LE PRÉSENT DE TOUT ART
Parce qu'elle imprègne
trop
La page lourde du temps
Cette eau forte
Du destin
S'incline toujours devant
L'aquarelle de
L'instant
Mais qu'importe si le vent
Nous rend vraiment mutins
Nous ne sommes
Les héros
Que d'aventures tracées
A coup de métamorphoses
Entre bornes et
Hasard
Bien que le passé
s'efforce
D'endiguer sans arrêt
Causes du présent
De tout art
Combien voudraient
l'effacer
Comme l'écume et
L'écorce
De l'océan et du chêne
Si béantes qu'y bat cœur
Creusant le sel et les
larmes
Sève pour durer encore
Sur la page des
Voyages
Sans rancune ni rancœur
Jusqu'à couper dans
Son corps
Tout trait dessiné de
l'âme
Taillé lui-même
En décors
De clinquants et lourds
Bagages
Vas ! Petit Homme !
Et sans rage...
Passe ton chemin
A transcrire
Ce qui de tes souvenirs
Prend main dans
L'arbre sans âge
Passe dans le lait de la
mer
Et grandis ton horizon
A te séparer des fers
Qui te tiennent
Sans raison
Autre que pauvre mémoire
Quand – monumentalisée
-
Elle empoussière
Au miroir
Toute peinture apaisée
Des amours et leurs
tempêtes
Nulle eau pour interdire
La levée des jours
En fête
Lorsqu'ils tiennent
L'avenir
Avec une seule esquisse
Où d'uniques petits riens
glissent
Dans le bel instant qui
Surmonte
Peur – sang versé et
tortures
Peinture et littérature
S'ils transportent et
remontent
Dans l'écume et dans
L'écorce
Musiquent douleurs en
force
Où l'Humain passe
Les ruines
Sans craindre d'être
anonyme
Sauf plongé dans
Les désastres
Où il ouvrira théâtre
Mesurant toute oppression
Au feu de parole-action
Reste l'architecte – ses
mains
A dessiner l'édifice
Peut casser tout
Artifice
Dans l'aujourd'hui pour
demain
Qu'il détecte et prend
au temps
Faisant s'enfuir le destin
Des portes vraies
De l'instant
Où veille l'Humain mutin
Alors se gravent au
Mur
D'autres eaux fortes qui
durent
Pour inclure dans son
socle
Les rejetés de l'époque
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