JUSQUES APRÈS L'AUBE
Si tête ferrailleuse
Je m'en vais – indolent
-
Dans le fleuve des paroles
-
Elle glisse sur leurs
ondulations
Et passe leurs courants …
C'est la ville que je
remonte
Et ses piques de lumière
Me relèvent avec
Des mots
Charriant les couleurs :
Bleu et rouge sur
La scène vitrée
Où elles
Résonnent fiévreusement
Avec l'écume des
Phares qui
Giclent
En ronflant comme
Dans une traversée
d'étoiles
Où lentement meurt
La nuit
Les paroles creusent
encore un peu
Le lit bleu-roi du silence
D'où doucement
Le ciel apparaît
Dévoilant la
Marianne encore noire
L'ancre où j'ai jeté ma
voix
Vacille avec la
disparition
De deux amants
Et leur verbe
Haut et
Profond
J'entends des enfants
Caresser sa compagnie
Avec un réveil feutré
De chants …
C'est le moment où
Le cristal blanc-mauve
De l'horizon
Perce les herses d'arbres
nus …
Et la place danse de
Tous ses passants
Pressés …
L'agon où pleuvent leurs
pas
Souligne les rêves qui
Décrochent le ciel
Net de tout nuage
Mes propres rêves
suspendus
Au chant du merle
Gouailleur
Hésitent à s'éteindre
Mais il est fini
L'éclairage
Des réverbères et
Des guirlandes
Et les reflets dans la
vitre
Ont disparu …
Je me découvre seul
Avec la rumeur
Qui vient s'y
Cogner
Un temps avait mordu la
vitesse
C'est celui où insistait
ma voix :
L'instant où s’oubliait
Le chaos de
La ville
Vite harnaché de nouveau
Aux galops du monde -
Mon silence vient
Se recouvrir
Des visibles circulations
De l'habitude au jour
Advenu …
Le temps tombe
Dans l'horloge et …
Le défilé des heures
commence …
Ma tête ne ferraille plus
Pour rattraper
Des mots !
Tout le lointain – à
l'est -
Attend le soleil …
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