ÉVEIL D'UN QUI-VIVE
Bridé par le chahut du
matin éveillé
Et par la nonchalance
mutine
Du soleil
Je calfeutre mes mots
Sous la houlette
D'un sens...
Et l'émotion patine
Sur la peau lustrée de
La ville en grand
Remous
Griffe plaquée sur une
table
Je lacère mon silence
Avec le dernier
Rayon
Que me jette l'unique
empereur
De notre système
L'heure remue
Dans la poussière
Du travail
Alors...
Tricotant le verbe
J'enfourne mes mots
Dans sa maille
Qui vient
Mais le rayon a quitté
mon lieu
Et je suis avalé par
Mon crayon...
Rentrant de nouveau
Dans la fraîcheur
De l'ombre
Je galope
Au hasard qui advient
Je redeviens ce cheval
fougueux
Qui laboure de
Ses traces
Le champ de paroles
D'où déborde
Un qui-vive
Alertant
Ma bohème rêveuse
Crisse alors la rumeur du
monde
Au creux de mon écoute...
Éclate le sens
En mille coudées
franches...
Mûrissent à toute allure
Les fruits de mon
Domaine
Comme un observateur
projeté
Sur le bord du monde
Je finis par me
Satelliser au
Corps de
Paris
Sans pourquoi – ni
comment
Je dévêts toute harmonie
Sortie de ma boîte
De Pandore
Mais la rhabille de toutes
Les musiques du temps
Instantané
Et mon principe
d'incertitude
C'est de n'attraper que
Les ondes sans
Calculer la
Vitesse des lumières
Qui y passent
Car j'y suis dans cette
vitesse
Où le nulle-part
réfléchit
Sa puissance
D'utopie
Qui pénètre
nécessairement
Tout lieu dont je
Peux saisir
L'âme
Avançant – je tombe sur
« La carte du
tendre »
D'où je lance
Néanmoins des regards
impétueux
Sur cette grande tablée
D' « héroïnes
du travail » car
Du moins leur savoir
S'exerce dans l'art
De l'architecture et de la
sculpture...
Global point of view :
Oui ! Cela avance
dans ce point de mire
Qu'est l'instant où
s'accueillent
Toutes différences
Comme richesse en un
lieu :
Cette place dont il est
dit
Que d'ici elle s'expose
Lumineuse – d'un seul
Coup d’œil
Je l'embrasse et la
détache
Des frontons où s'affiche
partout
L'empereur brillant du
système
De la vue
Puis – raccommodé avec
la circulation -
Je barre mon mot
« fauves »
On ne voit plus
Qu'un flot
Parcouru par d'incessants
courants...
Ici donc transporte un
ailleurs...
Même l'ombre fraîche qui
M'a pris
Devient la garante d'un
voyage aiguisé
D'où les traces d'un
galop
S'impriment sous
Ma griffe
Ainsi la distance d'avec
Les statues ambulantes
Qui nous gouvernent
S'est métamorphosée
encore
En présence
D'où seul l'éclat
continu du soleil tournant
Et retournant ma bride
Jusqu'à me laisser
Dans l'ombre
M'a assuré
Ce « global point of
view »
Dont une seule statue
A indiquer fièrement
l'horizon
De son char à muses :
La Marianne m'a rassuré
de
Ma proximité avec
Le monde qui court
cependant à l'aveugle !
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