AU SOUFFLE DE NOS DÉSIRS
Je te voudrais vent
Dans les chevelures de
l'azur
Je te voudrais
Ma ferme nouveauté
Dans la rivière
Du soleil -
Sur sa bouche où
Gicle la poussière des
paroles
Je t'emprunterais ton jour
Au courant de la rapide
dévolution
De la lumière qui
Avait creusé
Le lointain
Je t'emprunterais ta nuit
Quand souffrent les
étoiles
De n'être apparues
Dans la soif
Que leur porte le ciel
Je te donnerais le fil
d'avril
Pour que tu couses
Le manteau léger
Du printemps
Sur les épaules de
l'amour
Je te donnerais
Et tu les harmoniseras :
Ce temps et cette terre
Pour que tes
yeux-papillons
Fécondent le cerisier
Et durent ainsi
Une infinité
De printemps
Je rentrerais dans ton
regard -
Visitant tes plus beaux
songes
Avec la foi de mon désir
Voluptueux
En y rentrant
Je te soufflerais tant de
poèmes
Que – légère – la
lune
Se déposerait affable
Sur ta peau
Soyeuse
Je serais un Pierrot
Non astringent pour toi
Et – comme la plume
A la gorge de l'oiseau -
Je rougirais les accents
de ta voix
Sur ton nom qui
m'emporterait
Dans la forêt dansante
Des veilles aurorales
O Sylvia – porte du
souvenir
Ouverte sur l'avenir -
Tu tourneras
Sans-cesse
Sur tes gonds – battant
l'air
Du renouveau dans
Le présent
Chaotique
Où guette la tempête
Je t'offrirais !
Oui ! Je t'offrirais
Le sarment de la vigne
Et tu le soigneras
Jusqu'au temps
De l'ivresse
Et cette ville s'emportera
dans tes bras
Avec les trilles du merle
Que j'aurais imité
En entendant
La puissance de ton violon
d'âme
Nous dirions alors la paix
Nous – avec la vigueur
De tes ailes d'où -
Aspirés par
Le grand drapeau
De l'exil -
Nous sortirions des places
impériales
D'un Paris qui ne souvient
plus que
Des conquêtes renommées
Nous dirions la paix
Avec mon cœur rebâti
pour toi
D'où – chantant –
nous
Ré-inaugurerions
Les ruelles
Ouvrant
Sur tous tes jardins
fleuris
Et - que ce soit de jour
comme de nuit
Que l'orage nous secoue
Que le vent nous anime
Que la pluie nous abreuve
-
Toujours nous marcherons
Creusant l'horizon
De nos amours
En veille pour
Notre soleil
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