MÉMOIRE ET MUSIQUE DANS LA
VILLE
Je creuse au bord d'une
vocalise -
Avec encore bien des
questions -
Dans la caravelle fleurie
Où j'ai déposé
Mes valises
Depuis longtemps …
Car nous voulons les
soulever
Ces chapes de plomb
Rivées aux abîmes
Inconnus
Dans la musique urbaine
Entre orchestres
Épanouis et
Chœurs
Flétris
Nos voix serrées remuent
Dans tous les sens
Sans autre désir
Que de nous
Délester
D'un sol
Maillant les chaînes du
chant
Pour une mémoire
De pierre …
Trop d'oublis résonnent
A travers elle
Trop de bruits chuintent
Dans la parole
Qui la tient
Et la sueur a coulé là
Et coulera encore
En si terne
Mur
Que le dos contre lui
Nous en sommes
Réduits à
Coller à sa fièvre -
A demi coincés par
l'étau
Entre chauds soupirs
lumineux
Et doubles croches
Enchaînées aux silences
glacés
Dans la soldatesque
lunaire
Qui prétend ne pas
Détonner dans
Son flirt avec
La pierre
Quand la mémoire figée
Fait marcher au pas
Entre les
Monuments
Qui – pour être
luxuriants -
N'en sont pas moins
Gelés
Il y a toutes ces voix
tenues
Dans l’obscurité
Par de rutilants et fiers
Aveuglements
Bavards …
Et ça dégouline
lourdement
Dans nos oreilles
Il faudrait encore
Racler la poussière fauve
Qui met tout à plat
Au creux – sans fond -
Qui crie à l'oubli
Des pauvres
Erres
Creux où l'on voudrait
Admonester les
Invisibles
Silences … :
Ce sont tant d'yeux pour
Tant de pensées
Sorties des
Métronomes du miroir
Où s'est composé
Un prisme à
La notation giclant
Ses brillances là – au
chœur meurtri
Qui bat – bat dans les
murs
Portés aux fissures
Craquelantes sous
L'oubli
Pourtant notre sol est
bien tenu
Par là au départ sans
faille
Il ne moisit pas
Sur les rais
D'eaux mortes …
Ville aux mille gammes
prestigieuses !
Oui ! Je rentre en
vous …
Qui l'eut essayé -
Par la vocalise -
stupéfier
Le silence invisible ??
Avec vous – grandes
compagnies
Des solitudes – comme
vous -
Nous nous entendons
A court-circuiter
Les réseaux
De sons et lumières
Quand ils cintrent la
mémoire
Comme un habit royal
Sur les lustres
Des cœurs de pierre
Taillée neuve
Ils sont ces chœurs
jetant
Leurs projecteurs
En porte à faux
Dans les façades
De leurs magnifiques
Commanderies
Nous sommes ces électrons
libres
Retournant les socles
Où n'auront plus
A se raconter
Les sillons sanglants
Du labeur étranger
A la mémoire
De pierre
Musiques – Musiques !
Lavez bien ! Nettoyez
bien
Ces étals à cantilènes
D'où glissent
Les mains furtives
De nos « héros »
qui jouent
Leurs points d'orgue
A piller tous
Nos chants – quand ils y
voient
Et y entendent les fruits
Palpables de nos
Souvenirs !
Musiques ! Vous aurez
creusé
A la source du lointain
Demeuré proche
De nos désirs
D'une nouvelle harmonie
Dissonante mais
Désarmante pour
Ces bêtes de
Pouvoirs qui aiment tant
Nous voir courber
Le dos pour des si
Apoplectiques ...
Les rais majeurs
Accorderont la lumière
Au présent bien là
Minorant les fats
Avec notre
« Dies irae »
Ami dans nos voix
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