AU SOIR D'HIVER LE TEMPS
FILE SA TOILE RAPIDEMENT
La rue qui se penche vers
le soleil
Laisse griser ses toits
sous la lumière
On en oublie le tumulte
d'abeilles :
Ces voitures au passage en
éclairs
Et les nuages en cirrus
languissent
Dans l'azur qui les
caresse et sourit
Aux arbres dans leurs
ficelles-réglisse …
Mon cœur ne se blesse au
corps de Paris
Le temps vif file sa toile
en poème
Qui rosit tendrement avec
le ciel …
Alors viennent les figures
de bohème
Jetant sur la glace des
voix leur sel
Un fleuve ici se remplit
du travail
Arrêté mais son air est
devenu
Poussière de bruits qui
vaille que vaille
Met à notre vue le soir
tout à nu... :
Un souffle qui emporte ma
musique
Et agrandit les portes de
l'instant
Métamorphosant tous les
chœurs antiques
Suspendus au brillant
fanal du temps
Au navire se débattant
dans la houle
Et vagues après vagues
surmontées
Vient – vire et
s'enroule toute la foule
Que l'horizon bien rouge a
remontée
Puis s'enfilent les voiles
de la nuit
Contre l'esquif où se
meut le désir
Pendant que l'étoile du
soir s'essuie
Aux voix de femmes clamant
leur empire
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