NUAGES !
Tantôt vous caressez le
ciel
En cotonnades solitaires
Vous êtes là :
Blessures en son ventre
Tantôt cumulées en
troupeau
Vous dépecez toutes
strates et nimbes
Alors vos tâches grossies
De cire blanche
Passent
Par toutes les figures
fuyantes
De vie polymorphe
Où les hommes
Peuvent
Tout imaginer comme
phasmes
Et … Si la chaude
lumière d'été
Vous a trop craché
Sa sueur
Si – localement – elle
vous oppresse trop
Alors vous vous piquez
De colère
En écumant des fontaines
de larmes
Avec foudre de rage
Sur les arbres
Qui nous protégeaient
Avec leurs ombres
Si l'hiver vous glace
Alors vous vous rassemblez
En un grand voile blanc
Pudique
Et vous larmoyez
froidement
Ou vous lancez
Vos diamants
Gelés
Mais le vent n'a jamais
dit son dernier mot
Il court parmi vous en
chuchotant
Des mots d'amour
Et vous communiez
Avec lui
C'est le printemps -
c'est le temps
De larguer les amarres
Pour le bel azur
Pour faire vivre les
arbres
Et les fleurs sous vos
grandes trouées
De lumière douce
Vous vous écartez pour
laisser place
A de grands rêves roses
Pour l'aurore et
Pour le crépuscule
Beaux nuages : la
face pierreuse des villes
Ne vous ressemble plus
Elle danse entre
Ombres et
Lumière
Reste le vent de novembre
Qui harcèle vos formes
En rugissant
Alors vous déchirez
sans-cesse
La peau et les veines
De l'azur
Et vous poussez les arbres
A se mettre à nu
Vous déchiquetez
Les roses
Le tout avec des ondées
inattendues
Qui cassent le soleil
Ainsi beaux nuages :
l'humain
Ne vous contrôle pas
Mais vous nous
Jetez plein
De rêves
Et d'humeurs
Ne serait-ce pas la guerre
parmi nous
Si l'on pouvait avec vous
Faire la pluie et
Le beau temps
Comme si vous aviez perdu
La liberté de vos larmes
De vos solitudes
Comme de vos
Rassemblements !
Mais votre existence
traverse
Le vent qui trace
Vos séjours
Près de nous !
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