jeudi 30 septembre 2021
mardi 28 septembre 2021
"Préface-Manifeste Pour Une Kinesthésie Texte poétique du 28-09-2021
Paris Le 28-09-2021
Préface-Manifeste
POUR UNE KINESTHÉSIE
Ou l'instant court après la promesse et il se révèle fixe et présentéïste dans une Humanité servile de
dominateurs ou la promesse est en lui et il se révèle amour infini dans une humanité en mouvement
pour le libre et l'égal. Cette pensée est souveraine pour sortir de la création d'un fœtus du temps ar-
tificiel. Or l'on sait : le ciel a ses humeurs d'azur qui la brouille... Même si l'automne accélère les
pas vers la nuit et le travail, toute naissance à l'instant y demeure en front mouvant contre l'arti-
ficiel calcul du probable gonflé dans le ventre du temps chronomètre et de sa promesse pour le
futur... A s'en tenir là, il ne s'y crée que la morbide tumeur de l'enfant sorti du temps monstre.
N'attendre rien des fétiches parangons du calcul probabiliste : le futur s'en expatrie pour sempi-
ternelle promesse d'un devenir sans la lumière de l'instant. L'on s'y brûle lentement comme au lit de
cendres vives, bordé par les minutes qui courent immobiles dans un temps insensible au mouvement
du réel et de son partage réel en savoir et vérités singulières. Ce qui est nier-abolir la courbe fraîche
du temps indomptable dans l'instant non fixé, non normatif.
Or la kinesthésie où se touche et se déroule l'affleurement à la lumière réelle peut être victoire
contre la noyade ou l'incendie de tout instant. Qu'il suspende la durée du temps et passe au fond de
la moulinette de l'horloge mécanique en retrouvant celle du soleil et des nuées, touchant ce qui meut
la beauté qui ne porte aucune croix pour les temps de tempête et ouvre au mouvement de la lumière
à la vitesse suivie du jour qui coule en nous et hors nous.
Vie où s'enfante le poème-vie sans fœtus de temps artificiel où son continu est folle croyance à
l'enfant du calcul pour le probable en promesse du futur. Cette futurologie scientiste ne tient rien du
doute et des songes propres au poète et au savant. Pour tenir « l'eau des songes », il faut avoir l’œil
sur la lumière où le feu de la terre suspendu en ses abîmes remonte à la surface des sources et se lie
au soleil... Le doute nous amène à ce mouvement des rêves à partir de ce mouvement horizontal et
vertical qui touche l'océan des villes et tout océan dans sa profondeur et sa surface. Affleurant réel
et son mouvement, il nous parle dans notre patience pour beauté, charme prenant grâce en nos sens.
"Deuxième Kinesthésie : Soleil allant à contre-point d'un éveil de ville qui souffle ses rythmes" Poème du 28-09-2021
Paris Le 28-09-2021
Place De La Nation
DEUXIÈME KINESTHÉSIE
Soleil allant en contre-point d'un éveil de ville qui souffle ses rythmes
7h30mn
Sur ciel : Barres d'or contre horizon d'opale au delà des colonnes
Sur les rues : Phosphorescents soldats lunaires et yeux d'argent des fauves automobiles
Et … Toute la vie pâle du ciel avec nuées sales couvrant de leur impression-miroir murs de la place
7h45mn
Disparition des soldats lunaires
Nuées platine opale et or à l'horizon
Défilé-explosion d'humains sans orbite, comme dansant au jour entrant dans la ville
7h50mn
Et cette jeunesse désignée par la main attentive de la Marianne encore noire sous voile translucide
des arbres ! Le savoir l'attend.
8h
Horizon-ciel : Tout un pan d'or patiné de nuées platine.
Et l'émeraude des arbres : empoussiérée par l'automne qui s'avance à pas feutrés dans la ville
Et le défilé encore troué mais déjà lancinant et ronronnant des voitures qui gravitent sur la place
8h05mn
Lueur de brûlis aveuglant le ciel à l'horizon
Puis soudain : le phare du soleil : feu brouillant le noir d'écriture et rendant son avancée : hésitante
8h10mn
Sur le trafic devenu mou et incertain des voitures sur la place, le soleil n'a toujours pas prise
8h15mn
Sur les façades ouest des murs, la pierre se pavoise de chaux vive
Et les bouches des rues s'illuminent de blanc doré
8h20mn
Le grand soleil, doucement, part se voiler à nos vues, sous les arbres ; son disque est cependant bien
visible et mouchette nos yeux
Mais la poussière émeraude des arbres fleurit, pailletée de lumière
Toute la périphérie de notre lieu est animée par les voix barbouillées d'aigu d'enfants filant à l'école
8h30mn
C'est ce moment où toute la place inondée de lumière, vibre de la nouvelle intensité du trafic bondissant sous les feux verts
8h37mn
Puis le soleil patine l'ombre des arbres mais il ne rend plus son éclat sur bouches des rues et place
Le ciel bleu-pâle hésite à l'azur. Est-ce son ton d'automne ? Il ne fleurit pas sur la foule tressautante
et bariolée pressée par le travail
8h40mn
Notre lieu semble avoir dit un adieu définitif aux ouvriers et à leurs discussions rapides et amicales
Quant au ciel, il monte en pâleur qui fut trouée un moment par le soleil l'obligeant à la lumière
8h45 – 8h50mn
Le trafic est de moins en moins troué dans son train mais son souffle reste encore intermittent
Or la fraîcheur de l'air n'épuise pas ses vapeurs qui dégagent une senteur amère et carbonée
8h55mn
Dernier ballet des vélos sur les terre-pleins blancs de pierre en périphérie de la place
La montée du trafic se renforce jusqu'aux bouches de métro, et crache le réveil de ville
9h00mn
Tout le trafic est un bloc : serpent lent sifflant sur place et bouches de rues où crient les klaxons
La Marianne encore voilée par un arbre excroissant se signale par sa veille silencieuse sur la ville
Du ciel toujours pâle le ciel garde sourire qui semble lointain mais fleurit encore la pierre des murs
9h15mn
L'éveil de la ville pour travail est achevé et tout le trafic qui s'y est épuisé s'y est rendu
L'air frais remué par une petite brise piquant les oreilles, semble accompagner un définitif réveil
Derniers et rares passants, comme un salut à la chanson qui suinte à la radio du lieu :
« Allez ! Venez ! Milord ! » Le travail en désamour vous dit : « Laissez-vous faire ! », on vous a vu
Dame-ville avec vos rythmes sous le soleil souriant pour amour senti par nous pour vous malgré ce
ciel pâle. Tous les amours cherchent dans votre réveil la caresse-paresse attentive de votre lumière !
lundi 27 septembre 2021
" ENVOI : Poème à Un Ami"
Paris Le 27-09-2021
ENVOI : POÈME A UN AMI
Qui se rue dans l'alcool croyant trop à l'école
Des poètes maudits pense qu'il a tout dit
A L'âge de vingt ans dont il fait paradis
D'où toujours il étend son miroir en paroles
La terre peut crouler il a tout avalé
Des drogues où aller aux sens à la dérive
Il veut être saoul pour ses souvenirs caler
Au présent qui absout son génie qui se clive
Et bien sûr il y croit ne voulant plus créer
Lui qui porte croix et crie la désespérance
Dans un alcool sans joie qui le met en errance
Et lui fait perdre voix qui jeune encore s'est rayée
Du passé dévêtu pleure en jeune perdu
Qui se trouve tout nu en présence vitale
D'un poème qui tue son errance banale...
Mais il ne s'est pas tu aimant tellement ce dû
Pas d'âge pour rêver au bonheur dans le pré
Sauf si fleurs font cliver pensée qui les esquive
Et le cœur qui n'est près de l'heure ou est prêt
Son instant resserré à beauté se dérive
Il n'est pas tard Ami en moment approché
De cueillette en tamis pour tenir renaissance
De tout grain de blé qui assure la présence
Contre blessure et plaies d'un futur non caché
"Formes Brèves : Trois Quatrains Déliés" Poème du 27-09-2021
Paris Le 27-09-2021
FORMES BRÈVES : TROIS QUATRAINS DÉLIÉS
1)
Si dans le sens troué se tient toute existence
L'absence est flouée quand lien en commun chemin
Ornières va combler – si serré au bon sens
Qu'en lumière criblée il affrète demain
2)
Avancer silence ouvrant son bel huis au flux
De voix qui s'élancent contre nuit dans la ville
En chœur si tressautant qu'il vient bruire avec mille
Feux lancés dans l'instant pour luire où il a plu
3)
Qu'il vive ce moment où patiente l'amour
Qui s'avive en ciment en un bâti où ventent
Sans descente : désir et senti au séjour
Dans la pente où s'attirent aimants : mains qui sentent
dimanche 26 septembre 2021
"Le Vampire Du Fric Sévit Dans Son Trafic" Poème du 26-09-2021
Paris Le 26-09-2021
LE VAMPIRE DU FRIC SÉVIT DANS SON TRAFIC
A la corde zéro bat son rythme de fric
Et tu es tout marot de ses pas sans musique
Débiteur d'un grand chant tu creuses tout son temps
Ce qui gâte le sang du poème et le tend
Tiens sens au plus offrant – accélère ta rime
Descends-la d'un cran en serrant sa clef d'or
Qui mord l'huis des formes où l'argent se décime
Son trafic informe restera bien dehors
A prendre en osmose tout ce qui porte roses
Descendre aux bruits-choses sortant des nuits des causes
Lance au débit du fric poème habillant terre
Où vampire pique transe hors de son enfer
Il perdrait son charme froid qui le porte en roi
L'on verrait vide d'âme où il serait la proie
En poisse du vivant chaud debout qui le broie
Avec son fric savant retourné à l'étroit
Son liquide visqueux : le coule et l'abandonne
Mais vide tête à queue il le loge en des cartes
Il se perd à veau-l'eau pour sa clef qui ne sonne
Mais pourrit nos os avec son corps qui les garde
Il mine gens debout avec argent-police
Et toute leur chair boue – limée dans leur peau lisse
Il n'a ni peau ni chair : vide vampire en air
Qui tuméfie au fer tous pauvres corps qu'il serre
Et sa froide raison pour le change inégal
Fait bruire sa passion de pauvre ange du mal
Qui – faux – veut à tout prix sabrer qui cherche fuite
Dans ses trésors qu'il trie pour riches et leur suite
Partout où son feu règne il joue jeu des arènes
Brouillant hasard sur scène humaine il brûle veine
Il pervertit misère achetant son travail
Pour bouchée de pain ferrant qualité qui vaille
Et même usant au sang l'ouvrier sans-papiers
Il joue au tout-puissant et le veut bien plié
Il lui fait chantage : soit il veut bien payer
Soit il plie bagages et son travail rayé
Encore en ce pays vampire pique fric
A celui qu'il haït : pauvre hors de son trafic
Il triture sa peau d'Humain et le trahit
Jouant bien le kapo en lois pour son treillis
Dérangeant paix travail il se range à la taille
De toute vie qui vaille en entraide ravie -
Bataille dévorant qui n'est de sa pagaille
Raidi pour pauvre errant – lui suce sang : sévit !
Vampire à prix tout prendre en douleur sait se lier
Aux cœurs à vendre pour son bonheur bien plié
A son marché où haine froide en son calcul
Ne chérit poème qu'où vide au mal bascule
"Sens Du Mystère De La Terre Dans L'Univers Infini" Poème du 26-09-2021
Paris Le 26-09-2021
SENS DU MYSTÈRE DE LA TERRE DANS L'UNIVERS INFINI
Terre sonne mystère en regard d'univers
Qui l'arraisonne et sert l'art où se vitalise
En ombre et lumière comme phare au divers
Qui éclaire sa sphère et la métabolise
Creux d'abîme en attraits – qui le trame : discret
Arrimant tous ses traits au secret qui l'anime :
D'atome à cellule : l'infini sans décret ?
C'est savant qui bouscule Humain qui s'en rédime
Resserré au prurit de cause indéfinie
L'univers nous incite à oser la patience
Pour mots de poète y créant la présence
Mathèmes en fêtent le réel infini
Et la beauté convulse en toutes ces ardences
Qui au corps impulse les courants de la vie
Comme arrière-pays du feu de toute science
Où demeurent saillies formes-sarments ravies
Tout passe en un charme au vieux temps sur la terre
Où trace aux sens la trame où se meut l'univers
L'horloge en notre temps perd belle mécanique
Vient y loger l'instant des grâces en musique
Tout tendu en torsion d'art remis en ses rêves
De quantique tension - lumière et sons le lèvent
Cet Humain-particule en ondes traversées
Il n'est plus minuscule et sonde le monde assez
La langue algorithmique avec l'universel
Poème en sa musique enjoint terre à son sel
D'océan et danser dans sa coulée de jours
Sur fil monde en pensée renouvelle l'amour
Qu'habiter le désordre en terre tienne éclairs
Et trous noirs qui bordent d'énergie foudroyante
Lits du sommeil humain où surgit en brillante
Songerie de demain l'éclat où rit lumière
Peter Pan touche étoile en son vol sidéral
Il mouche le voile de l'école banale
Qu'épanoui l'Humain songe à la vive attraction
De la terre et plonge dans sa révolution
Passerons-nous ce monde ossifié par l'obscur
Se fier à nos rondes pour lever tous ses murs
Le savant serait dans le vent de tous nos rêves
Le poète dedans les décline en relève
Cité Justice Amour visent bien l'infini
Et terre en son séjour dans l'univers est nid
Si vie suspend le temps muses y sont placées
Aidant ce qui nous tend hors-ruse à repasser
Au charme tous les chants où l'espoir vante terre
D'Humains au miroir-champ enchanté d'univers
samedi 25 septembre 2021
"Poème En Corps De Passage" Poème du 26-09-2021
Paris Le 25-09-2021
POÈME EN CORPS DE PASSAGE
Par ponts passerelles du devenir tu vas
Épongeant souvenirs en leur faisant la belle
Pour la veille telle que l'avenir est là
Dans tout ce qui t'attire en présent fraternel
Vas longeant du regard ce qui trace horizon
Plonge dans ce hasard qui mord ses bords-frontières
De place en fortune : point que corde en raison
Pour muse en tes lunes passant au chant de terre
Assouplis rebelle leur voyage en tes mots
Ta corne les appelle au partage qui vole
Vieux temps parasite : lieu-heurts : page en rameaux
Où rage n'habite son instant qui décolle
Raccommodant proches : paix venue du lointain
N'émonde ou ne fauche la nue arborescence
Du monde des passants vu au miroir sans tain
Arrondi au sang des rues où boire à leurs sens
Du gris monotone file automne plein ciel
Pour cet abri qui sonne en parole oublieuse
Dans ce moment allé en école rieuse
Pour poème étalé contre nuées coulant bielle
vendredi 24 septembre 2021
"L'AMOUR N'A PAS DE PRIX : IL EST DANS L'ÂME DE LA CHAIR" poème du 24-09-2021
Paris Le 24-09-2021
Quelques Aphorismes enchaînés
En Prosodie
L'AMOUR N'A PAS DE PRIX : IL EST DANS L'ÂME DE LA CHAIR
L'amour des corps sans son âme trame un discord à mourir.
Ce qui mord l'amour en ses nuits c'est le remords à mourir d'ennui.
L'amour n'est sourd qu'abasourdi.
Coûte cher pour son amour à sourdre la chair qui ne mord à son coup de foudre... Pour cet amant
seul, c'est le linceul sans aimant qui puisse poudroyer sa chère aimée sans meule des mots de mort
La charité est ce remord pour la chèreté de l'amour. Plus-value pour la mort de la chair dont elle évalue l'âme comme drame cher qui mord le corps comme l'enfer qui trame tous ses élus...
Descends de l'échelle du ciel pour celle qui te sent près d'elle.
Que sonne le lit cher à l'amour lis sa chair qui résonne en ses remous
Mieux vaut le lit sans effets que le lit de veau sans la fée
C’est bien remourir à l'amour quand on sait son lien sans remous ni sourires
jeudi 23 septembre 2021
"Poème éphémère : Au souffle ouvre l'éternel Poème du 24-09-2021
Paris Le 24-09-2021
Poème Éphémère : Au souffle Ouvre L’Éternel
Poème éphémère transpirant d'éternelle
Sueur non amère : toute libre pensée
Vibre en des courants d'air où circule embrassée
La suave odeur de mer aux lèvres qui la scellent
Comme vagues font rythme en son corps mis à nu
De vie qui ne s'abîme à grâce qui s'y sème
Et pulvérise rime en souffle maintenu
L'or d'instant arrime fleur d'écume qu'il aime
Cette fleur si fragile arrachée aux tempêtes
Est là si gracile qu'elle entre dans nos têtes
C'est moment-poème détaché de la mort
Il n'y ment et s'entraîne à fabriquer son port
Il demeure sourire à la résurrection
De l'heure du dire croupissant aux eaux sales
De l'oubli-girouette en boues mais l'attraction
Où l'Humain fait la fête est courant qu'il dévale
"LA SOURCE : EXSURGENCE DE PAIX COMMUNE" Poème du 23-09-2021
Paris Le 23-09-2021
LA SOURCE : EXSURGENCE DE PAIX COMMUNE
Guerre : insu du courage où se perd le bon-sens
Dont l'issue est partage en source singulière
Qui réduit l'inégal aux roulis de ses pierres
Où sa patience égale est lit de paix des sens
Source – partout : ainsi – alimente lointain
Et – dans tous ses lacis – elle l'unit aux proches
Jusqu'à chaque Humain qui – en son miroir ébauche
En la buvant aux mains – fraîche image en pur teint
Ses méandres communs à fièvre des courants
Font à ses lèvres l'Un qui sèvre les errances
Les envoie dans sa pente où son flux est garant
Des tensions où tendent terre et mer en présence
L'horizon des rassis : univers tout de pierres
Non ! Ne peut être assis au désert où l'on plonge
En toute immensité : l'oasis qui éponge
En toute liberté : sa soif – ombre en lumière
Comme il faut la fontaine il faut aussi le puits
Que leur puissance entraîne et toujours plus hasarde
Vers le chant de l'Humain qui sans-cesse l'appuie
Et toujours de ses mains l'enchaîne puis la garde
La « Commune Pensée » même en mon vert pays
Est bien dans cet essai de saisir en saillie
Ce qui – de tout tiers-sens – surprend par l'exsurgence
De la terre : l'essence immergée d'existences
mardi 21 septembre 2021
"Pas De Pays Sans Charme Et Justice Du Poème"
Paris Le 22-09-2021
PAS DE PAYS SANS CHARME ET JUSTICE DU POÈME
C'est rocade en poème espacé du soleil
Où toquade en chaîne : trafic brûle silence
Dans l'ombre du boulevard tiennent des voix qu'essayent
En instant peu bavard : mots brillants de présence
Et l'amitié se danse en multiples parcours
Où musique-silence au corps livre passages
Aux élans où se pense hors-décors tout son cours
Qui ne se balance point en bruyants partages
Plusieurs : chacun sa voix au verbe silencieux
Qui ici vif envoie malgré pâleur des cieux
Lumière singulière en beaux électrons libres
Où on jette en la pierre un bel art qui y vibre
Que ce moment ne puise en un verbe fermé
Évite qu'il s'épuise en vue de jeunes femmes
Graviter en bohème où regarder leurs âmes
Où la grâce se sème en gerbe : fleurs tramées
Puis forts de nos pensées nous traduisons Beauté
Que chacun de nous sait être appui aux poèmes
En mots bien résistants aux plates nuits qui drainent
Hors du jour et des temps : chant bâti pour étai
Partageons l'impossible comme en des arc-en-ciels
Où le moindre crible est multiple couleur
Que tout « équivalent » voulu « universel »
Ne trompe notre élan pour lénifier nos heures
Faillit en aparté tout le bruit du pouvoir
Là où jaillit beauté : c'est là notre justice !
Garder présent ce lemme en tout notre savoir
Afin que s'y sème belle invention d'Alice
Logique du « Wonderland » dans tout notre « Hinterland »
L'inadmissible attente où tient toute promesse
Nous pousse à suspendre le temps où fleurs s'étendent :
Multiple ou deux rendant la tendresse : prouesse
Pays dans la vacance a peur de tout lointain
Mais le pas qui s'avance est éclair non éteint
Dans la fougue du proche et il prend cette essence
Qui ici rapproche de l'étrange en présence
Pour sourire à l'avenir sans perdre le souvenir
Présent dans différence où il est adhérence
A « Égaliberté » : ce pays en devenir
On peut bien le fêter : « Fontaine de Jouvence » !
"Kinesthésie En Temps Réel"
Paris Place De La Nation
Le 21-09-2021
KINESTHÉSIE EN TEMPS RÉEL
6h05mn
Nuit sur la ville auréolée de ses feux
6h20mn
Pâleur obscure découpant les arbres sombres
Froid d'une brise dans la peau
Des camions à n'en plus finir
Quelques ombres pressées traversent les terre-pleins
Masse sale des murs
6h45mn
Premières rougeurs à l'horizon Est
Pâleur bleutée du ciel – traînée de nuées roses
Char noir de La Marianne – on devine son corps à travers
L'excroissance ombrée d'un arbre – on distingue sa main
Orientée vers l'intérieur de la ville
Lueur entre chien et loup
7h
Les nuées roses forment une gerbe maintenant :
Diagonale au ciel passant au bleu clair
Les lampadaires – ces soldats lunaires
De la nuit s'éteignent – ne hantant plus
Le jour qui monte
Les automobiles encore peu nombreuses
Ont des yeux phosphorescents
Des vélos comme des insectes
Agitent les terre-pleins
Les murs en façade Ouest pâlissent
7h30mn
Les passants en couleurs bariolées
Se multiplient pressés vers le travail
Depuis 6h passées le réveil au café
Des travailleurs se fait rare :
Finies ces discussions
Connues dans le passé
Rougeur mordorée appuyée entre les colonnes
7h40mn
Le char de Marianne a verdi dans cette lumière
Rousse à l'horizon
Brise toujours aussi glacée
La jeunesse commence à se distinguer
Parmi les passants
Le manège des automobiles se fait
De plus en plus pressant
Autour de la place
Enfin le soleil rouge aveuglant passe
Entre les colonnes
Les rues sont encore dans l'ombre
Les murs en façade Ouest
Blanchissent
Défilé ininterrompu des passants
Toujours presque personne
A l'intérieur de la brasserie
Éclats d'or sur quelques trottoirs
En face du soleil
Ce soleil
Lève sa face éblouissante par-dessus les arbres
Le froid de la brise s'atténue
7h45mn
La jeunesse commence à se ruer vers les écoles
Maintes mamans emmènent par la main
Les enfants
Toute une foule de passants à pieds à vélo
Inondent les terre-pleins
La police contrôle avec ses sirènes
8h
Le soleil vu d'ici est derrière des façades
Mais il prend maintenant
La place les bouches
Des rues
Pendant que les façades Nord
Restent dans une pâleur fade
Mais il déserte encore
Les terre-pleins trop
Surmontés par les arbres
8h30
Le train des voitures sur la place
Devient indissécable
Grappes de vélos sur les terre-pleins
Soleil ! Maintenant tu engorges
Les humains sortant
Des métros
8h45
Un marteau-piqueur casse par son tintamarre
La présence du silence ici
Une dernière accélération
Du rythme de tous les passages
9h10
Mince foule sous le soleil
Le train des voitures sur la place
Est marquée par de grands
Intervalles
Les façades Nord toujours dans l'ombre
Divisent encore la place
Le char de Marianne
Brille vert
Entre l'émeraude des arbres
Un léger courant d'air frais
Nous présente
L'Automne
lundi 20 septembre 2021
vendredi 17 septembre 2021
"DANS LA CHAIR VIVANTE LE VIDE SE MEURT" Poème du 17-09-2021
Paris Le 17-09-2021
DANS LA CHAIR VIVANTE LE VIDE SE MEURT
La chair à satiété dans ton vide en pensée
Que mord ta liberté prend rides du passé
L’ecchymose des sens la bleuit en son âme
Fièvre de la présence : elle brûle et s'enflamme
Papyrus du silence on veut la rajeunir
Pour que ne s'y lancent jaunes brûlis de l'âge
Antique et frémissante on cherche à l'assainir
Avec voix chantante qui l'appelle au partage
Elle n'est rebelle qu'avec mots insurgés
Qui se font la belle dès qu'au Rien elle plonge
Où elle noie l'ennui en plaisirs passagers
Qui obscurs dans sa nuit la blessent et la rongent
Or que dit la beauté en un bien vivant corps ?
Qu'on ne peut l’appâter sans tenir à son âme
Or la chair au vide – jouant avec la mort
D'ennui se lapide puis force Éros aux armes
Si chair n'est au vide la vie n'est labyrinthe
Cela en corps l'incite à prendre pour ses sens
Tout l'art en partage d'où muses ne l'éreintent
Sur des voies de garage – et sont phare d'Un Sens
Ne joue donc la vertu que si elle est la sœur
Des « trois grâces »
en chœur où se tue tout ce vide -
Levant pensée-charme qui noie tout le morbide
Beauté-chair en son âme efface la rancœur
Passe outre fantômes qui flattent ton passé
Arrache cette pomme en même temps qu' Eve
Et tu verras alors toute cette pensée
Levée contre faux doute en amour comme rêve
Partage en fruits de vie qui sans-cesse s'adoubent
Mort d’Éden ne sévit où le désir redouble
Eve se love en tes bras d'Adam levé
Mort ne brave vos pas en un destin lavé
Use la cette mort et franchis les courants
Et de tout destin sors – Ne vas plus la serrant
Lave verbe au poème et conquiers ton Hélène
Or tu sais qu'elle t'aime hors-guerres sur ta scène
Musique éternelle baignant le mots rebelles
Où sources font déchoir dans l'embouchure telle
En ses confluences : bruyant brûlant hachoir
Que poème-Présence en voit : bouillant miroir
D'où son verre fend l'âme or Verbe appuie pensée
Où source en feu trame l'océan embrassé
Par chair sortie du vide un beau soir de rencontre
Où des yeux limpides voulaient que tu racontes...
mercredi 15 septembre 2021
Nécessité d'habiter poétiquement le monde
https://www.huffingtonpost.fr/frederic-brun/la-necessite-dhabiter-poetiquement-le-monde_b_7211168.html?utm_campaign=share Les blogs La nécessité d'habiter poétiquement le monde ÇA MARCHE -Cette phrase me revient souvent à l'esprit. Elle circule parfois dans l'air du temps grâce au poète allemand Hölderlin qui a affirmé il y a deux cents ans dans l'un de ses poèmes "Plein de mérites, mais en poète l'homme habite sur cette terre". Par Frédéric Brun Ecrivain, auteur du livre "Novalis et l'âme poétique du monde", éditeur de musique 05/05/2015 11:59 CEST | Actualisé octobre 5, 2016 Habiter poétiquement le monde. Cette phrase me revient souvent à l'esprit. Elle circule parfois dans l'air du temps grâce au poète allemand Hölderlin qui a affirmé il y a deux cents ans dans l'un de ses poèmes "Plein de mérites, mais en poète l'homme habite sur cette terre". Selon Hölderlin, l'homme habite naturellement la terre en poète. Novalis, au même siècle que lui a affirmé: "La poésie est le réel véritablement absolu. C'est le noyau de ma philosophie. Plus c'est poétique, plus c'est vrai". Dans ses livres, Novalis nous propose un voyage dans le royaume de la poésie originelle. La courte vie de cet être non seulement poète, mais aussi religieux, philosophe, et scientifique est passionnante. De nos jours, l'attitude poétique est bien absente des sujets traités par les média. La rareté de cette présence ne doit pas faire oublier pour autant sa profonde nécessité. Plus de deux cents ans ont passé depuis la création du poème de Hölderlin. Il ne connaissait pas le matérialisme. Il connaissait la guerre mais il n'a pu imaginer les deux conflits mondiaux du vingtième siècle, ni l'univers concentrationnaire, ni les ravages de Hiroshima, ni le naufrage de notre monde nucléaire à Fukushima. Hölderlin se posait pourtant déjà la question : "Et pourquoi des poètes en temps de détresse?". Cette phrase a fait également coulé beaucoup d'encre. Une grande partie des êtres humains sur terre vivent en état de détresse en raison des inégalités économiques. L'habitat poétique exige une éthique, une manière de vivre qui ne place pas l'économique au centre de l'existence. Ceux qui cherchent le profit à tout prix pourraient partager davantage s'ils habitaient ainsi. Il faut habiter poétiquement le monde pour qu'il ne court pas sans arrêt après la croissance et retrouve l'essence de son existence. Nous ne pouvons y parvenir que quelques instants seulement, car il est bien souvent impossible dans la spirale globale de faire autrement. Il faut tenter de le faire avec le plus de réceptivité possible, en contemplant les beautés qui nous entourent, s'en nourrir, s'en inonder l'âme et les yeux en regardant plus attentivement chaque jour, le ciel, la mer, l'écume, les arbres, le sourire d'un enfant avec les yeux et l'esprit du poète. Cette attitude poétique pourrait, si nous étions plus nombreux à en prendre conscience ou à l'adopter, devenir également un acte politique et écologique afin de participer au changement du monde.
"Du Temps Serré Du Capital : Distance Vue" Poème du 15-09-2021
Paris Le 15-09-2021
DU TEMPS SERRE DU CAPITAL : DISTANCE VUE
Ce mouvement frénétique en Paris excentré
Allume électrique Capital bien serré
Avalant travailleurs en leur temps qu'il accule
A plus aucun ailleurs –et leurs nerfs tend bouscule
Sous ciel gris monotone aucune variation
Ce ronflement atone peut casser l'attention...
Pour demain à venir un grand humain se cherche
Retrouvant son plaisir –c'est ici qu'il se perche
Il crée ici soleil pour gamins et sa clef
Qu'il offre sans pareil pour écoute qui plaît
Aux enfants sans souci ouvre à toutes les joies
Où l'humain qui sourit trouve une jolie loi
Jeunesse à côté rêve encore contre trafic
Partage qui lève leurs sens et la musique
Avides de savoir ils veulent que s'innovent
En vie sans le pouvoir science et amour qui sauvent
Grand trafic prend la rue pourtant il n'a pas bu
Qui n'entend son raffut et vit belle présence
Ouvertes sont ses ailes en une vraie distance
Sans-même qu'un appel lui soit lancé : imbu
mardi 14 septembre 2021
"A Deux Pas De L'Ondée La Ville Poudroie L'Âme" Poème du 14-09-2021
Peinture : Corinne IZQUIERDO
Paris Le 14-09-2021
A DEUX PAS DE L’ONDÉE LA VILLE POUDROIE L'ÂME
Pluie pesant sous leurs pas – qui s'en va déserter
L'espace où se débat partage en liberté ?
Or de ce macadam en tâches qui scintillent
Ville ici poudroie l'âme en tous ses feux qui brillent
Et le mal d'avenir se plie en des sourires
A perte de plaisirs où se lustre Désir
En regard victorieux sur larmes de Ménines
Tombant si bas des cieux quand leur pensé anime
On s'offre tout ce grain en êtres rassemblés
Sous l'auvent comme train d'épis d'eau comme blés
Et le temps du lointain s’arase dans le proche
Or les voix n'ont éteint parousie qu'il décoche
Êtres qui chevauchent en ce temps suspendu
Soleil ébauchant fête en horizon : pendue
Leurs têtes en leurs rêves débordent la parole
En bordant sans trêve d'elle : l'instant qui vole
Le chuintement du trafic silencie la musique -
Concert des voix piquent en un sens arythmique
Clame âme d'époque ce moment suspendu
Qui dans son vif socle touche misère nue
Et notre vie y louche arborant en fontaine
Ce qui survit en bouche et sortie de ses chaînes
On tient en espérant contre toute vitesse
Ouvrir à tout errant le chant de la tendresse
Et la nuit installée débordant sous nos bruits
L'obscur qui s'est calé aux murs : on y reluit
Car ville nous écoute – on vibre dans sa bouche
De veille – instant y goutte en sa vivace souche
lundi 13 septembre 2021
"Don Juan Métamorphosé En Amant Au Soleil Couchant" Poème du 13-09-2021
Paris Le 13-09-2021
DON JUAN MÉTAMORPHOSE EN AMANT
DANS LE SOLEIL COUCHANT
Si dans le soir qui vient en bel amour n'apprend
Cet espoir qui lui tient remous peut disparaître
A la neuve attention au soleil qui le prend
Avec rouge attention pour la veille à renaître :
Mu par ressentiment – le manque en son tourment
Bouge sans-cesse – meurt-il au bruit de la promesse
Dans l'ombre d'une aimée au soir? – Et la caresse
Dans son si sombre ennui porterait faux amant ?
Croire que son combat se videra sans soleil
C'est tenir ses ébats sans passion rédemptrice
Quand s'élève Désir en tous bruits qui s'égayent
Quand tant tangue et vire ville en nuit captatrice
Il aimera quand-même en pauvre amant indu
Don Juan des faux « Je t'aime » - il trouve si ardu
De tenir partage jusqu'au soleil couchant
Avec qui sonne image pour son corps se lâchant
Grande peur de l'après – ses nuits si solitaires
Déroulées sans apprêt – l'angoisse qui l'enterre
En mort symbolique devant qui fait musique
Avec sens pratiques qui
tuent son faux tragique :
Belle Dame rayonne au bord de belle nuit
Et cette âme résonne en un si fort appui
Pour son bruit intérieur qu'il se métamorphose
Sans plus ce leurre de vouloir cueillir la rose
Cette âme au bien surgit en trame de désirs
Et plus il ne s'agit d'effeuiller marguerite
Papillonne en ses yeux la lumière d'Elvire
Qui l'appelle en ce lieu où son souffle médite
dimanche 12 septembre 2021
"PETITE HISTOIRE POUR LA PROMESSE EN L'INSTANT" Poème du 13-09-2021
Paris Le 13-09-2021
PETITE HISTOIRE POUR LA PROMESSE EN L'INSTANT
La promesse en l'instant étant rêve en passant
Offre caresse au temps qui l'ouvre en y naissant
Devenir s'y coule suspendant la durée
Où penser se partage en prenant bien sa place
En avenir qui roule aux projections encrées
En singuliers gages d'idée qui n'en perd trace
Est promesse en l'instant pour qui clame installer
Pour demeure en tous temps un très beau p'tit palais ?
Contant sa vie sans-cesse à l'amie silencieuse
Il perd de vue tendresse pour ces yeux qui le creusent
Cinéma du partage ? Faux amour s'y rallie
L'homme se veut sage – parle fort de la lie
Triste alors est l'instant : Moi de l'homme en victoire
L'amante perd son temps : il veut seul faire l'histoire
Vitesse en temps perdu que ne rattrape guère
Dame ayant attendu : l'âme vide : aux affaires
Qu'est promesse en l'instant : qu'amour en veuille nid
Si silence la tend c'est l'homme qui la nie !
En corps cette pensée en les sens exercés
Attend bien mots osés pour dire et embrasser
Si aucune effusion ne s'annonce future
C'est que toute émotion est cassée hors-nature
samedi 11 septembre 2021
"Aux Brins De Charme : Que S'emporte L'époque !" Poème du 11-09-2021
Paris Le 11-09-2021
AUX BRINS DE CHARME : QUE S'EMPORTE L’ÉPOQUE !
Le poème est offrande en gage de l'instant
Et que toujours il tende au partage du temps
N'empêche qu'il fleurisse : éternelle abondance
Qui voudrait qu'il pâlisse aux couleurs d'existence ?
N'a-t-on vu sa chair-soleil se fondre aux nuées
Quand les mots dans ses nerfs sondaient tensions du proche
Aux baisers en fontaine envoyés tout remuer :
Geysers arc-en-ciels : scène où lointain s'ébauche
Oui ! Muse ! Ta présence arrose le distant
Sans-cesse tu lances l''eau perlée sur ses roses
Son silence indécis aurait perdu leur temps
Ton grain d'étoile essuie toute sa nuit sans cause
Si se suspend l'époque au train filé des jours
Retrouver tout son socle en brins d'instants de charme
Revêt l'eau des songes où s'invente l'amour
Sans l'argent qui ronge les parti-pris de l'âme
Sentiments relapses aux brûlis tous noyés
Ne voient plus de traces où passer en lumière
Et ils s'en vont désœuvrés – dans la guerre : égayés
Contre le beau si vrai avec l'ennui amer
O Tendresse gardée à l'appel du futur
Ne vas pas te brider : écoute la jouvence
Dans l'océan-ville psalmodier pour Nature
Paroles habiles pour doux bruit de vacance
N'oublie pas que frémit le passé dans les vagues
De l'océan-semis où blessures s'élaguent
Tendresse ! Tous les grains dont tempête est bardée
Tes mots d'aura étreints les aura débordés
La caresse au présent pour l'âme de l'Humain
Ne va pas en rasant charme lié à ses mains
Opère en ouvrier ! Poète avec tes muses
Pour grandir tout relié à leur chemin qui n'use !
vendredi 10 septembre 2021
"De La Pensée Dans Le Vide Au Poème"
DE LA PENSÉE DANS LE VIDE AU POÈME
Quant à soupeser la pensée dans le vide
On ne dira pas que c’est l’ennui
Mais les prémisses
D’un poème
Comme les éclairs dans un ciel serein
La poudre d’artifice se répand
Au creux sans fond
De la présence
Et
La fait surgir
Comme la source
De mille feux étincelants
Il n’y a nulle poésie
Qui ne chante la force
Des mots fraîchement insurgés
Ainsi – toujours au guet –
Toujours battant en veille
La parole séditieuse
Est au « travail »
Pour
Sans-cesse reprendre
Un sens qu’elle arrache
Aux sons habituels –
Jetant ainsi une
Passerelle
Entre
Inaudible-invisible
Et vision-écoute
Du concert
Inattendu
Qui
Peuple le silence
Si les « effets » de la muse
Vous mettent à nu
Si l’habit qu’elle
Porte
Vous séduit
N’hésitez pas – rentrez
Avec votre corps –
Comme revenu
De loin –
Au cœur chaud
De sa grâce avec
Les voix qui s’y animent
Et font valser votre respiration
Et vous soufflez sur
Le feu de la présence
Vous volez les flammes au temps
En vous séparant
Du vide
Vous bâtissez votre propre voix …
Ce qui vous était étranger
Ce qui vous était
Lointain –
Vous l’accueillez
Comme l’hôte
D’un poème
Vous rattrapez le temps perdu
Et sautez dans le foyer
De l’instant –
Solitude
Y nageant
Devient force
Elle ne hurle pas
Ne tambourine pas
A la porte des souvenirs
Elle entre de plain-pied
Aux bords sans bornes
D’un océan où tout proche
Se donne au lointain
Tout proche
Se rive
A un horizon
En avalant la promesse
De cette identité
Une et fixée
Par les
Monstres froids
Vous passez de la nage
A la navigation
Le sextant
C’est
Votre muse qui
Vous soustrait au temps mort
Un rythme vient secouer l’obscur
Il s’arrime au roulis des
Courants
Le chant évasif s’ouvre
Et s’affermit
Il n’est plus
Hâtif
Il vient se couler
Comme un gouvernail –
Au fil du vent
Mais … Terre ! « Terra incognita »
Vous avez gagné un
Nouveau départ …
Multiplié est
Le parcours
Du poème
Multipliée est sa voix
Halée contre les bords sans bornes
Et vous allez – drainant vos mots
Dans des embouchures
Réputées non
Navigables
Pendant que se déroule
Comme un ruban
De Möbius
Dans votre
Pensée
Vous vous rivez
A des horizons lumineux
En avalant toutes
Les langues
Vous livrez tant de baisers
Sur la corne d’abondance
Que la meute de
Vos mots
Devient chaîne de graines
A semer dans votre
Propre bouche
Vous chérissez
L’exil qui la
Traverse
Avec
Tant de lèvres frémissant
A la paroi du vide
Qu’elles le
Brisent
Comme en mille éclats
Au creux cru de
Votre pensée
Enracinée
Dans
L’instant
Tout glisse à présent
Et remplit la durée du poème
Comme dans un tonneau
D’ivresses d’où
S’échappent
Mille compagnies
En mille territoires
Pour la petite voix qui boira
Au monde son ambroisie
En désertant
La solitude
Et la paix sortie de ce monde
Devient traversée
Sur une jetée
Infinie
Qui s’avance
Contre toute apparence
Sans aucun écran
Sans aucun
Miroir
Vers le grand océan
Sans plus aucun
Autre lien
Que celui du poème
Des corps et des vies qui –
Sans lui – vous seraient restés ignorés