dimanche 31 mai 2015

The Best of Clara Schumann

JEAN- LUC NANCY AU-DELÁ DE LA POLITIQUE (VIDEOCONFERENCIA) XVII CIFM

Jean-Luc Nancy - "Pour une commune pensée"

JE VOUDRAIS REVENIR DE L'AU REVOIR


JE VOUDRAIS REVENIR DE L'AU REVOIR


Je voudrais revenir de l'au revoir
Drainer le temps de l'infini « Bonsoir ! »
Dans le si tendre quartier de la lune
Où j'exercerais mes rêves nocturnes
Au travers de la flambée de lumière
D'où tes yeux renvoyèrent terre entière

Non ! Je n'ai pas oublié ton regard
Furtivement cogné contre mon hasard
Chuchotement mystérieux de tes lèvres
Qui me laissèrent sérieux sans trêve
Pourtant à un impossible désir
Renvoyé à l'improbable avenir

Mais autant le fil rompu de l'instant
Autant un amour se fit insistant
Que j'en tirai le bout de ma bohème
A travers la poussière d'un poème
Qu'ici il n'eut fallu que te revoir
Qu'à jamais le temps ne fut à surseoir

Or effacées les traces de tout pas
Vers ton regard – Non ! Je ne revins pas
Mais des tempêtes peuvent advenir
Et je retrouverai ton grand sourire
A la croisée de ces routes sauvages
Car dans tes yeux s'éclairent les ravages

Il n'y aura aucun désastre obscur
A nous séparer de tous ces vils murs
Qui fauchent toute compagnie sérieuse
Et la tienne demeurera rieuse
Fendra-t-on le cours de nos destinées
Comme si nous étions de nouveau : nés

L'instant peut ne dépendre que de nous
Celui qui – toutes les promesses – noue
Au passé devenu futur sans nom
Le passant pur présent sans d 'autre pont
Que le franchissement de ces barrières
Qui rejettent nos regards en arrière

samedi 30 mai 2015

DEMEURE ! LEGER ET DOUX AMOUR !


DEMEURE ! LÉGER ET DOUX AMOUR !


Si au tête à tête – au cœur à cœur
Se bat votre silence
Il chuchote
Brûlant
Dans vos yeux qui s'embrassent...
Vous harnachez vos rêves
A votre avenir

Deviner ce qui devise
De chacun à l'autre
Comme
Dans les paillettes de vos sourires
Vient délayer le souci
Du partage
A travers le comble de
Vos désirs

Un temps immaculé s'ouvre devant vous
Et vous attrapez déjà
Les souliers de
L'aurore
Où vous aurez accompli le pas
De la dénudation

Vous désarçonnez déjà la parole lourde
En feuilletant de vos caresses
Le doux et léger duvet
D'oiseau
D'où
S'incarnent vos chairs
Épanouies

Personne ne peut vous arracher
Le secret suspendu
A vos lèvres
Fondatrices
D'un monde réinventé

Personne ne peut spolier l'histoire
Où vous êtes rentrés
Sans vacarme
Même pas
Les prêtres sorciers de
L'amour conjugal

Vous conjuguez tous les toujours
Au futur d'un deux
Avec une sage
Ivresse
D'où la lourde syntaxe
De toutes grandes phrases
Se perd jusque dans
La sente de vos
Baisers

Et vous ignorez toutes les chaînes de la providence
Vous êtes la providence
Faite charme
Qui suffit
A vos chuchotements

Le temps où se cherchent
Les confluences de
Tout ruisseau
Vous le captez aux sources
Qui racinent sous
Les fleurs

Vos maquis font la désespérance
De tous les pouvoirs...
Il suffisait
D'une offrande magique
Il suffisait de l'aimant
Pour trouver tous
Les mots qui vous
Ressemblent

Mais combien de hasards ont mené
Jusque là : au point
De rencontre ?!
Et aléatoire : la prière
Contingent : le vœu
Pour l'étoile filante aperçue !
Vous êtes là brouillant
Les pistes
Vous tenez le comble dans
Tous les vides de
La présence

Vous aurez acheminé vos fardeaux
Jusque dans les puits d'où
Vous avez conçu
Des fontaines
Pour un mot à peine prononcé
Pour un regard à peine
Entraperçu

Et même l'horloge aura perdu
Son cours devant
L'incroyable
Instant
Où vous vous êtes déchargés du
Poids du monde que vous
Retrouverez
Jour après jour – nuit après nuit
A travers l'arc-en-ciel
De vos vies
Poursuivies contre la pesanteur des choses
Ainsi la fulgurance de l'instant
Aura retrouvé une
Durée longue
Parce qu'indéfiniment
Recommencée

vendredi 29 mai 2015

L'ERUPTION DES FOULES


L’ÉRUPTION DES FOULES


A l'éruption des foules grimpe le lointain
Flambant le devenir à cours de ses promesses
Si de proche en proche roule le même « destin »
Toutes les roches tarpéïennes disparaissent

Si un sillon ploie en tous ses beaux grains de blé
Mais que s'y rassemblent aussi herbes sauvages
Cela aura bien été au comble qui plaît
Aux raisons des sages que hante toute rage

Foudre venant – tout aura été engrangé
Pour mettre à jour toute une Humanité réelle
Naissant de ses cendres après belle moisson

Qu' aucun oracle aux sonneries du messager
Ne soit miracle qu'aux Égéries qui l'appellent
Ce n'est qu'en nous ouvrant de fertiles chansons


Le rire des enfants traversera des déserts
Sans prince pour y rendre la terre féconde
Les pinces de leurs pensées lançant leurs geysers
A partir de toutes les sources à la ronde

O Les foules relevant tous les horizons
Peuvent dresser contre guerres la grande brise
Chargée de tant de vraies houles de la raison
Que les vagues de tout courant ne les divisent

Mais si l'océan des villes ne se déploie
Toutes hauteurs seraient artifices serviles
Pour tous les vampires avides de bons troupeaux

Et leur faisant briller le glaive de la loi
Avec ses dents acérées et une voix vile
Ils déchirent leurs peaux avec ses oripeaux


Mais le multiple en courants est là qui patiente
Pour se fondre en une même et haute marée
Qui puisse cette fois les gravir toutes pentes
Ce sera justice et vertu d'un seul décret

Qui peut allumer toutes étoiles filantes
Et grandir aussi à l'assaut des hauts sommets
Peut tracer ses sillons dans la terre d'Atlante
Qui est aussi la nôtre ici et à jamais

Quand se rallumera la lampe d'Aladin
Pour raviver la ferveur devant la surprise
De ne plus côtoyer des désastres obscurs

Elle lancera donc contre tout dédain
Les rêves de la misère pour – sans déprise -
Qu'elle épouse les foules pour traverser les murs

jeudi 28 mai 2015

DU MAELSTROM A LA CALME NAVIGATION


DU MAELSTROM A LA CALME NAVIGATION


A cette rumeur enflée des paroles
Répond celle assourdie des esquifs fauves
Sur ce maelstrom – qui navigue en trolls ?
Les amants dans cette joie qui les sauve
Et qui rit dans cette furie nocturne ?
Ce sont les enfants Pierrots de la lune

Mais – chuchotant – l'amitié prend le quart
Elle génère un vif monde de bohème
Qui mûrit dans la veille – comme l'art
Où les vagues océanes essaiment
Doucement leur écume de passion
Pour cœurs sortis des précipitations

Le brouhahas de touristes sauvages
Tient tempête en sa fausse liberté
Mais il ne saurait faire des ravages
Au point de diviser sans satiété
Ceux qui devisent en pure sagesse
Sur les lèvres de la nuit sans rudesse

Et – sans souci d'amertume – l'instant
Navigue calmement dans toutes âmes
Quand – des désirs – s'entrouvre le vrai temps
Pour trouver à saisir leur belle trame
Si secrets soient leurs petits forts intimes
Qu'on en crayonne leurs ressorts infimes

Le vent se lève et bouscule la douceur
Mais les rêves et la veille en bascule
S'équilibrent aux fêtes des passeurs
Devant l'attrait d'un charme ils ne reculent
Celui de la nuit où clame lointain
L'écho du bruit dans un miroir sans tain

Dmitri Shostakovich The Jazz album

mercredi 27 mai 2015

Barbara Bonney Geoffrey Parsons "Im Abendrot" Franz Schubert

DE PORTE EN PORTE EMPORTER L'UNIVERS INFINI



DE PORTE EN PORTE EMPORTER L'UNIVERS INFINI



Votre porte claque -
Vous êtes à l'extérieur :
Vous y êtes enfermés

Vous êtes à l'intérieur :
Pas de dommage...

La clef est votre chance
Mais de l'intérieur :
Nul besoin d'elle...

Ainsi les courants d'air
Appellent de l'extérieur : la clef
Il faut être prudent
Avec eux

Mais de l'intérieur : vous ouvrez..
Et c'est l'accueil ou
Avec la clef...
Vous sortez
Vers...Le grand monde

Il est une porte qui semble
Vous interdire les deux...
C'est celle de
La prison
Or le grand monde
Peut être dans
Les songes...
Nul besoin de clef...
Ainsi échappe-t-on à l'univers clos :
De l'intérieur des âmes
Par la porte des
Songes...

Qui prétend en découvrir la clef
Sans être à l'intérieur
S'en voit refuser
L'entrée
Il s'agit là d'ouvrir son désir
De toucher un fil dans un
Courant d'air...
Écrire cette fulgurance
Pour ouvrir un
Horizon

Et qui a déjà rêvé à la porte de l'horizon
Où la mer se confond avec le ciel
Où la mer est allée avec
Le soleil couchant -
Peut s'abandonner à un grand
Air fugace

Mais...Ah ! Passer les portes et les murs
Sans chercher à les ouvrir...
On ne le peut que
Comme Alice ou
Marcel Aymé
En inventant – réinventant
Un monde merveilleux
Qui est derrière
La clôture

La liberté va jusque dans les portes des villes...
Si elles sont ouvertes
On peut rentrer et
Accueillir ce
Qui pointe à
L'horizon...
Le jour pointe ou la nuit tombe
On entre au jour par
Des points d'azur
Rougeoyants ou
Par les nuées
On entre dans la nuit
Par l'horizon étoilé
Par les phares
Les réverbères ou les enseignes
Au bout d'une avenue

Mais – en aucun cas – on ne saurait ouvrir
Les portes du monde sans en faire
De même avec nos songes et
Sans nous donner
Un horizon

Et si le passé nous est fermé
Il faut entendre battre
Le cœur de
La mémoire avec nos désirs
Illimités...
Cela vaut pour toutes les portes
Si nous voulons les ouvrir
A nos amis et à
L'amour
Sinon nous les fermons
A tout partage et à
Toute fidélité

Et toujours s'enquérir des bruits et
Des voix du monde – implique
Qu'on se les remémore
Sinon on se lie
Aux chaînes
De l'oubli
De l'oubli
Sinon ce n'est que le travail
Pour lequel s'il ne
Nous plaît pas
On aimerait peut-être mieux
Rêver et désirer
Quitte à se calfeutrer chez soi
Comme en un cocon dont
On attendrait des
Métamorphoses

Ouvrir – fermer des portes
C'est encore le courant d'air des désirs
Qu'il faut peut-être
Laisser entrer
Dans l'instant d'une décision
Pour lâcher prise à
Notre plaisir...
La tristesse et l'angoisse nous guette
Et nous ne pensons plus
Ni à l'ouverture ni
A la fermeture ?...
Or la renaissance de nos êtres
Se fait dans le soin
Que nous accordons à l'accueil
Et au partage dans ce
Monde global
D'empires et de communautés fermées

Notre intériorité nous pousserait
A tout fermer que nous
Ne nous nous y
Reconnaîtrions plus
Sauf à lâcher prise
A tous courants
D'air
Vivifiants et salvateurs
Y passant au travers
Ainsi claquer
La porte au monde nous transforme
Nous-mêmes en
Courants d'air devant
L'univers infini !...

George Benjamin (*1960) - Piano Figures (2004)

jeudi 21 mai 2015

ENTRER DANS L'HORIZON ROUGE D'AMOUR sur soundcloud

https://soundcloud.com/alain-nemo/entrer-dans-lhorizon-rouge-damour

ENTRER DANS L'HORIZON ROUGE D'AMOUR


ENTRER DANS L'HORIZON ROUGE D'AMOUR



La terre entière entre
Dans la demeure de l'amour
Elle lui dicte de grands voyages
Et l'ouvre à des continents
Inconnus du commun
Des mortels

Ainsi le temps d'une jeunesse
Grandit avec les métamorphoses
Du présent ouvert à
Tous les envols
D'oiseaux
Migrateurs

Et les cœurs sont des papillons
Qui renaissent sans-cesse
Des chrysalides

Pas de cocon qui ne se défasse
Sans mouvement des arbres
Avec l'horizon rouge
Des désirs
Dégagés en butinant
Toutes les fleurs de la
Nouveauté

Tant d'êtres harnachés à la poussière
Du chez-soi – veulent oublier
Ce bord à bord
Des murs
Qui cloisonnent -
Avec la lumière infinie
Qui les éclaire

Un tendre pays – hors des lois
Qui l'enferment -
Y trouve
Sa justice dans un côte-à-côte
Avec les amours...

Et le soleil sort des rapports de force
Il repartage le monde
Et fabrique
En l'y imprimant -
La sève sur l'écorce de
L'arbre au savoir

Mai ! Joli Mai !
Les cris modulés du poème
Se mélangent avec ceux
De l'énergie de
La jeunesse
Ils se modulent avec
Les jeux des enfants
Rappelant
A chaque fois
Quête et merveilles
Que trouvent
En dansant leurs paroles
Toutes les compagnies
Du savoir
Qui
Sont aussi celles
Des amants

Ainsi trouvons-nous sur leurs traces
Les heures qui s'étalent
Vers le lointain
Ici
En corps et chair présent

LE SECOND SECRET DE SOCRATES A France culture.fr


mardi 19 mai 2015

Dai Fujikura - Secret Forest (2008)

EVEIL DU QUI-VIVE


ÉVEIL D'UN QUI-VIVE



Bridé par le chahut du matin éveillé
Et par la nonchalance mutine
Du soleil
Je calfeutre mes mots
Sous la houlette
D'un sens...

Et l'émotion patine
Sur la peau lustrée de
La ville en grand
Remous

Griffe plaquée sur une table
Je lacère mon silence
Avec le dernier
Rayon
Que me jette l'unique empereur
De notre système

L'heure remue
Dans la poussière
Du travail
Alors...
Tricotant le verbe
J'enfourne mes mots
Dans sa maille
Qui vient

Mais le rayon a quitté mon lieu
Et je suis avalé par
Mon crayon...
Rentrant de nouveau
Dans la fraîcheur
De l'ombre
Je galope
Au hasard qui advient

Je redeviens ce cheval fougueux
Qui laboure de
Ses traces
Le champ de paroles
D'où déborde
Un qui-vive
Alertant
Ma bohème rêveuse

Crisse alors la rumeur du monde
Au creux de mon écoute...
Éclate le sens
En mille coudées franches...
Mûrissent à toute allure
Les fruits de mon
Domaine

Comme un observateur projeté
Sur le bord du monde
Je finis par me
Satelliser au
Corps de
Paris

Sans pourquoi – ni comment
Je dévêts toute harmonie
Sortie de ma boîte
De Pandore
Mais la rhabille de toutes
Les musiques du temps
Instantané

Et mon principe d'incertitude
C'est de n'attraper que
Les ondes sans
Calculer la
Vitesse des lumières
Qui y passent

Car j'y suis dans cette vitesse
Où le nulle-part réfléchit
Sa puissance
D'utopie
Qui pénètre nécessairement
Tout lieu dont je
Peux saisir
L'âme

Avançant – je tombe sur
« La carte du tendre »
D'où je lance
Néanmoins des regards impétueux
Sur cette grande tablée
D' « héroïnes du travail » car
Du moins leur savoir
S'exerce dans l'art
De l'architecture et de la sculpture...

Global point of view :
Oui ! Cela avance dans ce point de mire
Qu'est l'instant où s'accueillent
Toutes différences
Comme richesse en un lieu :
Cette place dont il est dit
Que d'ici elle s'expose
Lumineuse – d'un seul
Coup d’œil

Je l'embrasse et la détache
Des frontons où s'affiche partout
L'empereur brillant du système
De la vue

Puis – raccommodé avec la circulation -
Je barre mon mot « fauves »
On ne voit plus
Qu'un flot
Parcouru par d'incessants courants...

Ici donc transporte un ailleurs...
Même l'ombre fraîche qui
M'a pris
Devient la garante d'un voyage aiguisé
D'où les traces d'un galop
S'impriment sous
Ma griffe

Ainsi la distance d'avec
Les statues ambulantes
Qui nous gouvernent
S'est métamorphosée encore
En présence

D'où seul l'éclat continu du soleil tournant
Et retournant ma bride
Jusqu'à me laisser
Dans l'ombre
M'a assuré
Ce « global point of view »
Dont une seule statue
A indiquer fièrement l'horizon
De son char à muses :
La Marianne m'a rassuré de
Ma proximité avec
Le monde qui court cependant à l'aveugle !

dimanche 17 mai 2015

LA PRESENCE ENCLAVEE ENTRE PAROLE ET SILENCE Sur Soundcloud

https://soundcloud.com/alain-nemo/la-presence-enclavee-entre-parole-et-silence

LA PRESENCE ENCLAVEE ENTRE PAROLE ET SILENCE



LA PRÉSENCE ENCLAVÉE ENTRE PAROLE ET SILENCE



A la plus esclaffée des voix de l'oubli
Meurt jusqu'à la possibilité
Du silence

Mais la plus petite part de soi
Demeure un temps
Vétuste
Pour trouver des danses ancestrales
Autour de la secrète beauté
Des choses

Il faudrait que le monde
En son chaos
Versatile
Nous renvoie
Sans ses rondes infernales
Un écho habile

Qu'il ne soit un chant vénéneux
Où les promesses mordent
Encore les causes de
La liberté

Danser sans les oracles
Des fondés de pouvoir
Du futur
Ah ! Danser pour garder l'enfance
Des premiers pas !

Et s'aventurer sur la piste
De l'azur-roi qui plonge
Dans les étoiles

S'autoriser au mixte
De l'idée et des sens
Pour ne pas figer
La toile de
La présence...

La voilà au carrefour où
Se pose pour la nuit
Un nid de
Lumières

Là où s'enflent les rumeurs
Entre tours et détours
Dégager sa pierre
Du souci d'enchaînement
Et la faire passer entre
Les murs où
S'ensongent les fruits pourris
De l’événement
Rassis

Et entendre comment l'épure
D'un dessin ne se range pas
Dans les musées d'une
Mémoire pétrifiée

Ah ! Que l'on sorte de la moire
Du tumulte où ne
Sont osées
Que les insultes aux
Catastrophes et
A la pauvreté
Nue

Ne demeure connu que le fric-frac
Des guerres d'où s'avale
Le fric par la bouche
Des semeurs de
Réalité brute

Présence encore :
Âpreté des havres
S'ils ne sont arrimés
Aux sèves d'une
Vie où
S'arrondissent les désirs
Autour des
Sourires...

Afin qu'ils ne meurent
Quelques chuchotis
Aux lèvres
Suspendent la parole
Au plaisir des
Regards

Ainsi quand est tombé l'obscur
C'est un art que l'on entend
Pointer comme
Une porcelaine de Sèvres
Tenue dans l'école
Fragile de
La pensée

On ne surprendra que le sens aigu
Du partage qui se cherche
Aguerri par la vitesse
Faussant les amours
Et troquant l'âme
Contre des succédanés
De jouissance
Mercantile

Une île et son silence
C'est à chaque fois
Que les solitudes
Dispersées
Lancent
Ces rêves intimes

Mais c'est assez d'altitude
Ouvrons seulement
La trêve
Où se relèvent les seuls cris
Retenus dans le chaos des
Scènes lourdes de
Discours à vide
Avides

samedi 16 mai 2015

MYSTERE DE SOI ET IMPOSSIBLE sur Soundcloud

https://soundcloud.com/alain-nemo/mystere-de-soi-et-impossible

MYSTERE DE SOI ET IMPOSSIBLE


MYSTÈRE DE SOI ET IMPOSSIBLE



Le Tout est en mystère de soi
Comme en redevance
A l'impossible
Harnaché à
Son réel
Sans que...
La pesanteur de l'Ego
L'empêche de nous enivrer
Sans que...
Les lambeaux vifs de l'émotion
Brûlés par le possible
Ne s'effacent avec
Les flambeaux
D'un chant

Il n'y aurait aucun désastre obscur
Si les courbes sanguines
De l'avenir Ici
Accroché à
Notre chair dans
Chaque rencontre inattendue
Ne sont pas empêchées
De rentrer au cœur
Des plus tendres
Spasmes de
L'amour

Mai arrêté là avec
Ses cils d'aurore
Sort du possible
Il est ce vin
Qui ravive
Les temps que l'on ne renverse
Qu'à les tâcher de nuées
Orageuses

Et c'est ce pari lançant
Le rouge d'un seul
Jour venant
A naître
Dans
L'horizon pour
Une nouvelle levée
Des rêves dans
Notre réel
Imprévisible et
Totalement
Instantané...

Non ! Même pas comète
Même pas éclipse
Attendues …
Il reste à penser ce qui
N'aura été mis à nu
Par notre raison
Mais Nous
Met à nu
Comme un tremblement de terre
Mais aussi comme
Un arc-en-ciel
Comme une anonyme
Étoile filante

Personne pour diriger
Les spasmes de la terre et du ciel
Mais que rien ne tombe
A vide...
Si nous ne faisons corps
Avec ce qui vient
Le hasard
Redevenu livide
Nous emportera au lieu
De guider nos quêtes
Les plus vives

Marcher ! O Marcher
Dans les demeures
De l'apparent
Lointain
Quand elles éclairent l'intérieur
De nos vies étriquées

Exorciser la mort avec la douceur
Des fleurs sans en arracher
Aucune pétale
Pour sentir
Le revenu
De tout devenir
A soi-même

O L'arborescence de toutes
Les figures de mai
Qui fait danser
Ses ombres
Jusque
Dans l'inattendu partage
Où elles s'ébrèchent
De tendre lumière
Dans les rideaux à nos fenêtres

Karlheinz Stockhausen - Mittwochs-Gruß

vendredi 15 mai 2015

B B King Live At The Royal Albert Hall 2011 1080p HD

POETE ! TÊTE ET ÂME HAUT !


POÈTE ! TÊTE ET ÂME HAUT !



J'ai criblé de respirations
Le crève-cœur de la misère
Ne lui ai crié mes blessures...
Hâbleur de toutes mes passions
J'ai tordu le cou à mes guerres
Et mon corps questionne l'azur :


Peux-tu être paix qui résonne
Dans le pauvre bastion des mots
Que l'humble poète arraisonne
Surtout lorsque tête et âme haut
Font fête au soleil promontoire
Surgi dans l'éveil purgatoire ?


Est-ce qu'un chant peut se lever
Pour ramasser toutes prières ?
O Vous mes amis qui savez :
Est-ce qu'une musique altière
Passe dans la pierre des villes
Quand la rime devient servile ?


Oui ! Il n'est maître si sorcier
Que l'on doive à sa seule écoute
Reconnaître comme sourcier
Du mètre du poème en route
Et la prière à qui l'on aime
Est peut-être chant qui essaime

jeudi 14 mai 2015

LA PSYCHE DE NOTRE PARIS


LA PSYCHÉ DE NOTRE PARIS


Si – doucement – on rentre dans ta nuit
Avec toutes tes fleurs épanouies -
Paris émeraude en tes chevelures
Soulignant ta vive lumière aux murs -
On peut alors capter tout ton mystère
Et – sans se hâter – rouler dans ta terre

Ah ! Découvrir tes mille et cent ruelles
Qui rendent plus que jamais actuel
Tout le partage de ta fantaisie
Pour le bonheur de ta bohème saisie
Par la justice sans-cesse cherchée
Dont l'Homme courageux fait ta psyché

O Ma ville ! Je veux dire que je t'aime
Courant dans tous les coins où se parsème
Mon désir de te voir bien habiller
La misère qui reste ton alliée
Elle qui rumine dans le silence
De ne pouvoir pénétrer dans tes danses

Un banquet suivi d'un ballet nocturne !
Si joyeuse de nous offrir la lune
Tu effacerais donc des solitudes
Les traces de toute la servitude...

Si lumière en ton ombre protectrice
Revenait parmi nous réparatrice
Nous pourrions inaugurer une fête
Qui nous ferait ainsi dresser la tête
Vers tes plus beaux horizons étoilés
Pour commencer d'habiter tes palais

mercredi 13 mai 2015

FRAGMENTATION DU TEMPS D'ACCUEIL


FRAGMENTATION DU TEMPS DANS UN LIEU D'ACCUEIL



Comme le flux et reflux de la mer
Ce flambant de circulation
Avale le fleuve
Incandescent

Cendres d'ombres sur une rive
Tourbe à nu braisée
Sur l'autre rive

Et la lumière en poussières ici
Nous revoie au recueil
Des arbres saouls
Qui valsent
Et l'accueillent en l'exorcisant
Avec la bise du vent

Juste là où s'accordent
Les baisers lents
De nos paroles
Nous sommes tâchés par
Ses éclats variables

Ah ! L'instant insoumis
Remuant d'intensité
Où se palpent
Déjà
Les différences entre
Fraîcheur et
Chaleur !

Mais... Douce incartade
Du vif chant d'oiseau
S'arrachant à
Une sirène hurlante
Qui file dans
La ville

Douceur qui calme notre impatience infantile
Devant la déclinaison du soleil
Vers les toits marbrés
De noir

Qu'attendons-nous encore
Qui nous prenne
La chair
Au corps de nos mots ?

Comme un envol qui ne soit
Morsure par le temps
Et hors du
Pré-carré
Tenace
Où nous tient la place
Occupée par
Le chanfrein de
Nos propres circulations
Vers le soir
Ensanglanté...

Une vivace sortie hors des chaînes
Contingentes de la routine
Comptable du jour
Qui défile...

Un ailleurs pris hors de l'épée du monde
Qui tranche l'ici dans
Le maintenant...
Nous sommes tous attachés
A nous détacher de
La courbe pesante
Où nous amène
Cette coupure

Notre chair entre dans des émulsions
Qui soulèvent l'air comprimé
De notre souffle
Où se serrait
Aride
Notre flux de sens

Tirons-nous des salves d'artifices ?
Les mots vibrent...Notre voix remue...
C'est le moment où la marée
Des circulations
Après avoir atteint un seuil
Semble être cassée

Silence rapide cependant -
Juste passant comme
La lumière au
Fil du rasoir
D'une équerre de mur
Sur la pyramide du
Château local
Du savoir
Que la jeunesse – à cette heure -
A déserté – rejoignant
Le monde...
Forêt pour tout Homme ?
Si ce n'était ce lieu où
Un quarteron de jeunes femmes
Tente de se desserrer de l'étau
Du travail...

Voilà : Le dernier clignotement du soleil
Fait corps avec celui des cordes tenues
De notre violon mental …
Le temps est à demeure
De se conjuguer
Avec
Notre ultime voix pour
L'accueil de quelques arcadiens
Du monde...

Alors un enfant a lancé son désir criailleur :
« On arrête ici – Oui : Ici !! »
Là – sous l'acacia -
On aurait pu
Lui seriner un conte avant
Que ne chute le jour...

Qu'importe ! Les nids de l'accueil
Ne sont pas toujours propices
Aux berceuses !
Au moins il nous aura réveillé
De notre quête absolue
De lumière

Et la dernière alarme de l'oiseau
Sur le château du savoir
Aura fait sauter
Mes dogmes sur
La paix :

De chaque lieu résonnant
Elle passe du clair
Du lumineux
A l'obscur
Au plus sombre...
Ce qui ne l'empêche de faire
Triompher la veille comme
L'ultime et durable
Éveil jusqu'au
Flambant nouveau : celui
De la nuit scintillante
A Paris

Karlheinz Stockhausen - Evas Zauber

lundi 11 mai 2015

samedi 9 mai 2015

"A L'Improviste" émission de Anne de Montaron sur francemusique.fr


ATTRAPER LES SOULIERS DE MAI


ATTRAPER LES SOULIERS DE MAI



La terre est en visée d'azur
Sur les normes saintes du soir
La terre est notre andalouse
Sur ses formes tellement douces
Où rougit un nouveau futur
Pour lequel on ne peut surseoir

Quand alors nous souffle l'amour
Dans les vifs rejetons du vent
Nous les créons tous nos enfants
Pour qu'il puisse durer toujours

La poussière de tant de choses
Peut nous serrer dans le présent
Nous nous chargeons de tout le sang
Des Hommes sans faire la pause

Même si tout le vaste monde
Rumine de tant de promesses
Nous ne rentrerons dans sa ronde
Que pour reprendre nos richesses

Que toute la misère abjure
Les héros du vide et du vent
Nous nous lancerons sans injure
Dans les plus vieux rides du temps...

Attrapons les souliers de mai
Pour bâtir nos propres empires
Au creux des déliées ramées
De nos doux et charnels désirs

Trouvons le charme de marées
Où courent toutes eaux du partage
Spasmes de ville – sans arrêt -
Vous couvrez nos communes rages !

Et quand même s'en vient l'obscur
Nous le désossons comme gibier
Saisi dans le fanal d'azur
Qui bleuit notre regard entier

Qu'un temps demeuré imbécile
Lance sa charge de fantôme
Pour nous sevrer de codicilles
En poussant à la mort de l'Homme...

Reste le défi du hasard
N'obéissant à destinée
Quand elle asservit le bel art
A Providence surannée

Si tant est que mûrisse en gestes
Notre espoir en nos mains qui s'offrent
A un présent soir d'almageste
Des lendemains grandit notre étoffe

Une vie sans plus de bohème
Incruste les rêves aux murs
Or nous voudrions que s'essaiment
Entre nous de belles épures

Renaissons en navigations
Au continent de la passion
Les moindres des circulations
Faisant tenir toutes questions
A travers le bon sens insigne
Des différences en un signe :

Oui ! Ralliez pour un même ciel
Un même soleil essentiel !