vendredi 31 janvier 2014

ETANT DONNE LE BEL AMOUR



ETANT DONNE LE BEL AMOUR


Oui ! S’il t’est donné le bel amour insistant
Elève-le à la bourrasque des baisers
N’oublie de leur donner le souffle du temps
Qui ne saurait se plier aux choses aisées

Abandonne l’horloge des quand-dira-t-on
Pour déroger à la règle des habitudes
Et tu ne seras bègue à trouver tout le ton
Pour ainsi te défaire de la moindre hébétude

Dame de tes pensées elle ne sera servante
Mais pour tous tes chants : belle muse épanouie
Elle te renverra à toute l’humanité

Son regard secret n’étant celui de l’errante
Il devient attrait pour tes obscures nuits
Et il fait briller ensemble vos libertés

Mais – poète – tu es je pour ôter ton voile
Car quand l’Onyx pourrait tous deux nous asphyxier
Je ne serai vu Phénix qu’avec son étoile
La plus belle pour m’orienter et nous lier

Je te reconnais unique en ton si beau port
Où de ta peau je distingue la belle graine
Que je tenterai d’y semer le plus bel or
Pour – belle fée – te coudre une soyeuse traîne

N’en veuille pas à l’ami de tes tendres rêves
S’il tente de te bercer dans le bel ailleurs
Avec toi – je sors de tous les beaux artifices

Au pays des merveilles tu es mon Alice
Au milieu du jour j’invente toutes les heures
De quoi combler le jardin de ma première Eve   

mercredi 29 janvier 2014

LE MENDIANT DES MERVEILLES AUPRES DE L'HUMANITE



LE MENDIANT DES MERVEILLES AUPRÈS DE L’HUMANITÉ


Au rendez-vous d’un soleil noir
L’accusant d’amour
Clinquant
Le joailler de bohème sauvage
Est là sans éclats
Il est
Le mendiant des merveilles
Auprès de l’humanité

Au plus grand phare
Qui soupèse son art
Il répond par un lumineux
Baiser soufflé
Engloutissant les larmes
De la mélancolie au milieu
Des lames qui semblaient la submerger –
Et allumant les yeux
Des sourciers
Pourpres

Là – au plus fort des embouchures sombres –
Quand s’en vient fondre l’ombre
Des forçats de la mer
Au travers
De bouillantes écumes …
Là on entend alors
Les sourciers
Revenus des  hauteurs –
Dégager et embrasser
Le mouvement lié
Des fleuves noyés
Dans la marée
Bondissante

Venu d’ailleurs :
Le mendiant des merveilles
N’oublie pas de poser des brillants
En couronne comme aura
Au-dessus de la tête
De ces inconnus
Voyants
Et …
Descendant comme eux
Le flux de toutes sources
Il déplie le hasard
Jusque dans
La plus ignorée des contrées
Pour connaître le chemin
De leurs courses
Il saura ainsi
Ouvrir la voix
Pour le sourcier qui trouvera
Toutes les pierres précieuses
Enfouies dans toutes
Les eaux jusqu’à
La mer

Même les épaves entravées
Dans les profondeurs   
Seront
Désenclavées de leurs
Sables avec les baguettes
Des sourciers qui
Les auront
Attirées à la surface
Des eaux comme
Pour les sources

Ainsi la beauté sera élargie
Hors de tout abîme
Lié à la fortune
Et à ses frasques
Oui ! Le tout
Sans phrase ni promesse
Pour fleurir le terrain
De la misère
Et lui offrir
Des chemins à emprunter

Le mendiant des merveilles
Aura été tour à tour
Un conseil et
Un chineur
Auprès des sourciers
Et auprès de la plus grande misère
Il est des deux comme il est
De la terre – de la mer
Et des pierres

Combien sont-ils sans source ni pierre
A glaner dans leurs rêves
Enchaînés à la chance
Et au destin des
Promesses
Arides et
Vides ?
Mais combien pourraient
Inventer des veines
Au creux de
La terre
Découvrir des saillies
Dans leurs habitudes déliées
De toutes certitudes
Empruntées

Les pierres précieuses
Sont des merveilles secrètes
Qui s’incrustent dans les blessures
Faites à la misère qui ne
Les voit même plus
Quand le hasard s’incruste soudain
  Comme pierres sur le chemin
De la fraternité
Quand celle-ci
S’élève et
S’éveille
A ses propres chants
D’amour et de découvertes
A chaque fois comme
Des conquêtes
Sur le réel

Le joailler de la bohème sauvage
Est en chacun des êtres
Dépossédés et
Dépouillés
Du bon droit
Il est le halo de tout un chacun
 Lancés dans des rencontres
D’égaux à travers
L’inégale condition
De la liberté
Mais avec
La décision de s’aventurer
A troquer les chaînes
Contre l’amour
De l’étrange
Et indécidable
Beauté de l’humanité
Sans phare à trouver
Que soi-même
Pour une musique
De toutes les sources
De toutes les terres
De toutes les mers
Et de toutes profondeurs
Comme pour des
Merveilles à
Conquérir
Et d’autres fêtes
A venir

Non ! Les joyaux du monde
Ne resteront pas à
Leurs places si
La nouveauté
Entrecroise
La mémoire
Et le présent
Qui tous deux n’attendent
Rien du marasme
Glacé et des
Spasmes bouillants …
Mais tout du sourire partagé
A travers chaque
Réinvention
Que nous
Inaugurerons
Pour rompre et façonner
En même temps
Les pierres
De nos rencontres
Avec tous les flots et les courants
Qui érodent notre
Quant à soi jusqu’à
La plus petite des
Sources allant
A la mer : notre chez-soi refondu en mouvement

APPRIVOISER LE LOINTAIN

APPRIVOISER LE LOINTAIN


Evasive langueur :
Lointain de craie pesante
Qu’il faut apprivoiser
Sans le lancinant
Crayon des
Rêves sans
Lueurs

Humide – encore endormi –
Sur les traces des ruades
Qui vont déjà abîmer
Le silence –
Le réveil
Après un sursis de
Paix oisive
Crédite
Le travail sangsue
De tant de combats

Et qui mange encore
Sur l’oreiller du bon sens ?
Le festoyeur de mots
Qui veut aligner
Ses rangées
Bavardes
Sur le papier où –
Déjà – il boit goulument

 Qu’il se rassasiasse – Qu’il se saoule et  qu’il défaille
Dans le vide et toute rumeur
L’ensommeillera

Mais douce est sa châtellenie !
Elle recouvre de tous les noms
Le bon crû et la langueur
S’en va sur l’horizon

Acheminé dans les dépôts
Du verbe toujours
Proxime
Sa tentation de l’alchimie
Le chatouille comme l’essence
D’une herbe alcaline
Sur son temps
Braisé
Maintenant comme
La circulation d’un sang bouillant
Sur la place à Marianne …

Tous ces feux passants
Ou clignotants
Grignotent
Toute distance et
Lui donnent une présence
Infernale – ça y est :

Le verbe est au jour
Qui attache les pas à son
Socle de verre – là
Derrière la vitrine
Du sens et ça
Fait tâche sur
Les parois
Encore ferrées de l’instant
Du rêve vif qui s’enlève
Et se soulève de
La force du temps
En se séparant
De l’office qui
Faisait haro
Sur le bon sens

Que les vains mots hurlant
Pour la séductrice raison
Rentrent dans l’émoi
De l’amour
Ils la retrouveront près
Du lit creux du
Lointain
Pris par
Toutes les sommes du proche
En un seul ensemble
Défitichisé – démonétisé
Par les – désormais :
Inutiles mais
Essentiels
Métrages de l’instant devenu
Courbe de tous les oracles fraîchement
Venus dans la lumière
Du jour 

Nouvelle ivresse débordant
Du verre de la détresse …
On se souviendra
Toujours de la seule promesse :
Celle de l’amour qui
Vient décliner
De toutes les forces non localisables
Où s’agitent fiévreusement
Tous les sens dans
 Un oasis inconnu
Où se mettent à nu
Comme des solitudes partagées –
Les revenus du lointain