NOUS MANGEONS LA VILLE VORACE
Vous voudriez – corps vorace – nous avaler …
Mais les arbres – en couronne – vous
Le disent tout bas :
« Non ! Ville ! Laissez-le chuchoter
Ses mots d’amour entre
Nos ramures ! »
Le temps – ce matin – est indistinct –
Il hésite et semble se battre
Avec la lumière …
Quel est le mot qui enflammera
Le soleil encore incertain ?
Est-ce celui de
Vérité ?
Prends-la dans tes bras !
O Poète indécis et
Réduis l’équivoque
De tout mot …
Vers – ris – Te – Salutens !
Comme les arbres te sourient !
Qu’ils arment ton jour
Et te réjouissent
De leur savoir !
Le silence les occupe
Au milieu de la place
Pendant que ronflent les rumeurs
Des fauves automobiles …
Et toute la ville ronronne
Elle est elle-même
Ce fauve qui
Rugit de temps en temps
Et s’essouffle de
Vapeur sans
Soleil
Mais – O Poète !
Le vent secoue les nuées et crie
Sa vérité dans les
Chevelures d’arbres
Sur les bords
Des avenues !
Attrape les morceaux d’azur
Qui se détachent
Dans le ciel
Et mange la lumière
Pendant que la ville te dévore …
Tu deviendras bohème
Tu partiras en
Errance
Et – dans ce matin frais –
Voici que s’est dégagé
Le soleil !
Il t’appelle et te dit
De sourire à la vie
Qui insiste quand
Mai colporte
Le bruit des
Rébellions
Passé au cou des avenues –
Tu lances ton mot comme
Une caresse sur la place
Qui semble jubiler …
Et ta solitude gonfle
De l’accueil que
Te réserve
Marianne :
Celui d’un chantre public
Suspendu à sa chair
Marbrée
Ainsi croisé : le soleil
Aura résumé ton amour …
Si loin qu’il soit ancré
Il passe en tes nerfs
Circule en tes
Veines
Et te réveille de
Ta somnolente distance !
Derrière cette vitre
Chuchote une présence
Comme en un ultime rêve :
Celui d’une reine
D’oasis qui
Oublie de
Fermer la porte
Du lointain !!
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