RÊVES ET CHANT DANS LA
FROIDEUR
Rêves écorchés par le
gel
Ma chair rongée jusqu'au
silence
Mes mots hachés vifs
sont en transe
Mon réveil essaie
pêle-mêle
Au milieu de toute rumeur
De façonner une chanson
Par-delà le mauve horizon
Où la nuit doucement se
meurt
Et tous les phares
multipliés
Font grincer la couleur de
l'aube
Avant que jour ne prenne
sa robe -
Mais tout ce temps reste
l'allié
De l'Homme qui – hardi –
se réveille
A ses habitudes du jour
Dont il recouvre son
séjour
Alors qu'un blanc ciel
sans soleil
Prend la couleur de tous
les murs
Où les fenêtres se sont
tues
Face aux arbres demeurés
à nu -
Les guirlandes affichent
parure
D'argent bleuté trompant
l'hiver -
La vie ne se pétrifie pas
Et plus vite courent les
pas
Plus la ville semble
sévère
La terre a accompli son
tour
Mais – vrai ! - on
ne s'en soucie guère
Un peu partout sonnent les
guerres -
La ville voudrait
maintenir ses atours
Et mon chant sent déjà
la neige
Que maintes paroles
annoncent -
Un temps de mercure
l'annonce :
La ville sera sous son
siège
Les amants ont tous
déserté
Et ce matin sur la
terrasse
Du « Canon » -
laisse toute place
Aux travailleurs sans
liberté
Et les rêves – ici –
craquellent
Comme en immense incendie
Où l'on ne peut avoir
médit
Sur cette nuit et ses
séquelles
Seul le temps fait un
précipice
Où chacun doit aller
jeter
Ses espoirs pour les
racheter
Comme un ultime sacrifice
Pour la vertu de son
travail -
Ce qui est un maigre
magister
Pour un salaire de misère
Où sa vraie liberté
défaille …
Pendant que le gel
pétrifie -
Comme le fait une Gorgone
-
Les sens des rires que
l'on donne
A ses chefs à qui l'on se
fie
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire