SESSION DE SÉCESSION
Les arbres suintent de
guirlandes
Les voitures chuintent sur
la macadam
Ma voix cherche le chant
Pour l'encrer au grimoire
Qu'elle habillera
De paroles
Fauves
Hantant son silence
Plus vorace dans la
vitesse -
Elle attrape le temps
Le tord et
Le mord …
Tant-pis si la musique
Passe à la trappe
Dans son
Esquif !
A sa proue est Noël
Qui l'incendie
Et bave sur
La poupe
Où
Veillent les proches …
Grande inquisitrice -
Elle soudoie
Les regards
Et insulte le destin
Entrée en sécession -
Elle bouscule les
artifices
De la patience
Et s'avine à l'instant
empoussiéré
Encore par
L'attente
Elle rentre dans son cours
pressé
En cultivant à la bombe
Son harnachement
A la montre
Ah ! Que le moment
vienne
Pour la session d'une
antienne
A l'heure brûlée
Du matin
Que la voix s'y chauffant
Saute à son cou
Pour la pendre
A la ruée des
Mots dits …
Cesse donc – Poète
De te briser la tête à
Arrimer ton chant
Sur le vent
De la fête
Qui s'annonce !
En un coup de semonce
Dans le verbe-chair -
Tu balaieras
D'un revers de manche
Les mille plateaux
Du jour
Pour renaître dans la
peau
D'un poète barbare
Et ne serait-ce que le
hasard -
Tu l'enverras jouer
Au creux de
L'horizon blafard
Pour l'ouvrir à la
lumière
Des rencontres
Et le tendre cœur de ta
vie
Battra sur l'esquif qui
Surmonte toute vague
Toute écume
Dans cette fuite éperdue
Qui façonne
L'avenue
O Matin gris !
Tu n'es plus auréolé
Par les fastes où
Les arbres
Suintaient de guirlandes
A mercure
Finie l'illumination
Dans le jour pleinement
Advenu !
Mais il faudra se
cramponner
A son gris-être
Et ne plus compter sur la
brillance
Du paraître …
Simplement accompagner
Le monde qui enchâsse
A toute allure
La ville
Sans plus aucune poésie
A fondre -
Exceptée celle
Sur l'acier glacé d'un
macadam
Où se grisent encore
Tes paroles
Sans plus drame
Que l'amour saoul
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