mercredi 21 janvier 2015

RÊVES ET CHANT DANS LA FROIDEUR



RÊVES ET CHANT DANS LA FROIDEUR


Rêves écorchés par le gel
Ma chair rongée jusqu'au silence
Mes mots hachés vifs sont en transe
Mon réveil essaie pêle-mêle
Au milieu de toute rumeur
De façonner une chanson
Par-delà le mauve horizon
Où la nuit doucement se meurt

Et tous les phares multipliés
Font grincer la couleur de l'aube
Avant que jour ne prenne sa robe -
Mais tout ce temps reste l'allié
De l'Homme qui – hardi – se réveille
A ses habitudes du jour
Dont il recouvre son séjour

Alors qu'un blanc ciel sans soleil
Prend la couleur de tous les murs
Où les fenêtres se sont tues
Face aux arbres demeurés à nu -
Les guirlandes affichent parure
D'argent bleuté trompant l'hiver -
La vie ne se pétrifie pas
Et plus vite courent les pas
Plus la ville semble sévère

La terre a accompli son tour
Mais – vrai ! - on ne s'en soucie guère
Un peu partout sonnent les guerres -
La ville voudrait maintenir ses atours

Et mon chant sent déjà la neige
Que maintes paroles annoncent -
Un temps de mercure l'annonce :
La ville sera sous son siège

Les amants ont tous déserté
Et ce matin sur la terrasse
Du « Canon » - laisse toute place
Aux travailleurs sans liberté

Et les rêves – ici – craquellent
Comme en immense incendie
Où l'on ne peut avoir médit
Sur cette nuit et ses séquelles

Seul le temps fait un précipice
Où chacun doit aller jeter
Ses espoirs pour les racheter
Comme un ultime sacrifice
Pour la vertu de son travail -
Ce qui est un maigre magister
Pour un salaire de misère
Où sa vraie liberté défaille …

Pendant que le gel pétrifie -
Comme le fait une Gorgone -
Les sens des rires que l'on donne
A ses chefs à qui l'on se fie

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