DANS LE SOIR SE BOIT
L'AZUR
Dans les légers soupirs
du soir
Les pesants nuages
s'écartent
Et se donnent en or à
voir
Tout au bout de l'azur
qu'ils fardent
Dans l'horizon – partant
tomber -
Il sort de la rue – le
soleil
Qui – un instant –
nous a nimbés...
Doucement s'installe la
veille
Sur nos têtes :
plafond royal...
Aux murs sombres :
trous de lumière...
Azur calmant l'ombre est
loyal
Dans sa majesté
éphémère !
Le virage du profond bleu
Comme en un violet qui se
plombe
En marbre noir – ô Si
pompeux -
Ne jette notre éveil en
tombe !
Installant le temps dans
l'égal
En la nuit – le ciel
n'est vorace
Qu'à manger au noir qui
s'étale
Les nuages perdant leurs
places...
Et s'écrit à l'encre de
Chine
Dans la trouée de notre
rue
La lettre de joie qui
avine
Comme de gentiane bien bue
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