mardi 31 décembre 2013

POUR L'INSURRECTION DE L'AMOUR



POUR L’INSURRECTION DE L’AMOUR



Si tout insurgé s’immergeait dans l’amour
Il recueillerait la vitesse des baisers
Qui le feraient bondir
Au creux de la joie
Sans qu’elle ne porte
Aucune autre promesse
Que le partage

Il y aurait l’autre passé
Dans les roses persistantes
Il y aurait la veille avec
Sa victoire sur
Le temps

Ni monnayé   -  ni renvoyé
Aux enchères de l’espoir limité
Mais gardé par elles
Pour les urgences
Infinies du
Présent inachevable :
Le moment brûlant tout destin
A travers une passion d’interruption
Au cœur anémié des dédales
Actuels et obscurs
De toute « l’Histoire »
Érigée en murs
Enseignés
Comme
Limites infranchissables

Ce moment vivace créera
Une aura pour la misère et pour l’exil
Un chemin mettant en flammes
La mémoire pour la relever –
Elle l’ignifugée –
Sous la face foudroyée
Des monstres froids :
Ces officiants du
Sacrifice de
Nos désirs
Où brille la force de la paix
Qui les unifie

Ce qui restera horizon de
Sécession allumée
Aux millions de
Fleurs
Séparées par le lointain –
Tremble  -  vrille  - étincèle
A  ces fenêtres dans
La nuit

Nouvelle année à Paris ouvert
Aux périphéries galopantes
De paroles apocryphes
Nouvelle année où
Se cassent les
Murmures
Et se brassent les voix
Comme en un temps langoureux
Qui dépose ses horloges
Pour donner vie
Aux langues fébriles
De l’amitié et de l’amour

On dispose ainsi d’un savoir
Qui s’offre aux pulsations
Du proche réinventant
Toutes les métamorphoses
Où se détrament les filets pour l’étranger
Pour une seule toile dérangeant
Bousculant l’ordre
Du semblant :
Ce désordre où chahutent
Les puissances désintégratrices
Qui calculent le temps
A venir des fantômes
De la « Bête Immonde »
Qui masquera et marquera
Les chaînes où nous
Sommes encore
Attachés

Mais tout ce temps plombé
Aux horloges qui suintent
De notre labeur
Se défait dans la veille et le guet
Et nous voyons maintenant
Comment empoigner
Sans désastre
Le hasard
De toutes les rencontres qui
Ordonnent le soleil
Dans la nuit
Avant-même
Que l’aurore  -  notre aurore
S’y épanouisse

Le moment fertile est encore
A saisir dans l’efflorescence
De tous nos parcours …
Il vient avec l’écume
De nos désirs
Quand elle
Touche l’océan
Qu’est la ville
Aucune béatitude ne nous
Tient enfermés  -  à genoux
Dans les traces des
Revenants des
Palais
Nous ne les prierons plus
Ni ne les exaucerons
Eux qui écrasent
Les millions
De fleurs
Du nouveau  et
Enrayent les voies du lointain

Henri Dutilleux - L'arbre des songes (1985) (Capuçon - ONCT - Sokhiev)

vendredi 27 décembre 2013

http://www.wqxr.org/series/q2/

http://www.wqxr.org/series/q2/

DANS LES TRAMES DE LA NUIT



DANS LES TRAMES DE LA NUIT



Des cils de l’instant s’enfuit la promesse
Mais battent les paupières du lointain
C’est le temps des avirons
Rapides et lumineux
Qui lancent
Des brassées de sourires
Sur les fleuves marbrés
Où s’affichent comme
Des fiançailles entre ombre et lumières
Y passent les armes pacifiées
Des regards ponctuant
Les amours

Tant de parcours qui viennent
S’arrimer ici comme en
Ailleurs vivifiant !
Et les abîmes  d’où creusent
Les proximités
D’une nuit –
S’ouvrent en ramées pour le futur
En dégageant les secrets
De la ville

Car toute une périphérie
Vient raturer l’intime
En élimant son
Silence avec
La parole aiguisée aux murs qui l’oublient
Ainsi les ciseaux couturiers
Coupent les trames
De la nuit
Où filtrait encore l’âme de l’ennui
Décacheté ainsi de
Sa solitude

Heureux ceux qui partagent
Les heures au prurit de la veille
Ils lâchent les incendies
Où criaient les paroles
Là-bas dans des
Déserts de béton
Ils sont papillonnants sur
Les lèvres du souvenir
En happant  butinant
Les fleurs de l’exil
Avec leurs cœurs
Battant dans
Leurs désirs

Nulle orfraie
Ne viendra les saisir
Ces revenus dans nos rêves
Toujours fraîche est la ligne puisant
Les paroles aux sources du
Présent déchaîné

dimanche 22 décembre 2013

O CAPITALE DE MES POEMES



O CAPITALE DE MES POÈMES




Je voudrais te dire mon désir
O capitale de mes poèmes !
Que tes lumières de cathédrale
Hors de toute ombre : misère parsèment
Non ! Je ne serai plus ton féal
Et l’aveu de notre déplaisir –
Toi pour qui le monde
A si chanté
Là pour tes offices de liberté –
Tu laisses nombre de tes piliers
Être complètement
Sacrifiés

Tes services pour les invisibles
Ne sont devenus que
Des sévices
Et ta liberté est divisible :
Sous la voute au ciel
Qui te découvre
Sous les seuils
En ruines que
Tu couvres
Des murs qui ferment grande solitude
Des allures au grand serment
D’altitude
Qui donc porte encore tes desseins ?
Pas ceux qui sortent de
Ton destin

Les chants de liberté qui nous enchantent
Ne sont plus aux cités qui
Nous hantent
Pourtant on peut encore les entendre
Ces voix qui – au cœur sont
Bien tendres
Elles pleurent tous ces murs restés vides :
Foyers – maisons -  immeubles : détruits
Ce sont voix qui se taisent en nuit
Mais affichent leur liberté avide
De voir se refaire tous
Leurs liens
Sans les seuils fermés que tu tiens

Liberté  ne grandit sans partage
Retrouvons  la sage égalité
Ajoutée à  la fraternité
Dans tes demeures
De cathédrale
Une égalité de l’inégal
Sous les mêmes toits
Des différences
Tu en ressors
O ville :
En renaissance

Ce chant vibrant qui vient du lointain
Sortira l’errance de ses trains
Pour route  passant
Sous  ta voute
Pour vitraux  rivés à la lumière
Et ces auvents sous enseigne
Envoutent …
Car Misère enseigne l’accueil clair
Quand elle est debout  -  solidaire
Mais tranchant pour
Tous ses droits
Les fers

vendredi 20 décembre 2013

A L'ENCAN D'UN POEME POUR FESTIN

A L’ENCAN D’UN POÈME POUR FESTIN


Fumant aujourd’hui
Sur la plèvre de ville –
S’exhumant dans sa nuit tardive :
Une note brève d’exil sur ses rives
Est abandonnée sans rêve
Sur ses lèvres  -  sans bruit –
En une sorte de trêve
Pour tout oubli
Auquel un salut
Se plie
A quand donc l’accueil
Où un encan sans seuil
Escompte un partage
Pour garder une page
Au jardin d’un poème
Pour qu’en ce tôt matin l’on sème
Des graines d’enfance
En chantant une France
Où s’entende un travail
Qui ne se vende à la piétaille
Pour fortunes bien nées
Ici  -  au Canon de la Nation
On souffle le nom de passion
Dans la fontaine à étrenner
Pour y traîner ses lunes
Détrônant la tune
De ses royaumes interdits
Jusqu’à nouer le bien-dit
Au lien de matines
D’où roule mutine
La muse qui dessine
Une aurore orpheline
Des héros qui coloriaient
Le halo qui riait
Pour leurs grands yeux
Écarquillés jusqu’aux cieux
Mais nul besoin de briller
Pour qui a soin d’essayer
La belle fraternité
Qui ne se peut ôter
Des fils de toute ronde
Où se décillent les ondes
En jolie fable d’amour
Pour joueurs affables du jour
Qui monte dans les vers
Malgré l’heure d’hiver
Émondant maintenant la lumière
Dans un étau tenant de la volière
Où sillonnent tous ses augures
Au comble de cette allure
Alourdie que prend la robe
D’un ciel étourdi par la grise aube
Quand ces oiseaux tous engagés
Dans l’horizontale encagée
Ajoutent au triste destin
Un mauvais dessein
Pour ces jours sans festin
D’où le soleil des pauvres
S’est vraiment éteint
Sans autre cause qui les sauve
Que les roses du partage
Et l’éveil dans la rage
Raisonnée de la relève
En un commandement de leurs rêves