O FRÈRE DE MISÈRE !
OFFRE-NOUS TES LUEURS !
Que tu ne saches du
silence ou de l'oubli
Ce qui s'y cache en fausse
science ou en vaine haine
Détaches-toi dans cette
distance à tes chaînes... :
Tu ne gâcheras ton
errance sur la scène
Des puissants et de leur
valeur si pervertie
Et ton propre silence par
eux consenti
Ne saurait équivaloir en
reconnaissance
Du prix de ta patience à
falloir en souffrance :
Ce que tu sais tant valoir
pour ta subsistance !
Et pourtant ton vouloir ne
tombe dans la lie
En fers et artifices pour
liés replis :
Tous ces hospices – tous
ces foyers de misère
Aux offices à broyer ton
air resté fier
N'effacent ton sacrifice
estant en lumière
Sans valeur factice –
toi pourtant si sali !
Nos dites valeurs ont tant crié l'hallali -
O Toi des pays : tant exilé des richesses -
Qu'on te haït tant comme la
vile paresse
Pour qu'en tes justes saillies nos villes paraissent
Bien dépouillées par tes
criées et dits « délits »
Ils te disent plus que
jamais si dangereux
Qu'ils t'imaginent
traînant dans le vol – le crime
Tragique page en notre sol
qu'ils assassinent
Par leur rage sans bémol :
Vertu qui ne rime
Qu'avec l'étalage en vols
qu'ils veulent pour eux
Mais face à ces puissants
l'amour levé sans borne
Se soulève du sang de la
douleur si grande
Que nous osons à la mort
de Vertu reprendre
La belle heure des roses
piquant à bien fendre
L'odeur des bien-pensants
au parfum qui l'écorne
Cette vertu de l'égal aux
cent mille fleurs
Qui s'étalent sans tuer
ces sens de ville -
Sortent de tout un bonheur
vile et si servile
Qu'il salit de la manière
la plus habile -
La si grande misère et
les si grands malheurs
Nous ne guerroyons pas
pour tuer le bonheur
Mais pour l'ériger dans
toutes ses vraies lueurs
Pour que remontent dans
tous les si pauvres cœurs
Les éclairs rassemblés
de leurs vivaces fleurs !
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