DU SAVOIR DE L'ARBRE ON NE
PEUT PRIER MAIS ON PEUT CONSTRUIRE
Ce corps qui fut de
carbone et herses noires
S'est ramifié pour
trouver sa pleine histoire
Se recouvrant d'un duvet
mauve et si soyeux
Dès le printemps qu'il
affiche cérémonieux...
Les orages et le vent ne
l'ont sidéré
Un camélia épanoui
contre un muret
Lui est un bien joyeux
compagnon de fortune
Affichant ses fleurs
rouges en globes de lune
Et le soleil hésite
encore entre ces murs
Il ne semble d'ailleurs
toujours ni prêt ni mûr
Pour arroser nos ruelles
et avenues
De tous ses flots de
lumière gracieuse et nue
Mais Paris s'est mis à
danser entre les ombres
Il n'est de mise de
flancher contre le sombre
Éclairs de ses amis !
Franchissez l'horizon
Et tout vous est remis
sauf l'arbre de raison
Mystère en floraison !
Instruisez ce savoir :
C'est la froide saison qui
n'a détruit l'espoir
Si s'engouffre l'azur
parmi toutes les têtes
Si rougeoie le futur :
il n'y aura défaite
Des monstres mettent feu à
l'amitié réelle
Ils montent tout un jeu
pour cacher tout son ciel
L'incendie ne prend pas
sauf qu'avec la terreur
Nous refaisons un pas pour
printemps en nos cœurs
Relâchons cette bride
brisant nos passions :
Promesse qui liquide
pensée comme action...
L'alchimie – la magie
des arbres scintillants
Voilà ce qui régit tout
avenir brillant
Et si notre soleil nous
donne un coup de main
Fasse donc que s'essaye un
présent pour demain
Car il est à nous tous
cet arbre universel
Du moment qu'il nous
pousse à trouver le bon sel..
Où se construit l'écume
en nos marées d'espoir
Et trouvons-la la lune où
s'apprêtent nos soirs
C'est dans ce grand ressac
que s'affrète un navire
Imaginons-nous Pâques où
travail est désir
Nous aurons calculé le
trajet d'un voyages
Après avoir halé notre
droit sans ambages :
Autre résurrection de
tous nos cœurs meurtris
Sans la déréliction de
voir leurs fleurs flétries
O L'arbre du savoir !
Non ! Qu'on ne te délaisse !
Il nous faut vraiment voir
en Paris ta sagesse
Au milieu des affronts
entre ombres et lumière
Nos yeux s'attireront dans
l'amour de la terre
Ville : notre océan
- rentrera dans la fièvre
Et nos regards saillants
grandiront dans la trêve
Nous percevrons alors qui
nous fait cette guerre
Gardons ce seul trésor
qui ne soit délétère :
Cette paix entre nous
jaillissant comme source
Qui se roule et dénoue
l'attache à des courses
Fera lien du lointain et
de Misère proche
Ce qui tient en un train
comme paix qu'on décoche :
Tout ce vif entrain à
nous sentir unis
Dans un même destin en
sortant de ce nid
Où l'inconnu déteint en
habit d'ennemi
Sur l'arbre
assassiné :Misère qu'on dénie !
O Fleurs si piétinées !
Entrez bien dans nos cœurs !
Mais printemps qui
commence est déjà sur nos seuils
L'expulsé en souffrance
appelle un bel accueil
Que nos yeux étonnés
taisent toutes rancœurs !
Sourire en la forêt
retrouve ta clairière
Sans que soient desserrées
tes traces sur la terre
Des arbres bien vivants
entraînant fleurs et fruits
A nous rendre savants pour
tous nos usufruits...
Sans qu'Empire les pille
ou même les détruise
Nous serons à la ville
pour ce Droit qu'il épuise
Nous le tiendrons bien
haut – Nous : ces herbes sauvages
Il faudra ainsi ôter de
nos corps la rage...
Car ne participer au
festin des empires
Et trouver notre paix en
mutins du désir
Restant sauvage et tendre
– on saura reconstruire
En sage cœur à tendre en
un corps dur à cuire :
Savoir juste et utile en
ce monde-chaos
Où vampire mutile en nous
prenant l'écho
De ce qu'il fait de pire :
sucer le sang d'innocents -
Pour savoir avertir les
princes bien puissants :
Qu'il est temps d'en finir
avec l'arbre au savoir
Mais cet écho est vide
dans tous leurs abreuvoirs
Car est bien livide leur
image au miroir
Qui ne peut parvenir à
briser notre espoir
Et que l'on se pavane ou
simule des cris
On demeure pauvre âne qui
déplore puis prie !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire