mercredi 20 janvier 2016

VOUS QUI CHERCHEZ ENCORE LE PRINTEMPS



VOUS QUI CHERCHEZ ENCORE LE PRINTEMPS !



De la vie les cent étoiles mouillant l'obscur
Toutes leurs couleurs dans le gel qui les assaille
Tous ces travailleurs de peine n'en ont cure
Comme du sang de la ville qui s’entrebâille

Nul tête à queue dans le souvenir éreintant
Sinon il faudrait croire que le pauvre rebelle
Le rappelle encore ce beau chant déroutant
Qui insistait dans les trilles du petit merle

Et comme lancé dans une errance inconnue
Le poète se brûle aux paroles qui tancent
Sa voix comme celle d'un enfant mis à nu
Mais nul doute qu'elle les emporte puis danse

O Amis qui cherchez encore le printemps
Baignez vos regards dans cette nuit qui s'écrème
Vos matins sortent des discours sur notre temps
Vous pourriez ainsi crier dans le matin blême !

Et le poète en modulerait un credo
D'où qu'on puisse toucher trace de ceux qui passent
Non que l'on y trouve utopique Eldorado
Mais qu'enfin de la peine plus rien ne s'efface

Pour que le jour venant il soit bien affirmé -
Même si les fleurs fanent pour les pessimistes -
Que c'est l'Humanité qu'il faut encore aimer
A travers les travaux et les jours qui insistent

Sinon les reclus dans la misère et l'oubli
Ne sauraient entendre les voix de leurs frères
Préparant ainsi pour la tyrannie le lit
Qui ne s’accommode que de ce qui lui sert

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