DE L'INSTANT : LA
TÊTE A COUPER SUR LE SOMMET DU TEMPS ??!!
De l'instant : la
tête à couper
Sur le sommet du temps
Arase la durée
Du poème …
Comme le cycle de
l'horloge
Dans l'usine pour
Fondre
Les météores de
La pensée
Comme des plaines
monotones
Barrées par de multiples
Barrages d'acier
Empêchant
Les chevauchées
Du regard
Comme un flot de musiques
Clouées aux tambours
De l'oubli
Par le brouhahas flambant
D'un sourd écho …
Et par le décamètre
Indéfiniment redéplié
Pour le compte des
Distances :
La durée du poème
Interdite à la levée
Des diagonales
Pour tous les
Sens en éveil
Le temps comptable
Asphyxie le souffle long
Et toute terre réservée
Aux cimetières
De la pensée
Exténue
L'Humaine condition
On verrait ce qui gobe
L'attaque d'un poème
S'englober de poussières
Noires …
Là où vibre – ne
serait-ce
Qu'un mot marchandé
pour
L'usuel profit -
La tête coupée de
l'instant
Roulerait dans
La tourbe
Brûlant l'avenir
Jusque dans le marais
Embourbant
Le désir :
Une voix mourant à
elle-même
Sous la combe des voix
Devenue fosse
A guerre pour le
soit-disant
Présent – coulé sans
La source venant
Des hauteurs
Du souffle …
Plus de fleuve
Comme continuation
Plus de courant
Ni d'affluent …
Mais la flache noire du
vide
Enclumant le sens
Ou le perdant
Dans les infectes
circulations
D'un son barbare
Pourtant – n'est-ce pas
le son
Qui est à l’affût de
tout
Sémaphore du réel !
On pourrait donc
L'attacher au
Poteau de la
Rhétorique
Qui s'y connaît dans
Les barrages au
Mystère …
On pourrait achever de
Liquider cet horizon
En le jetant dans
L'abîme des
Puissances guerrières
Machine serait donc le
poème
Traquant la rime dans
Les recoins d'un
soit-disant
Silence coupé de
Toute voix !
Mais – il est en soi le
silence -
Il accueille le
bruissement
Du monde et le
Reconstruit
Dans la haute ferveur
De l'instant qui
Demeure intransi dans
Le sommet du temps
Avec ce souffle
Qui – fortement aspirant
-
Peut aller même creuser
Les profondeurs …
Oui ! Le corps fait
source
Et le cœur s'y accroche -
Comme à la main
Tendue pour
L'amitié -
Et courant sous les
artères
Qui la soutiennent …
Oui ! Libre est le
poème
Qui se partage – innervé
Dans les effluves du
Plaisir et ..
Il puise sans permission
Dans le chemin de
La langue dont
Il saisit tout
L'initial mystère
toujours
Ouvert à l'infini …
Non ! Le poème ne
mourra pas
En « tordant le cou
à l'éloquence »
Qu'il réserve aux
palefreniers
Des chevaux prisonniers
Des courses
Et à tous ces rimailleurs
Du moi gonflé
Par leur pouvoir
Les platitudes du monde
Comme il va
Ou le tourisme de la
pensée
Pour de maigres
Aventures
Privées
De rencontres d'indigènes
… :
Tous ceux-la qui jouent
avec
La douleur et
La misère
Voudraient mettre en bière
Le poème en le faisant
Tomber de son
Altitude tirée
Des rêves et de
L'amour
Toucher le réel avec la
magie
Des attractions
magnétiques
Parmi lesquelles :
Le ruissellement du temps
Sur les lèvres d'une
Parole -
Instruit la fabrique
D'un verbe-chair
Là – tout près
Des plus tenaces
respirations -
Tout près des plus forts
Courants de la vie
Allant jusqu'à tutoyer
l'inconnu
Qui se baigne dans
La présence
Après être revenu des
lointains
Passés – et se jette au
faîte
Du temps pour
En arracher
L'avenir
Jusqu'au mépris de la
mort
Même si elle sursoit
A l'illusion de
Ne jamais disparaître
Même si elle
Égalise
Tout être
S'en faire drapeau
Comme chantre du «
viva la muerte »
Ne demeure que vengeance
Pour un temps demeuré
Absolu pour
Tout instant vivace
Criant et modulant sa
liberté
Comme le premier cri :
Cet instant de
L'apparition - toujours
renouvelé
Dans le poème libre
Éruptif contre
Tout oubli
De l'oubli auquel
pourraient le vouer
Les thuriféraires de la
mort
Tous voués à s'incliner
Devant les
Pandémies et les
massacres
Comme pour rabaisser
L'Humain face
Au mal banal
Nous n'aurons de cesse
De questionner
Tout ce qui fait sens
A partir des
Plus hautes sources
Où vibre notre
Condition
Ici et maintenant
Dans le lieu sans lieu
De notre temps
Hors des mécaniques
creuses
Et au cœur du monde
Que nous voulons
Sans attache
Autre que fraternelle
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