AU FIL D'UNE NUIT CHAUDE
La nuit et ma soif
attardée par le silence
Je m'en vais mâcher mes
mots avec de l'eau fraîche
Et ils n'obturent pas ma
veille en leur présence
D'où je suis c'est un
voyage en cabine sèche
J'ai rêvé « Utopie »
et «Âme de la danse »
Et comme leur compagnie
est fertile en ville...
Pas un souffle d'air :
l'entrepôt – son insistance
A me donner l'impression
d'être sur un fil
Les rideaux me renvoient
aux carrés de lumière
Oui ! Quels trésors
s'y cachent comme en un palais !
J'ouvre ! La lune y
dresse tant de moutons clairs
Je déverse mes vers comme
pour les haler
La ruelle est un canal où
je penche songeur
Sous son teint blafard la
nuit demeure solide
Et pour l'insolite il n'y
a aucun nageur
On y accroche quelque
chanson impavide
Une rigole roule le long
du pavé
Elle roucoule signalant
l'aube qui monte
Belle est notre ville en
cet îlot délavé
Qui nous renvoie ici à
ses rumeurs en ondes
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