lundi 19 janvier 2015

LA BEAUTE EST UN REGARD A DISTANCE DE L'OPPRESSION !




LA BEAUTÉ EST UN REGARD A DISTANCE DE L'OPPRESSION !


Elle est un regard charnu : la beauté que l'on sème
Elle ne s'impose en grand  luxe que l'on aime
Toujours précieuse aurore au chemin que l'on trace -
Du réel elle pousse les rêves en sa place

Jamais écartée de la douleur des humains
Elle les encourage à prendre leurs lendemains
Et – dure aux souffrances – elle ne reste passive
Ni ne se complaît dans la pensée réactive

Mais elle est dans nos mains toute métamorphose
Traversant tous les êtres et toutes les choses
Du moment qu'elle offre la grâce et la vertu
Il est bon qu'avec elle l'humain s'évertue

A toucher complément assuré de l'amour
Qui peut vaquer librement dans ses atours
Jusqu'à rendre infinie l'alchimie des surprises
Pour laquelle l'oppression ne garde prise

La beauté si elle tient passion en ivresse
Raisonne toujours à l'horizon de tendresse
Qui la veut et la tient objet de convoitise
Se morfond dans la jalousie (vraie!) qu'il déguise

En puissance de corruption du (faux!) bon sens
Pour lequel – de l'art – il n'existe aucune essence
Mais gratuite – beauté n'exerce marchandage
Et souligne la résistance à toute rage

Tout en touchant les lignes de rébellion
Qui façonnent ou résonnent dans la passion
Des figures – des paysages dans chaque âme
Où même l'atonal et la torsion font trame

Variations d'intensité de ton et couleur
Jusqu'à s'évanouir au carré blanc du cœur !
Toujours pour se surprendre au hasard du regard
La beauté – pour toutes les normes – est sans égard !

Et la danse même qui peut faire théâtre
Et le théâtre clamant drame dans son âtre
Jusqu'à l'opéra qui chante pour de grands mondes
Supportent des corps et des voix tous dans leurs ondes

Et la pesanteur que la grâce a relevée
Nous entraînant à un vrai réel enlevé
De tous les malheurs  de l'humaine condition
S'excepte du vain luxe de toute oppression
Interdite à la beauté que Nature appelle
Sans que toute vaine imitation ne l'attelle

Mais qu'elle y garde sa place : la poésie
Pour fabriquer le regard de haute saisie
Avec force images – musiques et tous rythmes
Sa langue peut toujours suppléer par des rimes
Ou par la tension et le vent de la présence
Ce qui échappe d'habitude au faux bon sens !

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