LA BEAUTÉ EST UN REGARD A
DISTANCE DE L'OPPRESSION !
Elle est un regard
charnu : la beauté que l'on sème
Elle ne s'impose en grand luxe que
l'on aime
Toujours précieuse aurore
au chemin que l'on trace -
Du réel elle pousse les
rêves en sa place
Jamais écartée de la
douleur des humains
Elle les encourage à
prendre leurs lendemains
Et – dure aux
souffrances – elle ne reste passive
Ni ne se complaît dans la
pensée réactive
Mais elle est dans nos
mains toute métamorphose
Traversant tous les êtres
et toutes les choses
Du moment qu'elle offre la
grâce et la vertu
Il est bon qu'avec elle
l'humain s'évertue
A toucher complément
assuré de l'amour
Qui peut vaquer librement
dans ses atours
Jusqu'à rendre infinie
l'alchimie des surprises
Pour laquelle l'oppression
ne garde prise
La beauté si elle tient
passion en ivresse
Raisonne toujours à
l'horizon de tendresse
Qui la veut et la tient
objet de convoitise
Se morfond dans la
jalousie (vraie!) qu'il déguise
En puissance de corruption
du (faux!) bon sens
Pour lequel – de l'art –
il n'existe aucune essence
Mais gratuite – beauté
n'exerce marchandage
Et souligne la résistance
à toute rage
Tout en touchant les
lignes de rébellion
Qui façonnent ou
résonnent dans la passion
Des figures – des
paysages dans chaque âme
Où même l'atonal et la
torsion font trame
Variations d'intensité de
ton et couleur
Jusqu'à s'évanouir au
carré blanc du cœur !
Toujours pour se
surprendre au hasard du regard
La beauté – pour toutes
les normes – est sans égard !
Et la danse même qui peut
faire théâtre
Et le théâtre clamant
drame dans son âtre
Jusqu'à l'opéra qui
chante pour de grands mondes
Supportent des corps et
des voix tous dans leurs ondes
Et la pesanteur que la
grâce a relevée
Nous entraînant à un vrai réel enlevé
Nous entraînant à un vrai réel enlevé
De tous les malheurs de l'humaine
condition
S'excepte du vain luxe de
toute oppression
Interdite à la beauté
que Nature appelle
Sans que toute vaine
imitation ne l'attelle
Mais qu'elle y garde sa
place : la poésie
Pour fabriquer le regard
de haute saisie
Avec force images –
musiques et tous rythmes
Sa langue peut toujours
suppléer par des rimes
Ou par la tension et le
vent de la présence
Ce qui échappe d'habitude
au faux bon sens !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire