lundi 9 mai 2016

DU SEIN REBELLE DE LA PIERRE EN PARIS


DU SEIN REBELLE DE LA PIERRE EN PARIS


La pierre de la ville a l'air fatigué
Dans ce printemps qui se repose
En pâle ciel...
Elle a tant sué dans le bruit et la fureur
Que lui ont infligés des maîtres
Dispendieux en police
Sur ses fondements !

N'avait-elle pas eu ce regard brillant
Jusqu’en ses petites bouches
Bavardes de lueurs
Pour la belle rébellion
Qui veut renouer
Avec son lait ?

Mais elle s'est levée tôt
Au petit matin gris
Avec les merles
Qui rient !

Elle s'ébranlait de lumière
Aux couleurs multiples
Du monde
En embrassant
Misère et Exil et
Leurs pas
Libérateurs...

Mais pas un cacique de la nouveauté
Se voulant – à tout prix -
Constructeur -
Ne sait accueillir
Les plus fins de ses baisers
Venant de ses lèvres
Au grand air

Cependant – elle – accueillera l'orage
En lavera ses flans
Du plus grand de
Ses carrefours
Au plus petit de ses passages...

Et elle fera encore peau neuve -
Nettoyant ses griffes à ses pieds
Les rendant plus lumineux
Comme aux enseignes qui
Les flatteront

Elle tient tous ses amants
Dans ses couleurs
Laiteuses
Et...
Les fera boire à l'histoire
Qui ne se taira pas
Et...
La tendresse sera encore
Le fin mot par où
Se lèvera
Charme
Et...
L'azur s'ouvrira encore
Sur ses places où
Elle a souri – sourira - en son corps

Son silence éreinté
Pourra encore – la nuit -
Bruisser de
Couleurs que celles de la libre égalité
Lui enverront comme pour
L'inciter à briller
Dans l'aurore

Et – percevant l'au-delà de ses portes
Où remuent les bourgeons
Et les fleurs de la
Misère...
Elle fera entendre son frémissement
Montant à ses toits
Tranquilles où
S'abritent
Merles et miséreux -
Comme un écho serein
Pour ce qui lui est
Frontière si
Fragile :
Ce béton armé par où rugissent
Les secrets sans phares et
Désertés

Mais ici – venant du tout-monde
Et de ses portes -
Qui ne voit
Ces poussières sur elle : la pierre
Elle qui sait la patience
Du travail et de
L'exil : la pierre
Vivante de
Son histoire
Insensible pour les maîtres du festin !

Alors – sortant de tous ses pieds – de ses bouches
A ses lèvres : giclent les pas
Qui s'en vont dans
Toutes les directions de son corps debout
Comme sous le vent
Qui s'éveille...

Ainsi le temps de la pierre
Calfeutrée dans ces
Orgasmes
Ne saurait être caché par tous ses monuments
Qui sont en sa dévotion
Comme pour le flux
Et reflux de
L'Humain
A toutes ses cordes : rattaché
Comme à la musique
Variée de sa lumière..

Ici – le printemps s'y accorde
Roulant en-va-et-vient
Sur son lait
Riche de toute pluie
Comme de tout rayon de soleil
Jusqu'à accueillir l'azur
Prometteur
En son sein
Rebelle

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