mercredi 11 novembre 2015

"NOUVELLE PRISE DE LA BASTILLE"




« NOUVELLE PRISE DE LA BASTILLE »



Le soleil travaille sur l'ange
Et lève lentement sa caresse
De dessus les bastingages des toits
Pendant que – sans tendresse -
Les phalanges des fauves
Avec leur rage
De vitesse
Titillent de leur loi
La Place de La Bastille
Encore sauve de
Leurs batailles …

Une brise fraîche bouscule
L'air des boulevards -
Brèche à la poussière
Qui les érode
Elle accommode le capharnaüm
A son acre silence
Et brusque
L'âpre
Cafard d'où l'on pense
Basculer dans
Le chaos

Alors – tête vide -
On entend volontiers
Moucheter à nos oreilles
Notre musique qui veille
Et déride le temps
Replié sur
Lui-même

Et – à l'article de la vie -
On se targue d'un poème à nu
Sur les vagues qui entraînent
Dans une fosse à purin
Les gammes fausses
Des revenus du
Turbin

Voilà que cette arène -
Mouise pour vraie scène
Se voit s'épuiser
Chaîne après
Chaîne...
Assez crié ! Vitesse !
Assez pliée la caresse des sens !
L'essentiel monte des arbres roux
Vers le ciel rougissant
Où l'on sent sabrer
Le soleil en sang
Fondu hors
Des rues

Puis l'humeur de la ville – divisée ? -
Finit de s'ameuter des
Consciences serviles
Avisée – elle commence
A vibrer sans
Se hâter
Pour la science tranquille
Des lueurs...

Derniers soubresauts des falots
Avec leurs phares
Crépusculaires...
Et c'est le saut
Dans la lumière du soir
Où s'affale le jour
Médusé par
Les muses
Qui ajourent
L'espoir

Et c'est l'heure des lucioles fixes
Qui auréolent le sol
Et s'alignent
Comme
Pierrots Lunaires

C'est l'heure du Phénix
Relevé de son anonymat -
Ange levé s'animant
Électrique
Avec fleurs des drapeaux
Qui font danser
Son silence -
En robe légère qui enrobe
Avec leur port
Multicolore
Le dessous de sa peau d'or

Et la ville trouve raison
Sans même une étoile -
Laissant friser
Sa chair grise
Sur ses pieds – reliés
Par un voile rieur -
A son ciel
En sueur
Que renchérit un sable clair
Sur l'obscur de ses murs
Cachés par
Les arbres non-encore dénudés
Par le sabre de la saison
Qui – ô Surprise
Si tendre -
Élude ici sa prise
De cendres sur
Leurs corps

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