SOUS LE CHAPITEAU NOIR
Avec la pluie qui fait briller le macadam
La ville se soule sous son chapiteau noir
Sur la grande scène étincellent - comme un charme –
Tous horizons en joue sur qui tire l’espoir
Circule ô Ivresse dans notre barcarole
Où voyagent – en vibrant – tous les amants
Avec leurs parolis contre l’oubli des rôles
A paris ils s’accrochent comme à un aimant
Et le temps de ferrer le cheval de l’instant
Au cirque des rues où galopent les amours
On joue donc au funambule se délestant
Du poids lourd où s’encordent les chaînes des jours
Avec la pluie nouant les proches on invente
De quoi étancher sa vive soif d’équilibre
Au-dessus du vide où le mystère s’évente
Nous dits en poème où le clown s’affirme libre
Et nous les reconnaissons toutes ces figures
Qui lancent leurs défis aux voix des indigènes :
L’étrange décidé – qui recrée le futur
Dans le fracas de notre silence qui gène
Mais les solitudes comme au vent dispersées
Savent que l’étranger enclenchant un chant
Déborde notre mémoire
au tissu passé
En reliant l’herbe sauvage à un même champ
La place d’où toutes les ombres rejaillissent
Fabrique du lointain comme du vif ailleurs
A ce cirque elle n’est plus le centre des heures
Mais sous la pluie ses périphéries éblouissent
Les cordes du temps sont sans-cesse effilochées
Par le jeu entre l’obscur et le lumineux
Ici les bris du verbe sont herbes fauchées
Sur la scène d’un chant comme sur camaïeu
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