L'étude des armes saisies lors des confrontations de Daech contre les forces kurdes au nord de l'Irak et en Syrie, en juillet et août derniers, met en avant les différentes sources fournissant le groupe extrémiste, également connu sous le nom d'"EI", État islamique. Les enquêteurs de l'organisation de contrôle des armes Conflict Armament Research ont répertorié plus de 1700 cartouches de balles selon le pays et la date de fabrication. Le rapport indique que la plupart des armes en question auraient apparemment été prises par Daech aux opposants présents en Syrie et en Irak allant des armées nationales aux groupes rebelles soutenus par l'étranger.
"Nous avons appris ici que les forces de la défense et de la sécurité ayant reçu des approvisionnements en armes de la part de nations externes ne peuvent vraiment pas conserver ces armes", a déclaré James Bevan, directeur du groupe financé par l'Union européenne Conflict Armament Research, au New York Times.
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1. La plupart des armes de Daech proviennent de Chine, de Russie et des États-Unis
Selon le rapport, deux des plus grandes sources d'armes des militants correspondent à des ravitaillements pris à l'armée syrienne qui possède une réserve considérable d'armes de fabrication soviétique et russe toujours réapprovisionnée, mais aussi à des ressources accaparées en Irak qui sont pour la plupart élaborées en Amérique du Nord.
Le compte rendu indique qu'environ 20 % des cartouches répertoriées peuvent être reliées à des fabricants aux États-Unis. De plus, il souligne que Daech utiliserait des "quantités importantes" d'armes confectionnées en Russie sous la marque Wolf et distribuées par les Américains aux pays alliés au Moyen-Orient.
Selon une analyse de ce compte rendu par le New York Times, la Chine, la Russie, l'Union soviétique aujourd'hui disparue, les États-Unis et la Serbie ont fourni plus de 80 % des armes présentes dans l'échantillon prélevé.
James Bevan a déclaré au New York Times que les armes chinoises sont particulièrement difficiles à localiser, car leur vente n'est généralement "pas du tout transparente".
2. En Syrie, des militants apprennent à fabriquer des armes plus difficiles à localiser
Plusieurs anciens représentants américains ont indiqué au Center for Public Integrity qu'ils doutaient déjà du fait que les nouveaux approvisionnements américains adressés à certains groupes rebelles syriens, dont les armes ont été approuvées par le Congrès le mois dernier, resteraient hors de portée de Daech. Selon l'article du Center for Public Integrity :
"Nous avons fait face à un défi [de contrôle] énorme lorsque nous avons en fait pris possession de l'Irak et installé plusieurs bases où nous pouvions effectuer ce type d'exercice", a déclaré Joseph Christoff qui a dirigé les affaires étrangères et du commerce international au sein du Government Accountability Office, aux États-Unis, entre 2000 et 2011, lorsque cet organisme a identifié à plusieurs reprises des déficiences du contrôle de l'utilisation des armes américaines en Irak et en Afghanistan.Dans une déclaration au Center for Public Integrity, un enquêteur a indiqué qu'il était peu probable que la localisation des armes soit plus facile cette fois-ci. Sans spécifier un groupe particulier, il a déclaré que les militants en Syrie utilisent à présent des chalumeaux oxyacétyléniques pour effacer les numéros de série de certaines armes étrangères. Ils en ajoutent même de nouveaux. L'enquêteur a déclaré qu'il était ainsi plus difficile de relier les armes à leur fournisseur initial et d'essayer de contrôler leur circulation.
"Je ne sais pas comment nous allons mener nos activités en toute sécurité dans le cadre de ce nouveau programme" visant à armer les forces rebelles alliées occidentales en Syrie, a-t-il déclaré.
3. Les armes circulent constamment entre plusieurs groupes armés
Selon le rapport, les nombreuses armes étrangères en Syrie et en Irak ne finissent pas seulement entre les mains de Daech. Il décrit comment les forces kurdes ont utilisé les affrontements contre les militants pour reconstituer leur stock d'armes.
Comme si ces nouvelles n'étaient pas suffisamment mauvaises, un rapport plus récent de Conflict Armament Research apporte une information supplémentaire : il semble que Daech possède des lance-roquettes anti-tanks, fabriqués en ex-Yougoslavie et saisis à d'autres rebelles syriens.
Les armes de Daech, surtout l'armement lourd non répertorié dans ce nouveau rapport, ont constitué un facteur clé dans des opérations comme les attaques en cours du groupe contre la ville kurde de Kobani, en Syrie.
Bien entendu, cela ne signifie pas que les États-Unis et ses partenaires de la coalition sont sous-armés dans ce combat. Pour comprendre ce à quoi Daech pourrait faire face, consultez cette liste rédigée par la revue The National Interest.
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