PENSER AUX BOURGEONS DE
L'AMANDIER !...
Que deviennent les
bourgeons de l'amandier ?
Poussent-ils encore dans
les ruines ?
Si les surgeons de la
haine
Les assassinent
Qui pourra
Les remettre sur pied
Sauvera leur scène
Et pourtant on en voit
encore s'épanouir
Entre les gravats – la
terre
Et la mélasse …
Si ce n'est dans les
larmes qui les enlacent
Qui pourra encore leurs
racines
Reconstruire ?
Une pluie de flammes –
de bombes et de missiles
Ce n'est pas un drame pour
les « aveugles »
Qui conspuent ces âmes
Et qui beuglent :
« Bravo !
Bravo ! » Du fond de leur île
Est-il interdit :
l'amour pour cette terre ?
Qui dit qu'il faille
recommencer ?
Comme si ce n'était pas
assez :
Ce destin d'enfer
Qui les enterre !!
Va-t-on épuiser par le
feu tout leur sol ?
Malgré le fer et le sang
Puissants ils résistent
Et viendront encore
En fleurs
Ils insistent comme les
symboles
De ce qui – jamais –
ne meurt …
Si donc ce n'est pas vol
C'est un viol
Or les bourgeons jouent
entre eux sous la pierre
Où les édifices détruits
nous laissent
Un cri qui blesse :
« Non ! Ils ne
doivent payer le prix
D'un pays que l'on veut
rayer
Ils sont encore sa
lumière ! »
Ils sont dans l'ombre de
leur étoile
Ceux qui coupent les
arbres
De leur ciel
Ou leur jettent le feu et
le fiel
Et ils restent de marbre
Dans leur toile
Qui s'étend
Sans que les temps ne
murmurent
Contre les raides murs
Et des bourgeons on
entendait souffler des femmes
Au milieu des balles qui
sifflaient
Au hasard sanglant qui
giflait
De sa mort les corps
Et les emportait
Sans un drame
Et maintenant où sont les
mains qui implorent
Du fond de leur « Éden
merveilleux »
De ne plus toucher
Aux beaux yeux
Des petits princes – de
les laisser éclore ?
« Mais rentrez les
armes
Rincez les larmes
Séchez-les
Et faites que les jeunes
pousses
Ne se blessent plus
A leurs racines
Assassinées
Laissez ! Oui !
Laissez-les pousser
Dès qu'ils sont nés ! »
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