NI COUR DES MIRACLES NI
BABEL NI FESTIN !
La chair du temps est
notre amour
Que nous saisissons
Avec tendresse
Nous la mêlons sans
festin
A l'assiette de
Nos nouveautés prises
Au corps de
Tout fruit
Nous n'avalons pas le
présent
Mais le mordons de
caresses
Et nos lèvres touchent
Humectent la peau de la
misère
Nous créons avec elle
Mille libertés
Elles vibrent dans tous
nos nerfs
Sensibles aux fulgurances
de
L'instant
Et la tension du monde
Nous la faisons entrer
Dans le sang
Que sont nos rêves
Pour une Humanité
Non réductible
Aux sacrifices infernaux
Nous inoculons dans la
nuit
Le filtre flambant
D'un amour
Neuf
Notre parole ne parlemente
pas
Sur des statues de sel
Qui érodent
Notre langue assoiffée
Par tant de poussières
spéculatives
Nous nous dégageons donc
Du glacis de la vitesse
Et de l'oubli
Pour tous les frères
Précipités dans le
gouffre
D'une liberté
Sans corps
Nous ne prions pas en
Babel
Et des camisoles où crie
Le labeur qui sue
Nous ouvrons
Les portes communes
A une Humanité
Blessée
Par le désamour et
l'oubli de
Sa condition
Toutes nos langues en une
seule
Langue libérée
Nous commençons tout
A partir du rien
Où – dans le chaos -
S'entend le souffle des
aspirations
Délivrées de l'idolâtrie
Pour les mirages créés
autour
Des fortunes sans corps
Autre que celui – fictif
-
Du Capital
Oui ! Notre langue
étreint
Ce souffle qui prépare
Le bond hors
Des gouffres où ne
s'entendent
Que les voix des caciques
Qui vendent nos vies
En les mettant
En concurrence jusqu'à la
guerre
Des identités et des
peuples !
Notre langue embrasse ce
souffle
Hors de la cour des
miracles
Elle transporte les voix
Qui montent
Pour dire en leurs propres
noms
Ce que pourrait être
Le bonheur
Pour l'Humanité réelle
Chevillée aux corps
Non-perdus
Dans l'abstraction du
Capital
Qui les blesse
Et les éreinte jusqu'à
Leur dénier une
Existence
Dans son chaos si tendu
Par ses flux guerriers
Si avalisé par
La terreur qui le renforce
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