lundi 2 décembre 2013

SILENCE ET RUMEURS DENOUES



SILENCE ET RUMEURS DENOUES



O creuse ! Creuse
Silence au pas serré
Par la nuit en ville
Les bris de parole
Te griffent
Et tu rentres
Dans la lumière
Dénouée de la pierre
Immobile
Cette pierre qui le suit
Et respire avec lui
Un parfum subtil
Que lui aura donné
La pluie

Veille aux solitudes blessées
Veille aux certitudes désespérées
Que ce chant t’emporte
O ville de tous les
Labyrinthes –
Clouée sur
L’écran noir
De ton ciel émondé

Quand les pas furtifs du hasard
Te font rencontrer
Ceux du silence
Quand ils croisent
L’humain debout
Tu l’incites à la relance
De l’accueil
Et les suites de la nuit
Sont ton orgueil

Hâtif entre réverbères
Le pauvre anonyme
Rejoint ton
Concert
Au milieu de tes rumeurs
Il ne s’y noie pas
Mais capte
Le lointain
Sous le tamis des chuchotements
Qui ouvrent sa veille
Sur des bouches
Ouvertes
Aux fenêtres où
Brillent les diamants de
Tant et tant de lunes
Découvertes

Et les ombres atones
Bruissent sur les feuilles
Ce sont des rendez-vous amoureux
Qui les caressent

Bientôt les chants refleuriront
Et les arbres rivés
Aux lèvres de
La ville
Sortiront leur grand apparat

Nous allons déjà
Rebruissant l’heure
De la jeunesse
Au grand calme
Qui charme
La parole
Sous les tilleuls dorés
Et les marronniers nus
Sont une colonne vertébrale
Sur la peau des places

Nous allons encore
Refleurir le silence
Les bris de parole
Sont des esquisses de partage
Qui nourrissent l’âme
De la ville

Au feutre des oiseaux
Qui écrivent la liberté
Sous les toits
Nous répondons en accompagnant
Le bruit soufflé de la misère
Exilée dans le froid
Nos doigts qui en sont harponnés
Transcrivent –
Aux creusets obscurs
Entre murs –
La chevauchée ailée
Des paroles qui gonflent la rumeur
Et exorcisent les fauves
Automobiles
Paroles qui passent
En poussant le silence
A pénétrer les murs
En accommodant le temps
Imperceptible à épouser
Tout l’orbe obscur
Où le ciel se
Dessine
Cet inconnu des horloges
Où se calme l’instant
Et sa vitesse    

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