jeudi 9 juillet 2015

LE PRESENT DE TOUT ART




LE PRÉSENT DE TOUT ART


Parce qu'elle imprègne trop
La page lourde du temps
Cette eau forte
Du destin
S'incline toujours devant
L'aquarelle de
L'instant

Mais qu'importe si le vent
Nous rend vraiment mutins
Nous ne sommes
Les héros
Que d'aventures tracées
A coup de métamorphoses
Entre bornes et
Hasard

Bien que le passé s'efforce
D'endiguer sans arrêt
Causes du présent
De tout art
Combien voudraient l'effacer
Comme l'écume et
L'écorce
De l'océan et du chêne

Si béantes qu'y bat cœur
Creusant le sel et les larmes
Sève pour durer encore
Sur la page des
Voyages
Sans rancune ni rancœur
Jusqu'à couper dans
Son corps
Tout trait dessiné de l'âme
Taillé lui-même
En décors
De clinquants et lourds
Bagages

Vas ! Petit Homme ! Et sans rage...
Passe ton chemin
A transcrire
Ce qui de tes souvenirs
Prend main dans
L'arbre sans âge
Passe dans le lait de la mer
Et grandis ton horizon
A te séparer des fers
Qui te tiennent
Sans raison
Autre que pauvre mémoire
Quand – monumentalisée -
Elle empoussière
Au miroir
Toute peinture apaisée
Des amours et leurs tempêtes

Nulle eau pour interdire
La levée des jours
En fête
Lorsqu'ils tiennent
L'avenir
Avec une seule esquisse
Où d'uniques petits riens glissent
Dans le bel instant qui
Surmonte
Peur – sang versé et tortures

Peinture et littérature
S'ils transportent et remontent
Dans l'écume et dans
L'écorce
Musiquent douleurs en force
Où l'Humain passe
Les ruines
Sans craindre d'être anonyme
Sauf plongé dans
Les désastres
Où il ouvrira théâtre
Mesurant toute oppression
Au feu de parole-action

Reste l'architecte – ses mains
A dessiner l'édifice
Peut casser tout
Artifice
Dans l'aujourd'hui pour demain
Qu'il détecte et prend au temps
Faisant s'enfuir le destin
Des portes vraies
De l'instant
Où veille l'Humain mutin
Alors se gravent au
Mur
D'autres eaux fortes qui durent
Pour inclure dans son socle
Les rejetés de l'époque

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