VOUS AVEZ SOULEVÉ LES
QUESTIONS O FRÈRES ASSASSINES !
PAS DE SURVIE SÉCURITAIRE
MAIS CHANGER LA VIE !
Changer la vie –
l'habiter …
Toujours penser la
blessure des jours quand ont été rayés des corps
De la carte du tendre –
avec la vitesse habituelle à la terreur
La panser avec le baume de
l'instant jamais livide
Au creux alors palpable du
temps
Ne pas escamoter ce vide
Qui se couche dans les
draps des morts et monte au fanal de l'Histoire
Comme l'insondable miroir
de la promesse sans chair ni os
Que « la guerre
totale » nous traverse
De nouveau et nous atteint
Oui ! Que le vide
paisse dans l'armoire aux médailles
Vous lui direz votre
vérité O Les obscurs
Pour qu'elle ne s'en aille
pas
Avec les revenants
Oui ! Ils nous font
marcher au pas des honneurs bâtis
Dans la fausse gloire des
héritages morts
Au dernier printemps de la
splendeur
Candide mais révoltée
Et qui maintenant pérore
d'amour sage et de paix en nous-mêmes
Pour appuyer là où ça
fait mal : cette blessure
Ressentie pour la mort de
frères
Et maintenant ne prions
plus
Dans l'absence au monde !
L'exception est
aujourd'hui la règle et la mesure de nos temps
Embourbés dans le suif de
tous Pouvoirs
Qui coule en courbe raide
Du banal érigé
En vertu...
Jusqu'à cet air vicié où
s'étalent des amours intimes
Avec leurs têtes si
laides et si protubérantes
Sur le faîte de tous nos
espoirs
Qu'ils assaillent le
sentiment
Serré aux bras des
vaillants
Coursiers de
l'impossible :
Ce bien réel et infini
univers de l'amour
Faisant fi de tout
prétexte à resserrer
Les fers de la
domination !
Le mensonge s'érige en
règle de nos songes
Pour paraître immunisé
de toute passion
Exceptée celle du Pouvoir
qui sait
Récupérer tous nos
frères
Assassinés par la terreur
Pour faire taire les voix
Fraternelles et libres
Il faut être raisonnable
sans raison ni pourquoi
Il faudrait s'aligner sur
le « qu'en dira-t-on »
Ne pas hausser le ton sauf
si c'est
Pour tonner avec
narcissiques
Accents contre toute
Radicale question …
De celles visant à
désengager le flux même du sang versé
De tout trafic chaotique –
mobile – guerrier
Et si mortifère qu'il
nous laisse
Que la survie
Ne pas mourir donc comme
si l'éternité dans l'instant
Devait toujours nous être
promise et …
Ainsi abandonner notre
pays
A la célérité
d'exception
Comme règle hors-droit
De notre survie :
Ce pouvoir sur
Nos vies !!!
Oui ! Le vide est là
propice à toute question essentielle !
Nous pouvons gagner la
chair de nos âmes
En soulevant l'instant où
ne bavardent
Que ces rhéteurs
importuns
Pressés par l'autre
guerre
Qu'ils nous font …
Changer la vie en la
mesurant à l'aune de toute aube
Où voyager de la nuit au
jour sans craindre
Ce moment gris où tout
ciel
Semble se confondre
Avec notre terre …
Puis … Nous la
rattachons cette terre à la diagonale
De la lumière naissante –
pensant l'être vivace
D'un temps levé pour
réaliser
Tant de rêves ...
Qu'ils aient été de
simples étoiles filantes avec
Ces vœux du pouvoir
lancés à la cantonade
D'en finir avec notre
désir
De changer la vie …
Oui ! Du vide nous
les mesurons ces vies outrepassées
A la plénitude de
l'instant libéré
Par nos chairs liées aux
Âmes disparues
Nous rappelant
Leur liberté
Mais quelqu'un peut-il
effacer – assassiner le soleil pour tous ?
Et si nous ne donnons ni
dans « la guerre totale »
Ni dans tout ce qui
ressemble
Au « Viva la
Muerte ! »
Nous saurons faire vivre
la paix même si elle est guettée
Par l'infâme – le vide
– le banal et l'exception...
Changer la vie ne doit
être sacrifié
Sur l'autel de la
« Sécurité »
Le silence auquel on nous
oblige ne saurait être avalé
Par notre désir solaire
de voir briller
La justice – la paix –
nos droits
A vivre autrement que
Dans ce monde qui
Va à notre perte !
Nous ne négocions pas
notre aspiration au bonheur
Nous ne négocions aucun
Pouvoir
Ils sont morts ou blessés
Ces êtres libres !
Nous leur laissons notre
dernier mot :
Qui est aussi le leur :
« La liberté on ne
L'assassine pas »
Et « Que la terreur
qui vous a touchés de plein fouet
N'accouche pas ici de la
tyrannie »
Vous seriez affligés
De savoir
Que nous n'avons rien
appris de la fraternité
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