RUE QUI PLONGE DANS
L'ABÎME DE LA PRESENCE
Lugubre cette rue au cent
soldats lunaires ?
Non ! Elle creuse et
se creuse
Dans la paix du lointain
Jusqu'à une courbe
Où se serre
Son espace
Pieuse rue qui vit avec
notre sourire
Et remue avec les phares
Qui y plongent
Nous y puisons notre
propre lumière :
Pour y construire un
horizon
Invisible
Et veine de la ville
Elle traîne
Son sang
Dans d'innombrables
Chants d’artisans
Dont elle vit
Il n'y a plus ces airs de
héros
Pour enchanter notre
Existence
Mais nous rentrons dans
Une résistance :
prélude
A la traverse
Du lointain
Et la rue qui s'effile
Dans le cours encore vif
du jour
Rentre dans la nuit
Qui s'avance...
Elle nous offre une veille
prolongée
Pour accueillir ici
L'inconnue de
La présence
Les murs qui s'effacent
Tracent les frontières
De la lumière
Dans ses équerres où
rient
Des abîmes d'ouverture...
C'est la rue prise
Par l'essaim de
La ville
Où se trame le secret
De vives circulations
D'ici on allume un regard
Comme avec les vestales
Qui maintiennent
Les feux de
L'accueil
Aux ombres s'enfonçant
sur
Ses lèvres incendiées
D'ici on fait entrer la
tendresse
De sauvages proches
Au cœur
Des méandres rangés
Du carrefour
Et on pénètre
Dans la rue...
La nuit venue
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