lundi 1 février 2016

LES VOIX POUR UN VENT INTIME





LES VOIX POUR UN VENT INTIME



Sur le fleuve : les lampes nettoyant la nuit
Sous le vers : la musique nettoyant l'hiver
Aux mille rencontres qui – ici – tendent lumière
Et orchestrent jusqu'aux plus minimes des bruits

Les plus anonymes des fleurs de la présence
Caracolent sans fin ultime du désir
Accordant ce que l'on ne peut qu'à peine saisir
Là en un bouquet dont on aspire l'essence

On cueille toutes les voix pour un vent intime
Qui secoue les voiles d'un infini voyage
Alors que le savoir s'expulse des bagages
En faisant de tout rire la meilleure escrime

Et si l'on est friand de grâce pacifique
On glisse au brillant ascenseur de l'amitié
Pour conquérir tous les mots qui lui sont liés
Dans le fond ouvert d'un partage fantastique

Coule alors la bohème sur un fin chemin
Là où s'entendent toutes les langues qui chantent
Ainsi s'escaladent avec Sisyphe les pentes
Sans que la pierre nous retombe sur les mains

Et on laisse pleuvoir les cailloux du souci
Pour les parsemer avec les moindres paroles
Qui fusent là comme la seule et belle école
Pour le lointain demeuré notre proche ici

Alors on entend pulser dans son cœur qui tient
Les battements de perles d'un trésor enfoui
Sous les pas gardant le beau décor qui s'enfuit
L'on draine alors une fine source qui vient

Et même si s'efface le corps d'un poème
On se sera désenchaîné de toute guerre
En se réappropriant tout ce qui se sème
Au bord de la beauté détachée de tous fers

Attraper le silence qui s'esquive ici
L'enfoncer en plein cœur de la lettre blessée
Quand le moindre des mots de charme s'est rassis …

Ainsi se réordonne tout l'instant passé

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