Les pommes de la lune par :Mohamed Ammar Chaabnia – poète tunisien- Métlaoui- Tunisie
Une lune a passé à pas lents et mesurés
Au dessus d’un pont
Pour voir le visage de la lune.
Le bassin du barrage avait soif
Le temps qu’il faisait avait aussi soif
Et depuis deux ans les arbres ne s’étaient pas lavé les mains …
Ce disque a voulu s’enfuir derrière le voile de la nuit
Pour qu’on l’oublie comme s’il était un poisson souffrant dans une mer
Mais la terre ne pouvait l’oublier
Car c’est le frère
Ou plutôt, selon le mythe hindou, le fils qui a grandi
Depuis qu’elle l’avait élevé quelques jours
Lorsqu’il était croissant
« Je n’abandonnerai pas ma sœur la terre à son sort », a-t-il dit
« ….Ni les arbres et les pierres qu’elle abrite
Ni les fourmis qui y tissent de ma lumière
Les brins de labeur en plein moment
De la causerie nocturne.
Non ! Je ne retirerai pas mon romantisme lunaire
Du rêve des Humains »
…………………………………
Puis il s’en est allé, s’acheminant tout au long d’une ligne vagabonde
A travers les cieux de Dieu
Jusqu’à ce que lorsque des nuages sombres appariassent,
Il les appelle et leur recommande
De remplir le verre de la terre de chaleur et de pluie
Dans l’espoir que lors d’une prochaine nuit éclairée par la lune
Le barrage, tout en fête,
Cueille les pommes du sein de la lune
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