LE MENDIANT DES MERVEILLES AUPRÈS DE L’HUMANITÉ
Au rendez-vous d’un soleil noir
L’accusant d’amour
Clinquant
Le joailler de bohème sauvage
Est là sans éclats
Il est
Le mendiant des merveilles
Auprès de l’humanité
Au plus grand phare
Qui soupèse son art
Il répond par un lumineux
Baiser soufflé
Engloutissant les larmes
De la mélancolie au milieu
Des lames qui semblaient la submerger –
Et allumant les yeux
Des sourciers
Pourpres
Là – au plus fort des embouchures sombres –
Quand s’en vient fondre l’ombre
Des forçats de la mer
Au travers
De bouillantes écumes …
Là on entend alors
Les sourciers
Revenus des hauteurs –
Dégager et embrasser
Le mouvement lié
Des fleuves noyés
Dans la marée
Bondissante
Venu d’ailleurs :
Le mendiant des merveilles
N’oublie pas de poser des brillants
En couronne comme aura
Au-dessus de la tête
De ces inconnus
Voyants
Et …
Descendant comme eux
Le flux de toutes sources
Il déplie le hasard
Jusque dans
La plus ignorée des contrées
Pour connaître le chemin
De leurs courses
Il saura ainsi
Ouvrir la voix
Pour le sourcier qui trouvera
Toutes les pierres précieuses
Enfouies dans toutes
Les eaux jusqu’à
La mer
Même les épaves entravées
Dans les profondeurs
Seront
Désenclavées de leurs
Sables avec les baguettes
Des sourciers qui
Les auront
Attirées à la surface
Des eaux comme
Pour les sources
Ainsi la beauté sera élargie
Hors de tout abîme
Lié à la fortune
Et à ses frasques
Oui ! Le tout
Sans phrase ni promesse
Pour fleurir le terrain
De la misère
Et lui offrir
Des chemins à emprunter
Le mendiant des merveilles
Aura été tour à tour
Un conseil et
Un chineur
Auprès des sourciers
Et auprès de la plus grande misère
Il est des deux comme il est
De la terre – de la mer
Et des pierres
Combien sont-ils sans source ni pierre
A glaner dans leurs rêves
Enchaînés à la chance
Et au destin des
Promesses
Arides et
Vides ?
Mais combien pourraient
Inventer des veines
Au creux de
La terre
Découvrir des saillies
Dans leurs habitudes déliées
De toutes certitudes
Empruntées
Les pierres précieuses
Sont des merveilles secrètes
Qui s’incrustent dans les blessures
Faites à la misère qui ne
Les voit même plus
Quand le hasard s’incruste soudain
Comme pierres sur le chemin
De la fraternité
Quand celle-ci
S’élève et
S’éveille
A ses propres chants
D’amour et de découvertes
A chaque fois comme
Des conquêtes
Sur le réel
Le joailler de la bohème sauvage
Est en chacun des êtres
Dépossédés et
Dépouillés
Du bon droit
Il est le halo de tout un chacun
Lancés dans des
rencontres
D’égaux à travers
L’inégale condition
De la liberté
Mais avec
La décision de s’aventurer
A troquer les chaînes
Contre l’amour
De l’étrange
Et indécidable
Beauté de l’humanité
Sans phare à trouver
Que soi-même
Pour une musique
De toutes les sources
De toutes les terres
De toutes les mers
Et de toutes profondeurs
Comme pour des
Merveilles à
Conquérir
Et d’autres fêtes
A venir
Non ! Les joyaux du monde
Ne resteront pas à
Leurs places si
La nouveauté
Entrecroise
La mémoire
Et le présent
Qui tous deux n’attendent
Rien du marasme
Glacé et des
Spasmes bouillants …
Mais tout du sourire partagé
A travers chaque
Réinvention
Que nous
Inaugurerons
Pour rompre et façonner
En même temps
Les pierres
De nos rencontres
Avec tous les flots et les courants
Qui érodent notre
Quant à soi jusqu’à
La plus petite des
Sources allant
A la mer : notre chez-soi refondu en mouvement