ÉLEVER L’HUMANITÉ A LA
PLUS SOUVERAINE DES BEAUTÉS
Avec l'amour saignant pour
la misère
Avec l'air étouffant qui
lui est fait
Avec la haine : ce
faux garde-fou
Avec ce train de chaînes
qui nous serrent
Ces cris de solitaires –
sans effet
Ces mains burinées dont
on se fout !
Dents voraces ! Vous
mangez nos rêves
Mais lunes tenaces !
Tenez nos lèvres
Où balbutie encore le
désir
Nous saurons – corps à
corps – tout ressaisir
Des grandes migrations de
la lumière
Où vous transportez le
ciel et la mer
Nous embrasserons ces
étrangers
Qui tracent route sans
déranger
Sauf les magnats de notre
continent
Avec leur hargne et leurs
ressentiments
Montrant de leurs doigts
haineux l'ennemi...
Nous nous déclarons
vraiment leurs amis
La nuit gravite autour de
l'horizon
Les sans-grades habitent
notre maison
Jeunes et vieux tous
attentifs à l'accueil
Leurs yeux sont si vifs
pour passer les seuils
De l'obscur jusque dans la
vraie clarté
D'une aurore passant les
murs – en beauté
Toi ! Misère !
Chevauche le soleil
Et quand seront passées
toutes nos veilles
Que nous les auront
épuisées : nos lunes
De tes traces nous n'en
perdrons aucune
Avec toi – gravirons les
monts abrupts
Sans plus aucun vertige
donc sans chute
Ce sera sans rage pour
tout construire
Avec toi la plus sage pour
bâtir
Que là du plus haut
sommet de nos pentes
Nous entendrons tout ce
qui de toi chante
Élèverons ainsi
l'Humanité
A la plus souveraine des
beautés
Nos mains accordées à
tout lendemain
Nous relierons le proche
et le lointain
Au plus tempérant soleil
de nos vies
Sans que nos belles amours
plient l'envie
Du gain en baisers pour
l'inégalable
L'Ariane de Thésée :
la désirable
Dans notre étreinte sa
grande vertu
-Grecque grâce - ne se
sera pas tue !
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