LES RÊVES SUR ET DANS
LE ROC DU RÉEL POUR UNE ÉTOILE
Des rêves à leur souvenir
Il n’y a qu’un roc :
Le réel
Mais ces ruisseaux le fissurent
A force de le remonter
Puis ils s’abîment
Eux-mêmes
A leur point de source
D’où exurgent-ils ?
De ce roc lui-même prenant assise
Dans les souterrains
Des eaux
Fluctuation de leurs cours
Les rêves varient dans l’éros
Qui les met en brume mouillée
Aussitôt qu’ils se recouvrent des mots-pierres
Culbutant en écume épaisse
Sur le roc
Ah ! Ces ruisseaux que l’on voudrait
Drainer comme des fleuves …
A chaque manœuvre
Ils ravinent
Vos sens
Et les font sauter
Hors de votre contrôle
Restent : corps
- visages -
chiffres - écritures paroles qui
filent
Livres - maisons
et paysages divers
Dont le sens et la lettre
Vous échappent
Si facilement …
Mais comme creuser dans le roc
Avec le maladroit burin
Des mots
Est bon
Et ces ruisseaux –
Leur écume pierreuse
Sont précieux pour votre langage
Ils se ramifient vos mots
A leur surface
En appellent d’autres
Ils cautérisent vos blessures
En chantant votre
Désir
Vous résistez comme le roc
Mais vous êtes déjà
Dans la faille
Où le plus récent s’actualise
En ramenant à votre passé
Qui - ainsi
- cherche
A s’araser dans
La présence
Pour passer outre une
Mémoire pétrifiée
Mais le désir prend
Tellement de formes …
Et il fuit de toutes parts …
Il voudrait faire s’évaporer
La souffrance des manques
Qui ne se comblent pas sous le roc
Qui ne se comblent jamais
En réalisation intégrale
D’une promesse
Vous les tenez ces formes
Toujours comme une
seule
Celle qu’il vous sied de chevaucher
Comme un étalon
L’écume laisse ses restes …
Il y a ce reste qui
Vous poursuit
Pour lesquels vous voulez donner
Des noms à plaisir
Et vous voudriez qu’il résonne
En cognant contre le roc
Vous auriez voulu qu’il vous permette
De voler - de courir en funambule
De sauter en apesanteur
De danser dans
Les airs
Comme dans vos rêves
Mais pour tous les rythmes
De votre lourde vie
Vous creusez et … C’est l’amour
Qui vous attend … Tout l’amour
Dans votre vie
Alors vous vous imaginez roi
De votre monde quotidien
Alors que celui-ci
Piétine dès que
Sorti du rêve
Le souvenir vous embarque-t-il
Que vous le ramenez
A ce roc …
Présence des rêves
Qu’il s’agit de tenir
Pour votre désir
Vous les aurez sautés sur le réel : ce roc …
Vous … Les tenant par la main
Pour accompagner
Tout un monde
Venu à votre
Rencontre :
Celui de tout le bonheur échappé à votre vie
Et vous les relâchez car
L’impossible - vous l’aurez touché
Effleuré … Mais le manque du manque
Vous appelle à l’amour
Qu’aucun vide
Ne brûlera
Vous l’aurez ouvert tout ce monde
Au monde vibrant qui
Se tend au futur
Alors tout le souvenir qui
Aura craché la douleur et la mort
Vous le chargerez de votre
Propre devenir
Combattant :
Il est en fleurs par toute saison
Il est renaissance jusqu’au devant
De votre mort et vous
Ne mourrez à vous-même
Que si vous rejetez les parts infimes
Les parts les plus intimes
Sous la peau de
Votre désir
Écumant
Vous ne comblerez jamais rien
Qu’avec votre disparition …
Ainsi la mort n’attend
Rien que l’oppression
Totale de votre
Désir
Que l’annihilation de
Toute résonance
En votre voix
Elle attend que votre corps
Ne rencontre l’âme
De plus aucune
Étoile brillante
De sa grâce
Cependant l’ultime vide dans le roc
Au moment-limite juste
Avant votre disparition
Vous renverra à
Toute votre vie …
Poète apparaissez donc avec votre désir
Il serait bon de n’user de
Votre propre vérité
Qu’en envoyant
Paître les moutons des songes
Pour qu’ils ne songent plus
En vous-même comme
Au tout-venant :
Guide de toutes vos
Propres promesses
N’en suivez qu’une et
Votre vérité mi-dite sera avec cette étoile
Et votre langue dressera pour elle
Un tableau vivant comme
Corps et gestes à voir
A appeler dans
L’écume de la joie
Dans ces ruisseaux-rêves
Pierreux et si précieux
Pour la liberté
D’aimer
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire