respirer – aspirer et recracher
Nos rancœurs ailleurs que
Dans les voies sans issue
Où ne serons jamais les vainqueurs …
Allez donc casser vos voix
A clamer – réclamer
Votre liberté en
L’air des monstres et …
Vous en perdrez tout espoir

C’est une chasse à cour avec
Tambours et trompettes
Que le souffle guerrier
Des princes  lance
Contre ceux-qui
Croient à
Leurs chances de participer
Aux flonflons de la fête
Et du banquet
A venir
Même sans aucun droit
Combien y croient parmi les exilés
Privés de toute liberté ?

Le festin ! Ah ! Être du festin
Pour le calme et la volupté de tous
Les « sous-princes » qui vraiment dansent
Une ronde macabre autour des
Dits « droits de l’Homme »
Qu’ils arborent comme
Emblème
Sans compter les « sous-princes »
D’Orient et d’Afrique
Qui jouissent de
Ce spectacle
Eux qui déchirent leurs peuples
A grands coups de lames
Payées par le monstre
Froid qui d’Ici les
Anime religieusement et si « proprement »

Mais la rage d’être du festin traverse
Les « grandes âmes » de tant
De « sous-princes » même
Roitelets des rites intégraux réinventés
De  religions voulues 
Pures et sans tâches
Non ! Ne soyons plus les aventuriers
Du temps perdu et abandonné
Aux monstres et aux
Vampires
Aucune proie ne nous sera
Plus désignée pour le reconquérir
Ce temps qui lamine notre
Respiration
Nous ne serons les chasseurs de prime
De personne d’entre-nous
Ni de personne du tout !
Nous voulons encore
Courir pour
Le monstre ?

Non ! Nous ne mettrons pas nous-mêmes
Le couteau sur notre cou pour
Continuer à courir
Même et surtout pas pour
Notre sécurité !
Dégageons-nous donc de
Cette voie sans issue
Autre que pour
La « gloire » des
Rassemblements qui ne représentent
Que ceux qui tiennent
Au festin et aux
Fêtes logées
Dans le cœur du monstre froid
Non ! Leur « gloire » ne
Sera plus notre
Festin

Nos « protecteurs » sont des « sous-princes »
Qui ne boivent pas à la même source
Que nous avec nos rêves …
Nous réinventerons
L’horizon et
Porterons notre paix batailleuse
Hors du temps hurleur
Hors des tambours
Et trompettes
En ne tenant
Aucun gage que notre amour
Pour des hommes
Anonymes et
Sans gloire : ceux qui
Partiront avec joie bâtir contre la
Misère et la chasse à cour
Organisée :
Sur des chemins enfoncés
Dans les forêts denses
De nos songes :
Ceux que chaque homme révèlera
Selon son bon vouloir à chaque homme sorti
Du terre à terre et ne rampant plus
Devant les voix bouffonnes
Des héros perdus
Dans les antres
Des monstres

Si nous pouvions boire à la source
Des clairières issues de
Nos forêts …
Si nous pouvions retrouver
Nos poumons en faisant
Repousser les arbres
Du savoir  …
Ce serait notre terre qui tournerait
A la vue de ce pays et
Nous prescririons
L’impossible
Même nos amours qui – eux
Ne paraîtraient plus
Dans l’indécence :
Nous leur prescrirons – oui :
Ce qui aujourd’hui nous
Semble irréel :
Le « bon droit » de chacun à
Respirer et vivre selon ses propres aspirations
Et selon les fruits qu’il aura ramassés
De l’arbre au savoir qui –
Lui appartient à
Tous

Non ! Comme le disait déjà un poète :
«  Soyons du bond non pas du festin »
Plus jamais ça !

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