mercredi 13 mai 2015

FRAGMENTATION DU TEMPS D'ACCUEIL


FRAGMENTATION DU TEMPS DANS UN LIEU D'ACCUEIL



Comme le flux et reflux de la mer
Ce flambant de circulation
Avale le fleuve
Incandescent

Cendres d'ombres sur une rive
Tourbe à nu braisée
Sur l'autre rive

Et la lumière en poussières ici
Nous revoie au recueil
Des arbres saouls
Qui valsent
Et l'accueillent en l'exorcisant
Avec la bise du vent

Juste là où s'accordent
Les baisers lents
De nos paroles
Nous sommes tâchés par
Ses éclats variables

Ah ! L'instant insoumis
Remuant d'intensité
Où se palpent
Déjà
Les différences entre
Fraîcheur et
Chaleur !

Mais... Douce incartade
Du vif chant d'oiseau
S'arrachant à
Une sirène hurlante
Qui file dans
La ville

Douceur qui calme notre impatience infantile
Devant la déclinaison du soleil
Vers les toits marbrés
De noir

Qu'attendons-nous encore
Qui nous prenne
La chair
Au corps de nos mots ?

Comme un envol qui ne soit
Morsure par le temps
Et hors du
Pré-carré
Tenace
Où nous tient la place
Occupée par
Le chanfrein de
Nos propres circulations
Vers le soir
Ensanglanté...

Une vivace sortie hors des chaînes
Contingentes de la routine
Comptable du jour
Qui défile...

Un ailleurs pris hors de l'épée du monde
Qui tranche l'ici dans
Le maintenant...
Nous sommes tous attachés
A nous détacher de
La courbe pesante
Où nous amène
Cette coupure

Notre chair entre dans des émulsions
Qui soulèvent l'air comprimé
De notre souffle
Où se serrait
Aride
Notre flux de sens

Tirons-nous des salves d'artifices ?
Les mots vibrent...Notre voix remue...
C'est le moment où la marée
Des circulations
Après avoir atteint un seuil
Semble être cassée

Silence rapide cependant -
Juste passant comme
La lumière au
Fil du rasoir
D'une équerre de mur
Sur la pyramide du
Château local
Du savoir
Que la jeunesse – à cette heure -
A déserté – rejoignant
Le monde...
Forêt pour tout Homme ?
Si ce n'était ce lieu où
Un quarteron de jeunes femmes
Tente de se desserrer de l'étau
Du travail...

Voilà : Le dernier clignotement du soleil
Fait corps avec celui des cordes tenues
De notre violon mental …
Le temps est à demeure
De se conjuguer
Avec
Notre ultime voix pour
L'accueil de quelques arcadiens
Du monde...

Alors un enfant a lancé son désir criailleur :
« On arrête ici – Oui : Ici !! »
Là – sous l'acacia -
On aurait pu
Lui seriner un conte avant
Que ne chute le jour...

Qu'importe ! Les nids de l'accueil
Ne sont pas toujours propices
Aux berceuses !
Au moins il nous aura réveillé
De notre quête absolue
De lumière

Et la dernière alarme de l'oiseau
Sur le château du savoir
Aura fait sauter
Mes dogmes sur
La paix :

De chaque lieu résonnant
Elle passe du clair
Du lumineux
A l'obscur
Au plus sombre...
Ce qui ne l'empêche de faire
Triompher la veille comme
L'ultime et durable
Éveil jusqu'au
Flambant nouveau : celui
De la nuit scintillante
A Paris

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