DANS LA MARTINGALE LE ZÉRO
EST A L'HEURE
REFRAIN :
Fugace animalité qui –
aux dents serrées
Par la pensée au brutal
hasard – resserrée
Pousse dans l'estomac pour
crier : c'est assez
Assez trempée dans le
miroir des idées dressées
Assez tiré à l'armoire
aux savoirs ridés
Des manteaux antiques qui
voudraient nous aider …
Retour à l'Humain avec le
vin des songes
Pour les fins mots de vie
à misère qui ronge !
Passer outre les grands
fleuves de la douleur !
Foutre dans la martingale
– zéro à l'heure !
Laisser tous ses héros
qui sonnent à l'horloge
Les comptes de demain pour
lequel ils dérogent !
Nos pauvres mains ravinées
restent au supplice
De devoir porter le
fardeau des sacrifices …
Et crie notre estomac –
Et bat notre vif cœur …
Qu'allons-nous faire de
toute notre rancœur ?
REFRAIN
Quand passent sous le
boisseau tous nos pauvres frères
Non ! Nous n'irons
plus à l'assaut de belles affaires
Dictées par tant de
passions sales – imbéciles
Et le vide du temps est
notre codicille
Arrêterons-nous de hurler
pour des promesses
Turlupinant nos crânes
pour tant de bassesses
Nous sommes des chevaux
avec le mors aux dents
Nous ne sommes pas des
veaux à la mort cédant
Venez présenter doléances
en nos auges
Dont toujours vous vous
hâtez de faire l'éloge …
Nous avons faim – faim
d'espoir pour nos lendemains
Soif de vie malgré ceux
qui s'en lavent les mains
Nos cerveaux et nos
viscères feront des spasmes
Qui vont resserrer des
princes les fantasmes …
Autour de leurs châteaux
qui ne sont pas d'Espagne
Ils mangent nos gâteaux
avec tant de vile hargne
Que nos villes – nos
campagnes sonnent sinistres
Du bruit de leurs dents de
vampires-ministres
REFRAIN
Et l'écho si monstrueux
que font leurs banquets
N'empêche nullement
qu'ils nous fassent banquer …
Ne s'y raccrochent que
« canailles » de féaux
Nous : fléaux –
nous nous accordons vers le haut
De nos bonds – sans
festin pour gâter nos destins
Nous sortirons de tous les
si pâles matins …
Plus jamais en nos noms ne
chassons l'étranger
Nous avons assez mangé de
cette dragée
Si nos richesses demeurent
à partager
Oui ! Sous un même
soleil – nous irons manger
Nos fruits de grande
veille après un long sommeil
Comme pour consacrer un
véritable éveil
Comme il apparaît aussi
dans tous nos grands rêves
Avec l'ambroisie qui leur
sert de miel et sève
Ne sommes-nous pas tous
abeilles et fourmis
Mais chantant en cigales
pour tous nos amis
REFRAIN
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