DU SOLEIL MAL VISSE A
L'AZUR AUX BACCHANTES LUMINEUSES
Ce matin le soleil mal
vissé à l'azur
A laissé les cirrus
lisser tout l'horizon
Quoiqu'ils aient brisé de
gris l'immédiat futur
Le froid qu'ils lancent
fait honneur à la saison
Une mince bise piquante
tient midi
Deux bacchantes sérieuses
avalent le monde
Ce sont lumière et l'on
oublie ce qu'on a dit
Sur la rigueur du temps –
on rentre dans leur ronde
Titans ! Vous grognez
en fureur automobile
Le poète lance sa plume
d'amitié
Elle aiguise une joie qui
grise notre ville
Ici nous voyons les murs
du temple – liés
Voilà que le savoir
descendu dans nos yeux
N'aveugle pas mais aiguise
notre regard
Par lequel nous volons un
bel abîme aux cieux
Et l'humeur du temps
indiffère notre hasard
Maintenant l'instant dans
une sainte musique
Nous nous enivrons en
tenant un beau partage
Avec ces insoumises
sorties de l'Attique
Mais nous nous délivrons
des chaînes du beau page
Vraiment ce n'est pas que
nous nous encanaillons
Nous taillons des mètres
de vers à la mémoire
De celles qui ont fait
plonger en un rayon
De soleil à travers notre
pauvre miroir
Parties elles ont emporté
quelques feuillets
Tirés de notre humble et
aimable hymne à l'instant
Ce sont quelques fleurs
accrochés à un maillet
Avec lequel sculpter la
grisaille du temps
Nous ne sommes pétris de
la sainte caresse
Du jour qu'en le sortant
de l'étriqué séjour
Où nous nous morfondions
avec toute promesse
Si peu attachée à de
lumineux ajours
Et le premier acte du
poème s'arrache
Au connu pour accepter de
se mettre à nu
Devant de tels lieux
d'apocryphes que l'on sache
Voués à la métamorphose
dans les nues
Que les lèvres des rues
chuchotent de rencontres
Elles n'en auront le
hoquet que de les nier
Ou de les rejeter au
suspens de la montre
Avalant les passages à
l'heure pliés
Toi qui humes les parfums
dans les courants d'air
Tu gagneras toute la
fortune des dieux
En les reliant à notre si
bonne terre
Qu'elle peut ainsi rendre
joyeux même l'envieux
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