LA VILLE PENDANT LA NUIT
QUI S'EN VA
Au « Bouquet du
Trône »
Quand la nuit laisse
défiler l'automne
Au fil des bruits du petit
matin
Ville ! Sous le
lampadaire
Qui s'éteint -
Tu t'appuies sur d'autres
lumières
Celles des feux roulants !
Je t''y suis !
A moitié rangé dans mon
rêve -
Guettant ton jeu -
Son allant
Dans cette aube brève -
Je ne suis pas par toi
Dérangé
Chat-huant
Qui ramasse le blanc
Sur ton dos de plumes
Et laisse fuir la lune
Avec tes derniers
hululements … :
C'est toi avec ces traces
De l'amour
Et tes ailes près du ciel
Sur les toits
Avec ta Marianne
Qui nous montre des doigts
-
Enlaçant notre séjour
De tes arcanes …
C'est tout toi qui
démontre
Que ta vie trépigne
Sous la grisaille
Qui t'égratigne
Avec ton charme à la
bataille
Qui alarme nos montres
O Ville ! Tu cligne
Des cils
Et t'apprêtes à laisser
Ta compagnie de fauves
Te blesser
Alors que tu es prête
Pour leur vie sauve
Avec tant de feux
Qui soignent
Ton apparence
Et tu saignes par endroits
Encore de tes enseignes
Qui empoignent
Ta distance
En la mettant en croix
Sur ta grande place
Tracée
Par des arbres centenaires
Sanctuaire aux sabres
clairs
Ton carrefour coupe
Toute trace
Au séjour
Et tu sembles mugir encore
Comme une lionne
Quand le travail
T'espionne
Et que tu vois surgir
Ses enfants qui raillent
Ton obéissance
Sans apercevoir ton corps
Ici : désassemblé
Qui se défend
Il y a eu ces nuits de
sang
Qui t'ont été
cassantes !...
Il y a l'ouvrier cassé
Qui t'a laissé
Comme une Cassandre
A la voix cassée
Par fausse vie
Ah ! Que vienne
l'heure des ravis
Ils ne trouveront aucun
vice
Dans ta veille du matin
Que vienne l'heure des
mutins
Ils lèveront tes voiles
Pour un grand vent
Rebelle
Et un soleil froidement
amoureux
De ton destin généreux
O Paris sans ce pari
Perdrait son âme
De gente Dame !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire